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Le gouvernement fédéral dévoile son nouveau plan.
Le gouvernement fédéral a défini une approche en cinq piliers pour renforcer la sécurité frontalière, sans toutefois préciser où et comment sera alloué le financement de 1,3 milliard de dollars prévu dans l'énoncé économique de l'automne.
L'annonce intervient après que le président élu des États-Unis, Donald Trump, a menacé d'imposer des droits de douane de 25 % sur toutes les importations canadiennes si le Canada ne mettait pas un terme au flux de drogues illégales et de migrants à la frontière commune.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Le ministre des Finances et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc – qui conserve aussi temporairement le portefeuille de la sécurité publique jusqu'à ce que le Premier ministre Justin Trudeau procède à un remaniement ministériel – le ministre de l'Immigration, Marc Miller, la ministre du Commerce international, Mary Ng, et la ministre de la Santé mentale et des Ajouts, Ya'ara Saks, font l'annonce.
Dans sa déclaration économique d'automne de lundi, le gouvernement fédéral a prévu un programme de sécurité frontalière de 1,3 milliard de dollars sur six ans, avec des fonds versés à plusieurs agences et organisations, dont l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et la GRC, sans révéler les détails du plan.
M. LeBlanc, quant à lui, a insisté sur le fait que les plans de renforcement de la frontière sont en cours depuis des mois et qu'ils ne constituent pas une tentative d'apaiser M. Trump pour éviter les tarifs douaniers.
Le mois dernier, M. LeBlanc a également déclaré qu'il travaillait avec la GRC et les services frontaliers pour acquérir de « nouvelles technologies », notamment des drones et des hélicoptères. Il a ensuite ajouté, lors d'une entrevue avec l'émission Power Play de CTV News, que le gouvernement fédéral augmenterait «absolument» les «ressources humaines» de l'ASFC et de la GRC à la frontière.
Lorsque l'animatrice Vassy Kapelos lui a demandé si ces ressources supplémentaires permettraient d'atténuer les contractions du budget de l'ASFC, M. LeBlanc a répondu par l'affirmative.
Lors du dernier cycle budgétaire, le financement de l'ASFC a diminué de 2,6 %, selon les documents publiés sur le site Web du gouvernement fédéral. M. LeBlanc a insisté sur le fait que les effectifs des agents de première ligne n'ont pas été réduits.
Les premiers ministres du Canada se sont également exprimés sur la question.
Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, qui préside le Conseil de la Fédération des premiers ministres du Canada, a déclaré que les dirigeants provinciaux et territoriaux étaient unis dans leur conviction que la sécurisation de la frontière et l'augmentation des dépenses de défense étaient les deux moyens de «conclure un accord avec les États-Unis».
« Il est apparu très clairement que tous les premiers ministres sont d'avis que nous devrions atteindre notre objectif de deux pour cent (du PIB pour les dépenses de défense) lorsqu'il s'agit de l'OTAN. Nous sommes donc tous d'accord », a déclaré M. Ford au début du mois. « Nous sommes tous d'accord pour dire que nous devons resserrer les frontières.»
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a toutefois présenté une série de mesures de sécurité aux frontières, dont 29 millions de dollars pour créer une équipe de shérifs spécialement formés et chargés de patrouiller à la frontière entre l'Alberta et les États-Unis.
Le premier ministre du Québec, François Legault, dont la frontière est le théâtre du plus grand nombre de passages illégaux du pays, s'est entretenu avec M. Trump à Paris au début du mois, à l'occasion de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame.
M. Legault a déclaré par la suite que M. Trump lui avait dit «très clairement que nous pouvons éviter ces droits de douane si nous faisons ce qu'il faut pour les frontières».
La Fédération nationale de la police a salué la nouvelle du financement supplémentaire dans une déclaration mardi, bien que les détails exacts du plan soient encore inconnus.
«La Fédération nationale des policiers plaide depuis longtemps en faveur d'un financement accru du programme de police fédérale de la GRC, qui comprend la sécurité des frontières, et nous nous réjouissons de la promesse faite aujourd'hui d'un tel investissement», a écrit Brian Sauvé, président et chef de la direction de la FNP, dans le communiqué.
Les conservateurs fédéraux, quant à eux, affirment que les libéraux auraient dû présenter un plan frontalier plus tôt, ajoutant qu'alors que M. Trump s'apprête à retourner dans le bureau ovale dans seulement 40 jours, le gouvernement «n'a toujours pas présenté un plan “Le Canada d'abord” pour sauver les emplois canadiens et sécuriser notre frontière».
Mais le chef conservateur Pierre Poilievre, interrogé lors d'une conférence de presse mardi sur le montant qu'il consacrerait à la frontière - qu'il soit supérieur ou inférieur aux 1,3 milliard de dollars alloués par les libéraux - n'a pas voulu se prononcer.
«Nous ne devrions pas juger un programme en fonction de son coût», a déclaré M. Poilievre. «Nous devrions le juger en fonction de ce qu'il peut faire: combien d'hélicoptères, combien de drones, combien de bottes sur le terrain?»
«C'est la question que je poserai lorsque je serai premier ministre», a-t-il ajouté. «Et comment le faire au prix le plus bas possible pour les contribuables?»
M. Poilievre n'a pas précisé quelles ressources humaines et matérielles il entendait consacrer à la frontière.