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En faisant le sapin de Noël sous des airs de Ginette Reno, un vieil ornement abîmé par les années tombe de la boîte de décorations. En un clin d'œil, les souvenirs des fêtes de fin d’année de l’enfance refont surface. La nostalgie est-elle l'emblème du temps des Fêtes?
«Noël est beaucoup relié à la nostalgie», confirme la psychologue et professeure associée à l'Université du Québec à Montréal, Geneviève Beaulieu-Pelletier. La raison ? Beaucoup de nos souvenirs, de nos repères et de nos traditions se dessinent autour de cette fête.
Des lumières dans les arbres aux films collés sur le divan, ces moments seront portés jusqu’à l’âge adulte. Ces références créées durant l’enfance réactivent nos souvenirs dès la fin du mois de novembre au son des premiers cantiques des Fêtes.
Selon la Dre Beaulieu-Pelletier, beaucoup est fait en tant que société pour rendre cette période particulièrement chaleureuse et axée sur les rassemblements.
«Quand on parle de nostalgie, on est beaucoup dans l’idée de repenser à ce qui a été, à ce qui n'est plus, à ce qui ne reviendra pas nécessairement. Pour plusieurs, il y a l'idée de ce qu’on a perdu. Quand on est dans la nostalgie, on repense à ce positif, ce chaleureux-là», soutient-elle.
À l’âge adulte, les souvenirs de l’enfance seront probablement recréés afin de les transmettre aux enfants de la famille. Piliers et repères, les traditions sont fondamentalement importantes aux yeux de la psychologue.
Maman j’ai raté l’avion, Le Grincheux ou Noël avec les Kranks reviennent dans votre liste de films à écouter chaque année? Ce n’est évidemment pas pour rien.
«Les films de Noël, c’est souvent très cliché, mais ça apporte du positif, relate-t-elle. Qu'est-ce que ça évoque ? Ça évoque l'enfant, ça évoque la magie, ça évoque tout ce qui est féérique. Donc on replonge un peu nos orteils dans cette magie de Noël à l'âge adulte.»
Katharina Niemeyer, professeure à l'École des médias à l'Université du Québec à Montréal, précise que l’industrie médiatique favorise également cette ambiance du temps des Fêtes.
«Quand c'est d'un point de vue de l'industrie, c'est évidemment la marchandisation de la nostalgie qui est prépondérante durant Noël, parce qu'il y a cette notion de réconfort qui là, du rappel du souvenir de l'enfance, la douceur, l'enfance», ajoute celle qui a codirigé l’ouvrage Nostalgies Contemporaines. Médias, Cultures et Technologies.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la nostalgie devient une marchandise. Depuis un an, la fin des années 90 et le début des années 2000 font la loi. Vous l’aurez probablement remarqué par le retour de certains styles vestimentaires que l’on croyait enterrés pour de bon.
Bien que les traditions soient souvent de longue date, la Dre Beaulieu-Pelletier rappelle qu’il est possible de refaçonner nos souvenirs. Ces derniers ne sont pas rigides, mais plutôt une construction.
«Qu’est-ce qu’on a envie d’avoir comme bagage? Qu’est-ce qu’on veut se créer comme souvenirs? Donc, ce qu’on va vivre cette année, pour la période des Fêtes. Ça va être nos futurs souvenirs. Donc déjà de le voir comme ça, ça peut être intéressant.»