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Un total de 782 000 personnes ont manifesté lundi en France pour la manifestation intersyndicale du 1er mai, dont 112 000 à Paris, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé lundi dans toute la France lors d'un 1er mai «combatif», marqué par des violences et une intersyndicale toujours unie contre la réforme des retraites même si les stratégies pourraient rapidement diverger sur la suite du mouvement.
«Ce 1er mai est l'un des plus forts du mouvement social», a salué la secrétaire générale du syndicat CGT Sophie Binet, tandis que son homologue de la CFDT Laurent Berger vantait «une très grosse mobilisation».
Mais s'ils sont au-delà d'un 1er Mai classique, les premiers chiffres semblent montrer que ce ne sera pas le «raz de marée» espéré par les syndicats.
Selon la police, on comptait 8700 manifestants à Strasbourg (est, 15 000 selon les syndicats), 7300 à Lille (nord, 15 000), 11 000 à Marseille (sud, 130 000), 13 500 à Toulouse (sud-ouest, 100 000) et 14 000 à Clermont-Ferrand (centre, 25 000).
A Paris, où 5000 policiers étaient mobilisés, le cortège s'est élancé à 14h (12h GMT), avec la présence annoncée de syndicalistes du monde entier.
Voyez l'entrevue complète avec Pierre Tremblay, un journaliste québécois basé à Paris, dans la vidéo.
La CGT a assuré que quelque 550 000 personnes participaient à la manifestation parisienne et 2,3 millions dans toute la France. Le ministère de l'Intérieur a lui dénombré 782 000 manifestants dans toute la France, dont 112 000 à Paris.
Dans les cortèges, les manifestants se disent toujours déterminés à obtenir le retrait de la réforme, à l'instar de Lucie Acker à Strasbourg.
«Je ressens de la colère, de la révolte même contre le mépris de ce gouvernement. Je suis vraiment écœurée par l'entrée en vigueur de la réforme des retraites. J'ai même ressenti une forme d'humiliation d'être à ce point ignorée», a dénoncé cette cadre en collectivité territoriale de 42 ans.
Le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière.
«Si la très grande majorité des manifestants furent pacifistes», selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, des heurts ont éclaté dans plusieurs villes.
A Paris, depuis le pré-cortège, composé de plusieurs centaines de manifestants vêtus de noir, des projectiles ont été lancés contre les forces de l'ordre et des vitrines caillassées. Un policier y a été «grièvement blessé, brûlé à la suite d'un jet de cocktail Molotov», selon M. Darmanin.
A Nantes (ouest), de violents affrontements ont opposé des manifestants au forces de l'ordre, des tirs de gaz lacrymogènes répliquant aux jets de projectiles.
Des incidents (dégradations de mobilier urbain, tags et feux de poubelle, jets de pavés) ont également émaillé le cortège à Bordeaux (sud-ouest) et Lyon (centre). A Marseille, quelque 200 personnes ont brièvement occupé l'hôtel Intercontinental, y causant des dégradations, une «action symbolique contre la répartition inégale des richesses».
Selon un bilan du ministère de l'Intérieur, près de 200 personnes avaient été interpellées à 18h00 (16h GMT), dont 68 à Paris.
Ce 1er mai, qui fait figure de 13e journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, intervient après la validation de l'essentiel du texte par le Conseil constitutionnel et sa promulgation dans la foulée.
Si dans la rue comme dans les sondages la colère reste vive, avec des «casserolades» qui accompagnent les déplacements de l'exécutif, au sein du gouvernement français certains veulent croire «qu'on a passé le plus gros en terme de contestation» et que ce 1er mai «peut être le baroud d'honneur de l'interprofessionnel».
Le président Emmanuel Macron s'est donné le 17 avril «cent jours d'apaisement» et «d'action» pour relancer son quinquennat.
Et des divergences entre les syndicats commencent à pointer, même si le secrétaire général du syndicat FO, Frédéric Souillot assure que l'union des syndicats «n'est pas fragilisée, il n'y a pas un gravier entre nous».
A Athènes, une délégation d’une dizaine de personnes de la CGT française, invitée par le syndicat communiste grec Pame, a participé au cortège.
Ailleurs en Europe, des manifestations reprenant les mêmes slogans exigeant un meilleur partage des richesses et des augmentations de salaires pour faire face à l'inflation ont été organisées à l'occasion du 1er mai.
A Berlin, une trentaine de défilés étaient prévus et à Lisbonne les deux principales centrales syndicales ont défilé en commun. En Espagne, plus de 70 cortèges se sont élancés dans les principales villes du pays.