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Au moins 103 personnes ont dû être évaluées à Montréal et à Laval en lien avec une exposition au monoxyde de carbone depuis mercredi.
Au moins 103 personnes ont dû être évaluées à Montréal et à Laval en lien avec une exposition au monoxyde de carbone depuis mercredi, indique Urgences-santé, alors que des milliers de Québécois sont toujours privés d'électricité à la suite de l'épisode de verglas et de pluie verglaçante.
De tous les gens évalués, on signalait 82 personnes ayant été transportées à l'hôpital, et aucune dont la vie était en danger, selon les dernières données d'Urgences-santé vers 20h. Cinquante-quatre patients ont été transportés à l'hôpital relativement à des intoxications sur l'île de Montréal, et 28 à Laval.
Par contre, le décès d'un homme de 75 ans a été constaté à l'hôpital de Saint-Eustache. Il avait été retrouvé inconscient dans sa résidence de Saint-Joseph-Du-Lac, alors qu'il y avait «une génératrice qui fonctionnait dans le garage», a indiqué Jean-Philippe Labbé, inspecteur aux enquêtes à la Régie de police du Lac des Deux-Montagnes. Les pompiers ont évalué qu'il y avait «vingt fois plus» de dioxyde de carbone dans l'air que la norme, a-t-il précisé.
La Direction régionale de la santé publique de Montréal (DRSPM) compte de son côté une soixantaine de signalements sur son territoire. Il faut cependant savoir que certaines interventions ne sont peut-être pas encore comptabilisées.
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La DRSPM déplorait par communiqué, vendredi dans la journée, que «ces intoxications mettaient une pression sur les urgences qui affichaient, pour certaines, un taux d'occupation dépassant les 200%».
«C'est une situation exceptionnelle. (...) Je n'ai jamais vu ça, autant de cas signalés en même temps», a affirmé le responsable du bureau des Mesures d'urgence de la DRSPM, Simon Bilodeau.
Le monoxyde de carbone est un gaz particulièrement malin, puisqu'il est incolore et inodore. Cependant, il peut être très dangereux, puisqu'il peut prendre la place de l'oxygène dans le sang.
Jeudi, le ministère de la Sécurité publique a d'ailleurs rappelé sur Twitter l'importance de ne pas utiliser d'appareils à combustible à l'intérieur, même si une panne d'électricité se prolonge.
«Si vous utilisez une génératrice, placez-la à l'extérieur dans un endroit ventilé et loin des portes et des fenêtres», a-t-on aussi recommandé.
Les appareils à combustible, comme certaines cuisinières, des chaufferettes ou des barbecues, génèrent du monoxyde de carbone. «Une maison fermée, ça va emmagasiner le gaz à l'intérieur», explique M. Bilodeau.
«Les symptômes peuvent être très légers, comme des maux de tête, des étourdissements, mais ça peut aller, dans des cas graves, à la perte de conscience, aux convulsions ou même au décès», indique-t-il. Parmi les autres signes, on compte de la fatigue, des troubles visuels, de la nausée, des vomissements ou la perte de conscience.
Si l'on soupçonne la présence de monoxyde de carbone dans son logement, il faut immédiatement sortir et ouvrir les fenêtres pour cesser d'être exposé au gaz.
En cas de symptômes très légers, «appelez le 811 qui vont vous aider», dit M. Bilodeau. Mais s'il s'agit d'une intoxication plus grave, «appelez le 911 pour qu'Urgences-santé puisse se déplacer».
«En cas de panne prolongée par temps froid, vérifiez si votre municipalité a prévu des lieux d'hébergement où vous pourriez vous rendre pour assurer votre sécurité», ajoute le gouvernement du Québec sur une page dédiée à ce sujet de son site internet.
Au plus fort de la crise, ce sont plus d'un million d'abonnés d'Hydro-Québec qui étaient plongés dans le noir depuis le passage de la tempête de verglas de mercredi. Vendredi vers 22h, le bilan faisait état d'environ 300 600 clients toujours privés de courant.