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Économie

Lion Électrique fait face à une action collective de ses actionnaires

Les actionnaires affirment que les actions présumées de l’entreprise ont entraîné d’énormes pertes financières pour eux.

L’usine de fabrication de batteries lithium-ion de Lion Électrique est visible à Mirabel, au Québec, le jeudi 14 septembre 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi
L’usine de fabrication de batteries lithium-ion de Lion Électrique est visible à Mirabel, au Québec, le jeudi 14 septembre 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi
Sidhartha Banerjee
Sidhartha Banerjee / La Presse canadienne

Le fabricant québécois de véhicules électriques Lion Électrique fait face à une action collective de la part d’actionnaires qui allèguent que l’entreprise a induit en erreur les investisseurs et a déformé sa santé financière, ce qui a entraîné une inflation artificielle dans la valeur des titres. 

«Les dommages pécuniaires subis par les membres du groupe envisagé sont le résultat direct et immédiat des représentations fausses et trompeuses, omissions et manquements à l’obligation d’information continue des Défendeurs», indique le document judiciaire daté de vendredi.

L’action collective proposée allègue que Lion Électrique, dont le siège social est à Saint-Jérôme, a caché des faits et des détails à propos de son carnet de commandes et de ses capacités de production aux investisseurs. Les membres de l'action collective comprennent ceux qui ont investi dans l'entreprise entre le 7 mai 2021 et le 15 décembre 2024 inclusivement.

«Ce n’est qu’en décembre 2024 que l’entière vérité est connue du marché, de sorte qu’il n’y avait plus d’inflation artificielle dans la valeur des titres de Lion Électrique attribuable à l’inconduite des Défendeurs», indique le document.

Avec une dette de 500 millions $ US, Lion Électrique a obtenu la protection de ses créanciers en décembre et cherche un acheteur avec un plan de restructuration qui se concentrerait uniquement sur les autobus d'écoliers et ramènerait toute la fabrication au Québec. Plus tôt ce mois-ci, la Cour supérieure du Québec a prolongé la protection de l'entreprise contre ses créanciers jusqu'au 4 avril, et les offres sur l'entreprise doivent être déposées d'ici le 7 mars.

Les actionnaires affirment que les actions présumées de l’entreprise ont entraîné d’énormes pertes financières pour eux, ajoutant que, lorsque les difficultés de Lion Électrique sont devenues publiques, l’action a perdu 96 % de sa valeur sur les bourses de Toronto et de New York.

Dans une déclaration envoyée par courriel lundi, Patrick Gervais, porte-parole de Lion Électrique, a indiqué qu'aucun commentaire ne serait fait en raison des procédures judiciaires. Les allégations de l'action collective n’ont pas été vérifiées et la poursuite n’a pas encore été autorisée.

Parmi les personnes nommées dans la poursuite de 101 pages figurent des administrateurs, des dirigeants, des auditeurs indépendants comme des experts-comptables, des placeurs pour compte et des preneurs fermes de l’entreprise.

La poursuite allègue que, lorsque l’entreprise est entrée en bourse, les dirigeants de Lion ont présenté une perspective positive sur la productivité et la rentabilité de l’entreprise.

«À chaque fois, la direction de Lion Électrique réitère que la cadence de production augmente, que les clients de la Société sont satisfaits, que le carnet de commandes ne cesse d’accroître et que Lion Électrique est sur le chemin de la rentabilité. Somme toute, le rêve de Lion Électrique est en voie de devenir réalité», est-il possible de lire dans la poursuite.

L’entreprise a vanté les ententes avec des clients comme Amazon, le Canadien National (CN) et IKEA. Certaines entreprises, comme Molson Coors et Agropur, n’ont jamais eu d'entente d'achat avec Lion, mais leurs logos sont apparus sur les présentations aux investisseurs jusqu’en mai 2022, et ont été retirés sans explication.

D’anciens employés affirment dans le dossier que les véhicules étaient défectueux et ne répondaient pas aux attentes des clients. «L’approche de production de camions électriques ne reflétait pas la cadence du marché et ne s’alignait pas avec le carnet de commandes de Lion Électrique et la superficie des installations de Lion Électrique dépassait de loin ses besoins et n’était pas maximisée», indique la poursuite.

La plainte cite également les résultats financiers trimestriels et les résultats annuels entre 2021 et 2024. Elle indique que les investisseurs ont commencé à prendre connaissance des difficultés de l'entreprise en mai 2023. Le carnet de commandes de l'entreprise aurait diminué et les livraisons étaient en baisse, affectant les revenus, la croissance et la liquidité. 

«Au cours de cette période, les titres de Lion Électrique ont chuté précipitamment car l’inflation artificielle causée par l’inconduite des Défendeurs s’est dissipée de la valeur des titres de la Société, causant une perte économique réelle aux membres du groupe envisagé», peut-on lire. 

Le principal plaignant dans l'action collective est Adam Mulhall, membre d'Invest Lion, un groupe représentant les investisseurs.

Sidhartha Banerjee
Sidhartha Banerjee / La Presse canadienne