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À la suite de deux journées de délibérations, les 12 membres du jury ont déclaré l’ex-député de Rimouski Harold LeBel coupable d’agression sexuelle, mercredi après-midi.
À la suite de deux journées de délibérations, les 12 membres du jury ont déclaré l’ex-député de Rimouski Harold LeBel coupable d’agression sexuelle à l'endroit d'une jeune femme que l'on ne peut identifier en raison d'un interdit de publication, mercredi après-midi.
Au total, les membres du jury composé de neuf femmes et trois hommes auront été séquestrés pendant 48 heures avant de livrer leur décision finale. Ils n'ont donc pas cru la version d'Harold Lebel concernant les événements survenus à l'automne 2017 dans son condominium de Rimouski. Le verdict a été homologué par le juge Serge Francoeur.
La procureure de la Couronne au dossier, Me Martine Gaudreault, a dit être «satisfaite» de cette décision. L'avocat de la défense, Maxime Roy, n'a pas émis de commentaires.
«On est très satisfait du verdict qui a été rendu. Le jury a fait de toute évidence un travail remarquable. Ils ont analysé les preuves et ils en sont arrivés au verdict qui était attendu», a dit Me Gaudreault, qui espère que cela encourage d'autres victimes à porter plainte.
Une rencontre est prévue entre les parties et le juge Francoeur le 6 décembre prochain, par visioconférence, pour parler de la sentence de M. LeBel, qui ne sera pas tenu d'y assister. Le juge appellera les parties à faire leurs observations sur la peine, et décidera quelle sentence est appropriée dans un tel cas.
«D'ici au 6, on va parler, la défense et la poursuite ensemble, voir si on est capable de s'entendre et voir quelle sera la suite, quelles seront les positions que chacun va adopter», a dit Me Gaudreault.
L'accusé ferait face à une peine maximale de 10 ans.
La plaignante reproche à Harold LeBel de l'avoir d'abord embrassée alors que les deux se trouvaient dans son condo à l'automne 2017, puis d'avoir tenté de dégrafer son soutien-gorge avant d'aller se coucher à ses côtés pour se livrer à des attouchements à son endroit durant plusieurs heures dans la nuit.
L’accusé soutient au contraire qu'il y a eu un baiser consensuel entre les deux et qu'il s'est ensuite couché à ses côtés, toujours habillé, puis s'est endormi sans que rien d'autre ne se soit produit.
La semaine passée, l'ex-député de Rimouski a fait entendre sa version des faits et a nié l’accusation d’agression sexuelle qui pèse contre lui.
«C’est faux, je n’ai jamais fait ça», avait-il lancé. M. LeBel avait toutefois admis qu’il a embrassé la présumée victime. «Ça, c’est arrivé», avait-t-il raconté devant le jury.
La défense et la Couronne ont présenté toutes leurs preuves dans le procès de l’ex-péquiste Harold Lebel. Mercredi dernier, les avocats ont défendu leurs théories permettant de démontrer au jury si, oui ou non, l’accusé est coupable d’agression sexuelle.
Avant le début des délibérations, il y a eu un revirement de situation dans le procès contre Harold Lebel lundi. On a appris que la défense avait reçu des nouveaux éléments de preuve sur la plaignante au sujet desquels le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) n’était pas au courant. Ainsi, la plaignante, dont l’identité est protégée par un interdit de publication, est revenue à la barre pour parler de sa participation à un documentaire concernant son expérience dans le système judiciaire.
La jeune femme n'a porté plainte qu'à l'été 2020, disant avoir peur des conséquences pour elle et pour ses proches. C'est dans la foulée du mouvement #moiaussi et, surtout, à la suite des accusations portées contre l'ancien chef du Parti québécois, André Boisclair, qu'elle avait trouvé le courage de porter plainte.
Elle avait également consulté des organismes spécialisés afin de s'assurer que la loi protégerait son identité. Les policiers avaient procédé à l'arrestation du député en décembre 2020.
Dès février 2020, toutefois, elle avait envoyé un courriel à Harold LeBel lui reprochant les gestes posés à son endroit. Celui-ci lui avait répondu n'avoir aucun souvenir de tels événements.
Avec des informations de Martin Brassard pour Noovo Info et la Presse canadienne.