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Économie

La pénurie de logements est bien réelle selon la SCHL

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a publié mardi son deuxième Rapport sur l’offre de logements et fait le constat que le principal problème qui nuit à l’abordabilité du logement au Canada.

Pour la grande région de Montréal, la SCHL constate que la construction a diminué au premier semestre de 2022, mais que le rythme des mises en chantier d’habitation est demeuré élevé par rapport aux années précédentes.
Pour la grande région de Montréal, la SCHL constate que la construction a diminué au premier semestre de 2022, mais que le rythme des mises en chantier d’habitation est demeuré élevé par rapport aux années précédentes.
/ Noovo Info

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a publié mardi son deuxième Rapport sur l’offre de logements et fait le constat que le principal problème qui nuit à l’abordabilité du logement au Canada est que l’offre ne suit pas le rythme de la demande. En termes simples, le Canada fait face à une pénurie de logements.

Le Rapport sur l’offre de logements fournit des renseignements sur l’offre de logements neufs dans les six plus grandes régions métropolitaines de recensement (RMR) du Canada.

Montréal

Pour la grande région de Montréal, la SCHL constate que la construction a diminué au premier semestre de 2022, mais que le rythme des mises en chantier d’habitation est demeuré élevé par rapport aux années précédentes.

Le rapport de la SCHL démontre également qu’après avoir connu une hausse temporaire, la construction de maisons individuelles, de jumelés et de maisons en rangée a diminué dans un certain nombre de secteurs du grand Montréal.

«Les mises en chantier ont baissé au premier semestre de 2022 pour tous les types d’habitations, plus particulièrement pour les maisons en propriété absolue. Cette baisse s’explique par l’essoufflement de la demande d’habitations de grande taille, qui avait temporairement augmenté au début de la pandémie. La récente hausse des coûts de construction fait aussi que ces maisons deviennent de moins en moins abordables. Les constructeurs ont donc réduit la cadence de production face à ce recul de la demande», explique Francis Cortellino, spécialiste principal à la SCHL.

Les mises en chantier de maisons en propriété absolue ont accusé une baisse de 33 %, la plus forte diminution parmi tous les types d’habitations.

Les mises en chantier d’appartements locatifs sont en baisse de 47 % sur l’île de Montréal, mais en hausse de 8 % en banlieue. Le secteur de Laval est en tête de liste avec une hausse de 17 %, suivi de la Rive-Sud et de la Rive-Nord (+7 et +5 %, respectivement).

Finalement, les données de la SCHL démontrent que la construction de logements en copropriété est demeurée faible à Montréal pour le premier semestre de 2022. Certains secteurs de Montréal ont toutefois au contraire bien tiré leur épingle du jeu, avec une hausse des mises en chantier de copropriétés, notamment : Outremont, LaSalle, Saint-Laurent et L’Île-des-Sœurs. La SCHL note cependant, ces hausses n’ont pas été suffisantes pour compenser toutes les autres pertes subies ailleurs sur l’île de Montréal. En banlieue, peu de secteurs ont enregistré une hausse des mises de chantier de copropriétés. Parmi eux se trouvent Brossard, Longueuil, Mirabel et certaines zones de Vaudreuil-Soulanges.

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Faits saillants des autres grands centres du Canada :

Vancouver

  • Le nombre de mises en chantier d’habitations a reculé de 23 % dans le Grand Vancouver au premier semestre de 2022 par rapport à la même période en 2021. La hausse des taux d’intérêt et la baisse des prix des logements par rapport aux sommets du début de 2022 inspirent la prudence lorsqu’il s’agit d’ouvrir de nouveaux chantiers, surtout dans le segment des appartements en copropriété.
  • Les mises en chantier d’appartements locatifs ont atteint un sommet inégalé depuis des décennies. Leur hausse a été alimentée par la forte demande sur le marché locatif, l’augmentation des loyers et le contexte politique favorable à la construction de logements locatifs.
  • Les retards dans la construction et la hausse des coûts ont pesé sur les projets d’immeubles en cours de réalisation et sur les nouveaux projets. Grâce à l’augmentation de la migration, l’offre de main-d’œuvre s’est remise à croître dans le secteur de la construction, ce qui aidera à alléger la pression au cours des prochains trimestres.

