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Le premier ministre Justin Trudeau a réitéré mardi qu'il n'entend pas transférer à Québec l'ensemble des pouvoirs en immigration, comme le réclame le premier ministre de la province, François Legault.
Le premier ministre Justin Trudeau a réitéré mardi qu'il n'entend pas transférer à Québec l'ensemble des pouvoirs en immigration, comme le réclame le premier ministre de la province, François Legault, qui compte en faire un cheval de bataille durant la campagne électorale.
«C'est sûr qu'un pays doit continuer d'avoir un mot à dire sur son immigration», a déclaré mardi M. Trudeau à son entrée à la réunion du conseil des ministres.
La compétence est partagée entre les deux ordres de gouvernement «parce que la protection du français et de l'immigration francophone est très importante pour nous», a ajouté M. Trudeau.
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Durant la fin de semaine, son homologue François Legault a fait du rapatriement de la filière du regroupement familial une question de survie pour la nation québécoise.
Il est allé jusqu'à brandir le spectre de subir le sort de la Louisiane avec une disparition progressive de la langue française au Québec, si le statu quo est maintenu.
À quatre mois des élections provinciales, M. Legault a dit avoir l'intention de réclamer un «mandat fort» de la population lors du scrutin pour se donner un véritable «rapport de forces» avec Ottawa.
Mardi matin, le lieutenant du Québec du gouvernement Trudeau et ministre du Patrimoine, Pablo Rodriguez, a noté que «le Québec dispose déjà des outils pour choisir une très grande majorité de ses immigrants».
La province accueille environ 50 000 immigrants par année.
Près de 10 000 immigrants proviennent annuellement de la réunification familiale, a mentionné M. Rodriguez, ajoutant que rien n'empêche le Québec d'augmenter le nombre d'immigrants économiques accueillis.
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La ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier, n'y est pas allée par quatre chemins. Elle ne «croit pas» les prétentions du premier ministre Legault. «C'est important de respecter les champs de compétence et on ne peut pas le faire juste quand ça fait notre affaire», a-t-elle envoyé.
Le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne, a pour sa part soutenu que «les pouvoirs en matière d'immigration sont très clairs». Selon lui, «l'enjeu numéro un» actuellement est la pénurie de main-d'œuvre et l'immigration représente une clé pour résoudre ce problème.
Pour le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, «la demande de Québec est totalement légitime».
En marge de la période des questions, il a cependant dit être «optimiste» que le Québec soit indépendant bien avant d'être «Louisiané».
«Ça démontre les limites, je le dis en tout respect, du pouvoir de négocier d'un gouvernement qui n'a pas à l'extrémité de son raisonnement une mesure plus sévère pour imposer sa volonté», a-t-il dit rappelant au passage que M. Legault n'est pas à la tête d'un parti souverainiste.
Quelques minutes plus tard, le premier ministre François Legault a répliqué à une question du Parti québécois en affirmant être «convaincu qu'un des partis fédéraux - et je ne parle pas du Bloc québécois - va finir par accepter la volonté de la majorité des Québécois».