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Le prix des aliments achetés dans les magasins a augmenté de 9,7 % au mois mai dernier par rapport à un an plus tôt, le coût de presque tout le contenu d’un panier d'épicerie ayant augmenté, selon ce qu’a rapporté Statistique Canada le mois dernier.
Les fournisseurs canadiens de produits alimentaires ont fait parvenir aux détaillants en alimentation de nouveaux avis pour les informer de hausses de prix à venir.
Ces lettres signalent de nouvelles hausses de prix dans les épiceries cet automne, pour terminer une année qui a déjà vu des augmentations de près de 10 % du coût des aliments.
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Dans certains cas, les prix plus élevés sont attribuables à l'approbation, par la Commission canadienne du lait (CCL), d'une deuxième augmentation du prix du lait cette année. Les prix du lait à la ferme vont augmenter d'environ 2 cents le litre, soit 2,5 %, le 1er septembre.
Et maintenant les entreprises de transformation laitière semblent également envisager leurs propres augmentations, répercutant les hausses, comme les observateurs de l'industrie l'avaient prédit.
Lactalis Canada, par exemple, a indiqué dans une lettre aux clients qu'elle devait mettre en œuvre une augmentation moyenne du marché national de 5 % en septembre, un taux qui, selon elle, tient compte de l'augmentation des prix de la CCL ainsi que des «coûts inflationnistes importants» auxquels elle est confrontée.
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Arla Foods Canada a publié un avis similaire, affirmant que les augmentations de prix de ses produits à venir en septembre refléteraient la hausse des coûts des ingrédients laitiers et les «impacts inflationnistes sur le transport et l'emballage».
Saputo a également indiqué qu'elle appliquerait des augmentations de prix de l'ordre de 5 %, selon la catégorie.
«Les producteurs ont dû faire face à une augmentation des coûts de production ainsi qu'à une augmentation des coûts des aliments pour animaux, de l'énergie et des engrais, qui ont eu un impact significatif sur l'ajustement du prix du lait à la ferme de cette année», a expliqué Saputo dans une lettre à ses clients détaillants.
«En plus de ces augmentations réglementées, il y a eu des pressions inflationnistes sans précédent et soutenues affectant les coûts de fabrication, d'énergie, de main-d'?uvre et de distribution tout au long de la chaîne d'approvisionnement.»
Les augmentations de prix partagées avec les épiciers soulignent à quel point les hausses de prix réglementées des produits laitiers sont amplifiées par des augmentations de prix supplémentaires tout au long de la chaîne d'approvisionnement, a estimé Gary Sands, vice-président principal des politiques publiques de la Fédération canadienne des épiciers indépendants.
«Le calendrier des augmentations semble presque s'ajouter aux augmentations réglementées, a-t-il affirmé. L'effet net est d'exacerber davantage le problème et les préoccupations concernant l'abordabilité.»
Ces préoccupations sont particulièrement aiguës dans les communautés rurales et éloignées, où les suppléments pour le transport et le carburant sont plus élevés, a ajouté M. Sands.
«L'augmentation du prix de ces produits essentiels est particulièrement préoccupante dans ces communautés», a-t-il précisé.
Le prix des aliments achetés dans les magasins a augmenté de 9,7 % en mai, par rapport à il y a un an, le coût de presque tout dans le panier d'épicerie ayant augmenté, a indiqué Statistique Canada le mois dernier.
Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l'Université Dalhousie, a estimé que le rythme des augmentations des prix des aliments pourrait atteindre 10 % avant de commencer à ralentir.
«Nous nous attendons à ce que l'inflation alimentaire plafonne d'ici la fin septembre, a-t-il précisé. Cela pourrait en fait être supérieur à 10 % avant que les choses ne commencent à se calmer.»
Le bureau des statistiques du travail des États-Unis a indiqué mercredi que l'inflation annuelle pour les aliments consommés à domicile dans ce pays avait atteint 10,4 % en juin, montrant la plus forte augmentation de prix sur 12 mois pour ces produits depuis 1981.
M. Charlebois croit que Statistique Canada dévoilera des chiffres similaires sur l'inflation des aliments lorsqu'il publiera ses données sur l'indice des prix à la consommation pour le mois de juin, la semaine prochaine.
La flambée des prix incitera les épiciers à promouvoir leurs options de marque maison, a-t-il estimé..
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«Les consommateurs négocient de côté ou négocient sur tout et n'importe quoi en ce moment, et ils se tournent vers les magasins à bas prix, a-t-il observé. Ils sont vraiment plus sensibles au coût de la vie.»
En outre, les lettres envoyées par les fournisseurs aux détaillants pour expliquer le raisonnement derrière les augmentations de coûts font partie d'un effort pour ne pas être accusé de «cupidité», a-t-il fait valoir.
«La dernière chose que veulent les transformateurs, c'est de devenir un bouc émissaire et d'être blâmé pour la hausse de l'inflation alimentaire», a affirmé M. Charlebois.
«L'inflation a un impact sur tous les Canadiens, mais elle a également un impact sur l'économie politique de l'alimentation et sur la façon dont l'industrie alimentaire est perçue.»
Lactalis a indiqué dans sa lettre aux clients qu'elle était «très consciente de l'impact de l'inflation sur les consommateurs».
«Comme nous le savons tous, ce cycle d'inflation est en grande partie entraîné par la dernière phase de l'évolution de la pandémie et par la situation géopolitique mondiale déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie et le conflit en cours», a fait valoir la société