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«Le rôle du Collège est d’assurer la protection du public, mais il a aussi le devoir de veiller à ce que ses règles reflètent les avancées de la science, les données probantes, et l’évolution de la société.»
Après plusieurs mois de réflexion concernant la question de l’accès à la pilule abortive, le Collège des médecins du Québec annonce la levée des restrictions liées à ce traitement.
«Le rôle du Collège est d’assurer la protection du public, mais il a aussi le devoir de veiller à ce que ses règles reflètent les avancées de la science, les données probantes, et l’évolution de la société. C’est ce qu’il fait aujourd’hui», affirme Mauril Gaudreault, M.D. et président du Collège des médecins du Québec.
Jusqu’à maintenant, une échographie pelvienne était obligatoire avant d’entamer un avortement médical. Le processus visait à s’assurer de l’âge gestationnel et de la localisation de la grossesse. De plus, le médecin devant prescrire la pilule abortive devait suivre une formation s’il n’était pas familier avec ce domaine d’exercice de l’avortement.
À compter d’aujourd’hui, l’obligation systématique de l’échographie pelvienne est levée. Le Collège des médecins stipule que «les cliniciens doivent être guidés par les recommandations des sociétés savantes et leur jugement clinique.»
Quant à l’obligation de formation, le Collège des médecins considère maintenant que l’interruption volontaire de grosse médicale (IVGM) «ne constitue plus un domaine d’exercice justifiant l’application du Règlement sur les stages et les cours de perfectionnement pouvant être imposés aux médecins pour un médecin n’ayant jamais exercé dans ce domaine».
Il en revient donc maintenant au médecin de s’assurer qu’il dispose des connaissances et des compétences nécessaires pour prescrire cette médication, comme pour tout autre soin, médicament ou traitement, conformément à ses obligations déontologiques.
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Le Collège des médecins mettra à la disposition des médecins une formation, non obligatoire, pour les soutenir dans leur acquisition de connaissances et de compétences en lien avec la pilule abortive.
Un groupe de travail du Collège des médecins poursuivra également les recherches nécessaires en lien avec l’IVGM, comme l’utilisation de la télémédecine, le nombre maximal de semaines de gestation pour la prescrire, ainsi que la contribution d’autres professionnels pour prescrire la médication.
La décision du Collège des médecins fait ainsi un écho favorable à la demande de différents médecins du Québec qui, après l’invalidation de l’arrêt Roe contre Wade aux États-Unis, ont écrit une lettre ouverte demandant à ce que l’avortement soit encore plus accessible en province.
«Il y a trois grandes demandes dans la lettre qui sont d’abolir l’échographie, mais aussi d’abolir les lignes directrices spécifiques qu’on a au Québec et la formation obligatoire qui est demandée au médecin pour prescrire la pilule abortive. Ces trois restrictions sont uniques au Québec [...] et viennent mettre des bâtons dans les roues», avait alors expliqué la Dre Geneviève Bois, médecin de famille au Nunavik et signataire de la lettre.