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L'interdiction d’aller à l’université survient quelques semaines après que les jeunes Afghanes ont passé leurs examens de fin d'études secondaires.
Les femmes ne pourront plus étudier dans les universités publiques et privées en Afghanistan dès maintenant et jusqu'à nouvel ordre, a déclaré un porte-parole du gouvernement des talibans.
Cette décision, la plus récente visant à restreindre un peu plus les droits des femmes dans ce pays, a été prise mardi lors d'une réunion du gouvernement.
Même s'ils avaient d'abord promis d'adopter une approche plus modérée concernant les droits des femmes et des minorités, les talibans ont rapidement mis en place leur système basé sur une interprétation très stricte de l'islam.
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Dans une lettre, le porte-parole du ministère de l'Enseignement supérieur, Ziaullah Hashmi, a ordonné aux universités privées et publiques de mettre en oeuvre cette interdiction dès que possible et d'informer le ministère une fois que les mesures seront en place.
L'interdiction d'aller à l'université survient quelques semaines après que les jeunes Afghanes ont passé leurs examens de fin d'études secondaires, même si elles ne peuvent plus aller en classe depuis que les talibans ont pris le contrôle du pays l'année dernière.
«Je ne peux pas réaliser mes rêves. Tout est en train de disparaître sous mes yeux et je ne peux rien y faire», a déploré une étudiante en journalisme à l'Université du Nangarhar. Elle a souhaité garder l'anonymat par crainte de représailles.
«Est-ce qu'être une fille est un crime? Parce que si oui, j'aimerais mieux ne pas en être une, a-t-elle ajouté. Mon père rêvait que sa fille devienne une journaliste talentueuse. Lui aussi est détruit aujourd'hui.»
Malgré tout, cette étudiante ne perd pas espoir.
«Si Dieu le veut, je vais pouvoir finir mes études d'une façon ou d'une autre. Je commence déjà des cours en ligne. Et si ça ne fonctionne pas, je devrai quitter le pays et aller ailleurs», a-t-elle souligné.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné cette décision des talibans, la qualifiant de nouvelle «promesse non tenue» et de décision «très troublante».
«Il est difficile d'imaginer comment un pays peut se développer et faire face à tous les défis auxquels il est confronté sans la participation active des femmes et l'éducation», a déclaré M. Guterres.
De son côté, l'ambassadeur adjoint des États-Unis aux Nations Unies, Robert Wood, a affirmé que les talibans ne peuvent pas s'attendre à être un membre légitime de la communauté internationale tant qu'ils ne respectent pas les droits de tout le monde.
Le siège de l'Afghanistan à l'ONU est toujours détenu par le gouvernement précédent dirigé par l'ancien président Ashraf Ghani. Les talibans ont demandé à être représentés aux Nations unies, mais leur requête a récemment été reportée une fois de plus.