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Les autorités provinciales ont déclaré que 14 municipalités étaient toujours en état d’urgence, lundi après-midi.
Des municipalités du Québec touchées par les restes de la tempête tropicale Debby estiment qu’il faudra des mois pour réparer les dégâts causés par cette catastrophe naturelle sans précédent.
Les autorités provinciales ont déclaré que 14 municipalités étaient toujours en état d’urgence, lundi après-midi, à la suite des pluies torrentielles de vendredi qui ont déversé jusqu’à 175 millimètres de pluie sur Montréal et sur une grande partie de la province.
Saint-Lin-Laurentides, une ville de 26 000 habitants située à environ 45 kilomètres au nord de Montréal, était du lot. Dans une entrevue lundi, le maire Mathieu Maisonneuve a confié avoir dormi moins de 10 heures depuis vendredi.
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«Il y a des routes qui ont été littéralement détruites, qui n’existent plus, a-t-il déploré. Il y a des images qui resteront gravées dans nos mémoires pour longtemps.»
Au plus fort de la tempête vendredi soir, a indiqué M. Maisonneuve, 250 personnes étaient coincées dans leurs maisons en raison des inondations sur les routes. Il a ajouté qu’au moins 100 résidences ont été endommagées par les inondations et qu’au moins deux autres devront être détruites. Les services d’urgence ont dû procéder à plusieurs sauvetages dans la région, notamment pour un homme qui était en kayak, mais qui a été retrouvé sain et sauf plus tard. D’autres personnes se sont retrouvées prisonnières de leurs voitures et ont dû grimper sur le toit de leurs véhicules pour être secourues.
M. Maisonneuve a confirmé qu’il avait prolongé l’état d’urgence dans sa ville jusqu’à jeudi, pendant que des réparations d’urgence sont en cours, mais il a indiqué que les travaux de reconstruction complète des infrastructures endommagées prendront beaucoup plus de temps. «Il faudra certainement quelques mois avant que tout revienne à la normale», a-t-il prévenu.
Le maire de Saint-Lin-Laurentides est d’avis que des événements extrêmes comme celui-ci deviendront plus fréquents et plus intenses en raison des changements climatiques. Il a dit craindre que les collectivités ne soient pas préparées à y faire face.
À La Macaza, un village des Laurentides à environ 140 kilomètres au nord-ouest de Montréal, le maire Yves Bélanger a mentionné que la tempête avait renversé des poteaux électriques et déraciné des ponceaux.
Plusieurs routes ont été «lourdement, lourdement endommagées», a-t-il fait savoir, prévoyant «des mois de reconstruction». Selon M. Bélanger, environ 300 maisons ont été temporairement coupées du réseau routier par les eaux de crue et une dizaine de ménages n’ont toujours pas accès à la route. «On a déjà vu des choses comme ça, parce qu’on vit dans une région montagneuse. Mais il n’y a jamais eu de choses pareilles, a-t-il dit. C’est absolument abominable.»
Lundi après-midi, la Sécurité publique a déclaré que 52 municipalités du Québec étaient touchées par les précipitations record et qu’environ 347 personnes étaient toujours évacuées. Le gouvernement a annoncé que le programme d’aide financière en cas de catastrophe de la province serait disponible pour ceux qui répondent à certains critères pour les dommages non couverts par une assurance privée.
À Montréal, les 175 millimètres de pluie ont pulvérisé le précédent record de 102,8 millimètres en une seule journée, établi en 1996. Cela a également dépassé de loin la quantité moyenne de pluie pour tout le mois d’août, qui est de 94,1 millimètres.
Walter Assi, président de Renovco, un entrepreneur basé à Montréal, a déclaré que son entreprise avait reçu, depuis vendredi, plus de 2000 appels de propriétaires de maisons de Montréal et des environs, la plupart ayant des sous-sols inondés.
«Je fais ça depuis 30 ans, a-t-il souligné. J’ai fait la tempête de verglas (de 1998), j’ai fait les inondations de 2017 et 2019 et je peux vous dire que je n’ai jamais rien vu de tel.»
En ce moment, a-t-il dit, les travailleurs se concentrent sur les réparations d’urgence — enlever les murs, les planchers et les meubles mouillés et s’assurer que les sous-sols sont sécuritaires. Mais il prévoit qu’il y aura des listes d’attente de plusieurs mois pour les rénovations. «Je ne crois pas qu’il y ait suffisamment de main-d’œuvre sur le marché en ce moment pour répondre à toute cette demande, a-t-il avancé. Il n’y a aucune chance.»
M. Assi a ajouté que de nombreux propriétaires pourraient constater que le coût des réparations de leur propriété excède leur couverture d’assurance et finiront par payer une partie des rénovations de leur poche. Il a ajouté que les gens devraient «prendre les choses en main» et commencer à retirer les matériaux humides de leur sous-sol même s’ils attendent toujours de parler à leur assureur, pour éviter que les dégâts d’eau ne s’aggravent. Les propriétaires devraient d’abord documenter tous les dommages et s’assurer de porter des masques et des équipements de protection, a-t-il précisé.
Environ 550 000 clients d’Hydro-Québec étaient plongés dans le noir vendredi, mais ce nombre était tombé à moins de 200 sans électricité, lundi après-midi. «Certains de ces clients sont situés dans des secteurs et des municipalités où les routes ont subi beaucoup de dommages, donc l’accès est compliqué pour les équipes d’Hydro-Québec», a déclaré le porte-parole Pascal Poinlane dans un courriel.
La Sûreté du Québec a annoncé dimanche avoir retrouvé le corps d’un octogénaire emporté vendredi dans la rivière Batiscan, en Mauricie.
Par ailleurs, un porte-parole du ministère de l’Environnement du Québec a confirmé qu’un autre petit déversement de pétrole avait été observé dans le fleuve Saint-Laurent, à l’est de Montréal, à la suite des pluies de vendredi.
La Ville de Montréal n’a toujours pas identifié la source de deux déversements d’huile à moteur qui se sont écoulés dans le fleuve à partir d’un égout pluvial de la ville le mois dernier dans le quartier Pointe-aux-Trembles. Depuis, de nouvelles fuites de pétrole se sont produites dans le fleuve à la suite de chaque pluie importante, mais le ministère affirme que la situation a été contenue grâce aux mesures d’atténuation déjà en place.
Le ministère a informé la ville la semaine dernière qu’il émettrait un avis de non-conformité en raison de la contamination, a déclaré le porte-parole.