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International

Trudeau admet des points de vue divergents de libéraux face à la guerre Israël-Hamas

L'Inde défend ses actions diplomatiques un jour après qu'Ottawa eut annoncé qu'il avait retiré la plupart de ses envoyés du pays en raison de ce qu'il a qualifié de menace diplomatique créant un précédent.

La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly répond à une question lors d'une conférence de presse, le jeudi 19 octobre 2023 à Ottawa.
La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly répond à une question lors d'une conférence de presse, le jeudi 19 octobre 2023 à Ottawa.

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La Presse canadienne
La Presse canadienne

 La décision de New Delhi de réduire la présence de diplomates canadiens en Inde est «contraire au droit international», et le reste du monde devrait s'en inquiéter, a déclaré vendredi le premier ministre Justin Trudeau. 

Les États-Unis et le Royaume-Uni exhortent l'Inde à reconsidérer sa position.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé jeudi que le Canada avait retiré l'essentiel de sa présence diplomatique en Inde, après que New Delhi a menacé de retirer l'immunité diplomatique à ces diplomates et leurs familles.

Qualifiant cette mesure de menace sans précédent, la ministre Joly a déclaré que le Canada avait choisi de délocaliser 41 de ses diplomates hors de l'Inde, ainsi que les 42 personnes à leur charge. Ottawa maintient 21 diplomates en poste en Inde.

Reprenant vendredi les affirmations de la ministre Joly, M. Trudeau a qualifié la décision de l'Inde de «révoquer de façon unilatérale l'immunité diplomatique d'une quarantaine de Canadiens» de «violation de la Convention de Vienne», qui devrait «préoccuper tous les pays du monde».

«Si ça devient permissible à un pays de tout simplement révoquer les protections diplomatiques à des diplomates, le monde devient de plus en plus incertain», a indiqué M. Trudeau, de passage à Brampton, en Ontario.

Le département d'État américain a déclaré vendredi qu'il était préoccupé par cette décision.

«La résolution des différends nécessite la présence de diplomates sur le terrain. Nous avons demandé au gouvernement indien de ne pas insister sur une réduction de la présence diplomatique canadienne», a écrit le porte-parole Matthew Miller.

«Nous attendons de l'Inde qu'elle respecte ses obligations, notamment en ce qui concerne les privilèges et immunités dont jouissent les membres accrédités de la mission diplomatique du Canada», a-t-il ajouté.

Le Bureau des affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni s'est fait l'écho de ces préoccupations.

«Nous ne sommes pas d'accord avec les décisions prises par le gouvernement indien qui ont entraîné le départ d'un certain nombre de diplomates canadiens de l'Inde, a affirmé le ministère dans un communiqué.

«Nous attendons de tous les États qu'ils respectent leurs obligations en vertu de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques. La suppression unilatérale des privilèges et immunités qui assurent la sécurité des diplomates n'est pas conforme aux principes ou au bon fonctionnement de la Convention de Vienne».

Les relations avec New Delhi se sont profondément envenimées depuis que M. Trudeau a révélé en Chambre, le 18 septembre, que les services de renseignement canadiens enquêtaient sur «un lien possible» entre le gouvernement indien et l'assassinat en Colombie-Britannique de Hardeep Singh Nijjar, un dirigeant sikh canadien, en juin dernier.

M. Miller a exhorté l'Inde à «coopérer à l'enquête canadienne en cours».

Plus tôt vendredi, le ministère indien des Affaires étrangères a qualifié de conforme aux conventions diplomatiques sa décision de réduire le nombre de diplomates canadiens en Inde, qui, selon New Delhi, est supérieur à celui des diplomates indiens en poste au Canada.

Le ministère indien cite un passage d'une convention internationale sur les relations diplomatiques qui stipule qu'en l'absence d'accord, un pays hôte peut exiger qu'une mission diplomatique soit maintenue «dans les limites de ce qu'il considère comme raisonnable et normal».

«Nous rejetons toute tentative visant à présenter la mise en ?uvre de la parité [diplomatique] comme une violation des normes internationales», indique le communiqué du ministère indien des Affaires étrangères.

M. Trudeau a déclaré vendredi que les actions de l'Inde envers les diplomates canadiens «ont également des impacts très réels sur les millions de personnes qui voyagent depuis et vers l'Inde, en tant qu'étudiants ou proches».

Les responsables canadiens ont soutenu que cette décision ralentirait le traitement des demandes d'immigration, et le Canada a lancé un avis aux voyageurs pour les régions de l'Inde où il affirme avoir été contraint de réduire le personnel consulaire.

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La Presse canadienne
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