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Politique

Ottawa met fin à l'interdiction de la publicité sur Meta

Le gouvernement du Canada a alloué jusqu'à 100 000 $ à une campagne de promotion liée à la TPS, a appris CTV News.

Rachel Aiello
Rachel Aiello / CTV News

Le gouvernement canadien a mis fin à son interdiction de faire de la publicité sur les plateformes Meta et a alloué jusqu'à 100 000 dollars à une campagne de promotion liée au congé temporaire de la TPS, a appris CTV News.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Le Bureau du Conseil privé (BCP) a affirmé que le gouvernement jugeait «essentiel que les Canadiens reçoivent des informations crédibles sur les programmes gouvernementaux conçus pour les soutenir», lorsqu'on lui a demandé ce qui avait motivé la décision de revenir sur la politique consistant à ne pas dépenser l'argent des contribuables pour faire de la publicité sur Facebook et Instagram.

Bien que l'on ne sache pas exactement quand la suspension a été annulée, selon le BCP, «jusqu'à 100 000 $» ont été alloués pour la publicité de la campagne de l'allègement de la TPS sur les plateformes Meta.

À la fin de l'année dernière, le premier ministre Justin Trudeau a mis en place un allégement fiscal de deux mois sur certains articles d'épicerie, vêtements et couches pour enfants, repas de restaurant et repas préparés, ainsi que sur d'autres biens de consommation.

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Notant que les médias sociaux «restent une source principale d'information pour beaucoup», le porte-parole du BCP, Daniel Savoie, a déclaré dans un courriel que le gouvernement avait décidé, à l'avenir, que «si les plateformes Meta s'alignent sur les paramètres de la campagne, les ministères peuvent choisir d'y faire de la publicité».

«Les ministères choisissent des plateformes de médias sociaux qui atteignent efficacement les Canadiens et les parties prenantes, en évaluant continuellement leurs performances et en ajustant leurs stratégies si nécessaire», a-t-il ajouté.

L'allègement temporaire de la taxe sur les produits et services/taxe de vente harmonisée (TPS/TVH) doit rester en vigueur jusqu'au 15 février et son coût est estimé à 1,6 milliard de dollars.

L'interdiction des nouvelles par Meta est toujours en vigueur

La suspension de la publicité canadienne sur Facebook et Instagram remonte à juillet 2023, après que Meta a décidé de retirer les actualités canadiennes de ses plateformes.

Meta a agi ainsi en réponse à la loi sur l'information en ligne, qui visait à obliger les géants du numérique à payer les médias pour le contenu qui est partagé, prévisualisé ou autrement réaffecté sur leurs plateformes.

Le ministre du Patrimoine canadien de l'époque, Pablo Rodriguez, a annoncé lors d'une conférence de presse, en compagnie des porte-parole du Bloc québécois et du NPD en matière de patrimoine, que le gouvernement mettait fin à la publicité sur Meta, mais le retour sur ces plateformes s'est fait discrètement.

L'interdiction de Meta concernant les nouvelles - qui fait que les personnes au Canada ne peuvent plus consulter ou partager des nouvelles sur Facebook ou Instagram et qui interdit aux utilisateurs de ce pays de voir des liens ou du contenu provenant de comptes d'organes d'information - reste en vigueur.

Le mois dernier, Mark Zuckerberg, président-directeur général de Meta, a annoncé des changements dans la modération des contenus sur Facebook et Instagram, en remplaçant la vérification des faits par des tiers par des «notes de la communauté» générées par les utilisateurs. Cette décision reflète l'approche adoptée par Elon Musk, proche allié du président américain Donald Trump, sur X.

À voir | Fin de la vérification des faits de Meta: Zuckerberg a-t-il peur de Trump?

Dans une vidéo expliquant ce changement, Mark Zuckerberg, qui a assisté à l'investiture de M. Trump, a mentionné qu'il était temps de donner la priorité à la «liberté d'expression» et que les vérificateurs de faits étaient «politiquement biaisés».

Réagissant à cette nouvelle, le président de News Media Canada, Paul Deegan, a dit dans un communiqué que le gouvernement «devrait dépenser l'argent de la publicité financée par les contribuables auprès d'éditeurs et de diffuseurs de nouvelles canadiens dignes de confiance, et non auprès d'une entreprise qui fomente la désinformation sur ses plates-formes».

La publicité «n'implique pas l'approbation»

CTV News a demandé au gouvernement canadien s'il était préoccupé par le fait de soutenir un géant de la technologie qu'il a cherché à réglementer en raison de son contenu préjudiciable.

Dans le cadre de la réponse du BCP, M. Savoie a déclaré que «la publicité sur une plateforme de médias sociaux ne signifie pas que l'on approuve les actions ou les décisions de la plateforme».

«Notre approche établit un équilibre délicat : lutter contre la désinformation tout en veillant à ce que les Canadiens reçoivent des informations exactes et essentielles directement du gouvernement», a avancé M. Savoie. «C'est pourquoi nous avons pris des mesures énergiques - et nous continuerons à le faire - pour tenir les entreprises de médias sociaux responsables, en veillant à ce qu'elles opèrent de manière responsable et contribuent équitablement à l'économie et à la culture du Canada.»

Déclarant que le gouvernement «s'est donné pour priorité d'aider à doter les citoyens des outils et des compétences nécessaires pour évaluer de manière critique les informations en ligne», M. Savoie a mentionné l'initiative fédérale «Citoyens numériques». Cette initiative a reçu la semaine dernière un financement supplémentaire de 27,5 millions de dollars pour des «projets qui renforcent la résilience des citoyens face à la désinformation en ligne».

Ces fonds ont été annoncés dans le cadre de la réponse du gouvernement à l'enquête publique sur l'ingérence étrangère dans les processus électoraux et les institutions démocratiques fédérales, publiée le jour même de la conclusion de cette vaste enquête.

Dans son rapport final, la commissaire Marie-Josée Hogue a qualifié la désinformation de «menace existentielle» pour les institutions canadiennes.

Rachel Aiello
Rachel Aiello / CTV News