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«C’est un plan qui répond aux besoins des Canadiens : de l’air pur, de bons emplois, une économie forte et des possibilités d’emploi dans chaque secteur.»
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé mardi des investissements de 9,1 milliards $ afin de passer à la vitesse supérieure dans la lutte aux changements climatiques.
Le Plan de réduction des émissions pour 2030 est décliné en neuf mesures et vise une réduction des émissions de carbone de 40 à 45 % en dessous des niveaux de 2005 d’ici 2030 et à atteindre la carboneutralité d’ici à 2050.
«C’est un plan qui répond aux besoins des Canadiens : de l’air pur, de bons emplois, une économie forte et des possibilités d’emploi dans chaque secteur», a déclaré le premier ministre canadien.
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«Nous avons présenté une feuille de route crédible et réalisable conçue pour donner un élan à l’échelle nationale afin que chaque secteur et chaque région, chaque travailleur canadien et chaque ménage puisse contribuer à la transition vers un avenir plus respectueux de l’environnement, durable et prospère», a ajouté de son côté le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault.
Un peu plus de 600 millions $ seront investis afin d’abaisser les coûts en énergie des maisons et des immeubles. Une stratégie canadienne pour les bâtiments écologiques sera mise sur pied et la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes bénéficiera d’un investissement de 458,5 millions $. Selon le gouvernement canadien, ces mesures «aideront les Canadiens à réduire leurs émissions, à économiser de l’argent sur leurs rénovations et leurs coûts de chauffage et de climatisation, en plus de stimuler la création et le maintien d’emplois bien rémunérés.»
Le gouvernement fédéral souhaite permettre aux collectivités de lutter contre les changements climatiques. Ce faisant, 2,2 milliards $ seront versés au Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone. Un fonds de 180 millions $ visant à soutenir le leadership autochtone sera aussi mis en place, tandis que les initiatives régionales visant la création d’emplois durables «dans une économie carboneutre» seront encouragées, avec un investissement de 25 millions $.
Afin de faciliter la transition des Canadiens vers les véhicules électriques, 400 millions $ seront investis afin d’élargir le réseau de bornes de recharge pour véhicules zéro émission. La Banque de l’infrastructure investira quant à elle 500 millions de dollars dans les infrastructures de recharge et de ravitaillement des véhicules zéro émission.
Le programme incitatif pour les véhicules zéro émission bénéficiera également d’un investissement de 1,7 milliard de dollars du gouvernement canadien afin de «réduire le coût d’achat des nouveaux véhicules légers électriques pour les Canadiens et de faciliter la vie des personnes qui possèdent déjà de tels véhicules.»
Voyez le récapitulatif d'Étienne Fortin-Gauthier au bulletin Noovo Le Fil 17 avec Noémi Mercier :
Une obligation de vente afin qu’au moins 20 % des nouveaux véhicules légers vendus soient des véhicules zéro émission d’ici 2026 sera aussi mise en place. Le pourcentage grimpera à 60 % d’ici 2030 et à 100 % d’ici 2035.
Le gouvernement canadien voudrait également que 35 % des véhicules moyens et lourds vendus d’ici à 2030 n’émettent aucune émission. Selon la faisabilité, cette proportion pourrait être de 100 % d’ici à 2040 pour certains véhicules.
Les projections présentées dans le Plan de réduction des émissions pour 2030 avancent que les secteurs pétroliers et gaziers permettraient de réduire les émissions d’environ 31 % par rapport aux niveaux de 2005 en 2030 (ou de 42 % par rapport au niveau de 2019).
Ce faisant, le Canada tentera de «diversifier [son] bouquet énergétique [tout en offrant] au monde entier du pétrole et du gaz à faible teneur en carbone». Le pays souhaiterait aussi diminuer d’au moins 75 % les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier d’ici 2030.
Afin de faciliter sa transition vers la carboneutralité, le Canada souhaite électrifier le plus grand nombre d’activités possibles, ce qui nécessitera une augmentation de l’offre de l’électricité. Le pays investira notamment 600 millions $ dans le Programme des énergies renouvelables intelligentes et de trajectoires d’électrification afin de moderniser le réseau pancanadien et soutenir des projets d’électricité renouvelable. 250 millions $ seront aussi déboursés pour appuyer les travaux préalables au développement de grands projets d’électricité propre, en collaboration avec les provinces.
Le gouvernement canadien souhaite mettre en place des mesures pour aider ses industries à développer et utiliser des technologies propres afin de les aider dans leur transition vers la carboneutralité. Celles-ci comprennent notamment l’élaboration d’une stratégie de captage, d’utilisation et de stockage du carbone; l’instauration d’un crédit d’impôt à l’investissement pour encourager le développement et l’adoption de cette technologie.
194 millions $ seront aussi investis afin «d’accroître la portée du système de gestion de l’énergie industrielle pour qu’il tienne compte de la certification ISO 50001».
780 millions $ seront versés au Fonds des solutions climatiques axées sur la nature pour réduire les émissions avec des solutions climatiques axées sur la nature.
Le Fonds participe notamment à des projets visant la conservation, la restauration et l’amélioration de terres humides, de tourbières et de prairies canadiennes pour emmagasiner et capter le carbone.
470 millions $ seront versés dans le volet Fonds d’action climatique à la ferme du programme Solutions agricoles pour le climat. Cet investissement vise à soutenir les agriculteurs dans l’adoption de pratiques durables, comme les cultures de couverture, le pâturage en rotation et la gestion des engrais.
Les agriculteurs bénéficieront aussi d’un soutien lors de l’achat d’équipement plus écoénergétique, avec un investissement de 330 millions de dollars pour le financement du Programme des technologies propres en agriculture.
Le gouvernement canadien s’engage à prendre des mesures pour garantir le prix de la pollution. Il pourrait par exemple modifier son approche en matière d’investissement.
Selon le Rapport national d’inventaire du gouvernement du Canada, présenté chaque année, les émissions nationales totales de gaz à effet de serre en 2019 s’élevaient à 730 millions de tonnes d’équivalent en dioxyde de carbone. Les principales sources d’émission sont le secteur pétrolier et gazier, suivi par les secteurs du bâtiment, de l’industrie lourde et de l’agriculture. Les chiffres de 2019 représentent une diminution de neuf millions de tonnes d’émissions par rapport à ceux de 2005.
Les émissions du secteur pétrolier et gazier ont augmenté respectivement de 20 % et de 16 % respectivement depuis 2005. Ce sont les diminutions des secteurs de l’électricité (48 %), de l’industrie lourde (12 %), des déchets et d’autres secteurs (10 %) qui ont compensé ces augmentations.