Edmonton

  • La forte demande a stimulé la construction de maisons individuelles et de jumelés à Edmonton au premier semestre de 2022. Grâce à la reprise de la demande en 2021, la construction de logements en copropriété aussi a augmenté.
  • Le taux d’inoccupation élevé a ralenti les mises en chantier d’appartements locatifs, qui avaient atteint un nouveau record en 2021, leur plus haut niveau en plus de 30 ans.
  • Malgré la croissance des mises en chantier d’habitations, certaines difficultés persistent dans le processus de construction, ce qui entraîne des retards. En effet, il s’écoule plus de temps en moyenne entre la réception du permis et le début de la construction, et la durée moyenne de la construction en mois par type de logement a augmenté.

Calgary

  • Les mises en chantier de tous les types de logements sont restées élevées au premier semestre de 2022 par rapport à un an plus tôt.
  • Les mises en chantier d’appartements ont augmenté de près de 30 % et ont représenté une part de la construction résidentielle supérieure à la moyenne.
  • Du côté des maisons individuelles, la durée de construction moyenne à Calgary est demeurée plutôt stable au cours des 20 dernières années.

Toronto

  • Parmi les centres urbains du Canada, c’est à Toronto que le nombre de mises en chantier d’habitations a été le plus élevé au premier semestre de 2022.
  • À Toronto, la construction de maisons en rangée et d’appartements en copropriété a augmenté. Cependant, un moins grand nombre d’appartements locatifs traditionnels ont été mis en chantier.
  • La hausse des taux d’intérêt, combinée à la croissance des coûts de construction, rend les maisons individuelles et les jumelés de moins en moins abordables pour de nombreux ménages de Toronto.

Ottawa

  • Le nombre de mises en chantier au premier semestre est demeuré supérieur à sa moyenne sur 5 ans, malgré la baisse de l’activité.
  • La diminution des mises en chantier de maisons individuelles et d’appartements en copropriété a fait baisser l’activité globale au premier semestre de 2022 par rapport à un an plus tôt. À l’opposé, les mises en chantier de maisons en rangée et d’appartements locatifs ont augmenté.
  • La durée de construction s’est allongée pour tous les types de logements. Les interruptions dans la chaîne d’approvisionnement et les contraintes de main-d’œuvre pourraient expliquer la plus récente hausse.
  • La densification a augmenté plus rapidement à l’intérieur de la ceinture de verdure, mais la construction d’appartements est également en hausse à l’extérieur de celle-ci.

Répondre aux besoins

La Société canadienne d’hypothèque et de logement croit que l’analyse présente dans son Rapport sur l’offre de logements aidera à déterminer les caractéristiques de l’offre de logements neufs ainsi que les approches et les innovations les plus prometteuses pour favoriser une offre diversifiée, abondante et abordable.

La SCHL estime que pour réduire les pressions à la hausse sur les prix et les loyers, «il est important d’offrir plus de logements et une diversité d’options de logements qui répondent aux besoins actuels et futurs des ménages (taille et type de logement, services, etc.).»

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1er rapport

En juin 2022, la SCHL a publié son premier rapport sur les écarts dans l’offre de logements. L'organisation mettait alors en lumière que le parc de logements du pays devra atteindre plus de 22 millions d'unités d'ici 2030 pour rétablir l'abordabilité pour tous les habitants du Canada.  

Cette estimation signifie qu'environ 3,5 millions de logements supplémentaires devraient être construits au Canada dans les huit prochaines années. 

L'agence fédérale note que les deux tiers des logements manquants se trouvent en Ontario et en Colombie-Britannique, deux marchés qui ont fait face à des baisses importantes de l'abordabilité ces dernières années. 

Avec des informations de La Presse canadienne