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«Nous regrettons les répercussions de la fin du Publisac sur plusieurs journaux hebdomadaires ainsi que sur nos partenaires distributeurs.»
La firme TC Transcontinental met fin à la distribution de son Publisac à l’échelle du Québec et, par le fait même, de nombreux journaux hebdomadaires.
«Nous regrettons les répercussions de la fin du Publisac sur plusieurs journaux hebdomadaires ainsi que sur nos partenaires distributeurs», a commenté Patrick Brayley, vice-président principal de TC Imprimeries Transcontinental, vendredi dans un communiqué.
Voyez le compte-rendu de Jean-François Poudrier dans la vidéo liée à l'article.
TC Transcontinental remplace le Publisac, qui contenait typiquement votre journal local et des circulaires, lorsqu'acheminé à votre porte, par un feuillet imprimé appelé raddar. Cette circulaire, également disponible dans un format numérique, ne contient que les offres de détaillants. Ceci dit, TC assure qu'il fera la promotion des journaux locaux «dans leurs communautés ainsi que leurs sites numériques, en leur offrant une page gratuite dans raddarMC et une visibilité sur raddar.ca».
Le remplacement se fera «progressivement», indique TC, de février à mai 2024.
Distribué par Postes Canada, le raddar a déjà été déployé dans le grand Montréal. L’administration de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, encadrait déjà ce produit en empêchant sa distribution systématique, principalement en raison de sa volonté d’accélérer la transition écologique sur son territoire.
La circulaire «réinventée» sera maintenant envoyée à 2,8 millions de foyers supplémentaires au Québec, calcule TC, qui la distribuera également dans certaines régions de l'Ontario et de la Colombie-Britannique.
L'annonce était attendue, mais crée tout de même une onde de choc pour les médias régionaux qui étaient distribués à l'aide du Publisac. La fin du Publisac à Montréal avait d'ailleurs contribué à la faillite des médias de Métro.
«C'est une autre tempête qui s'abat sur le dos de la presse écrite québécoise», s'inquiète le président du conseil d'administration d'Hebdos Québec, Benoit Chartier, en entrevue.
L'homme d'affaires qui est propriétaire de cinq hebdos, dont le Courrier de Saint-Hyacinthe, affirme que l'industrie n'aura pas le choix de revoir son modèle d'affaires. «Soit qu'on va y aller par dépôt, soit qu'on va aller à Postes Canada, c'est un peu ça nos deux options.»
Pour un hebdo local, une distribution par le biais de Postes Canada pourrait être de «trois à quatre fois» plus coûteuse, souligne le porte-voix de l'industrie.
M. Chartier évite d'évoquer la fermeture d'hebdos régionaux, mais il reconnaît que l'annonce amène un nouveau risque tandis que l'industrie traverse une «tempête parfaite», notamment avec la perte des revenus publicitaires accaparés par les géants du web. «Il y a un risque à la création de déserts journalistiques dus à la fermeture de journaux», concède-t-il.
La fin du Publisac à Montréal avait d'ailleurs contribué à la faillite et à la fin des activités de Métro Média. L'entreprise publiait 30 publications hyperlocales, dont le Journal Métro et 16 hebdomadaires imprimés.
M. Chartier blâme la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qu'il accuse d'avoir déclenché une réaction en chaîne qui a forcé Transcontinental à revoir le modèle d'affaires du Publisac à la grandeur du Québec. «Elle a du sang de journalistes sur les mains», tranche-t-il.
Il n'a pas été possible d'obtenir une réaction immédiate de Mme Plante. Par le passé, la mairesse s'est défendue d'être responsable des difficultés de Métro Média. Elle juge que les vents contraires que traverse l'industrie ne sont pas liés à la distribution, mais à une crise généralisée dans l'industrie.
Transcontinental se dit consciente des effets de sa nouvelle stratégie sur la presse écrite locale. «Nous regrettons les répercussions de la fin du Publisac sur plusieurs journaux hebdomadaires ainsi que sur nos partenaires distributeurs, réagit Patrick Brayley, vice-président principal, TC Imprimeries Transcontinental, dans un communiqué. Compte tenu des changements réglementaires récents et prévus en matière de distribution et de leurs contrecoups sur les plans opérationnel et financier, le modèle du Publisac se devait d'évoluer.»
L'entreprise promet d'offrir une page gratuite aux hebdos régionaux dans son nouveau feuillet et de fournir une visibilité à la presse locale sur son site web.
Avec des informations de Stéphane Rolland, La Presse canadienne