Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Économie

La hausse de l'impôt sur le gain en capital est nuisible, selon la Banque Nationale

«Ça augmente le coût de capital des entreprises.»

Christinne Muschi / La Presse Canadienne
Christinne Muschi / La Presse Canadienne
Stéphane Rolland
Stéphane Rolland / La Presse canadienne

La hausse de l’imposition du gain en capital au-delà du seuil de 250 000 $ va nuire à l’économie canadienne, s’inquiète le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Laurent Ferreira, en entrevue.

Le banquier craint que la mesure ne décourage l’investissement au Canada. «Je pense que l'environnement pour la prise de risque est de plus en plus négatif», déplore-t-il en entrevue, vendredi, en marge de l'assemblée des actionnaires.

Le Canada deviendra moins concurrentiel par rapport aux États-Unis, selon lui. «Avant le budget fédéral, l'impôt sur le gain en capital à long terme, il y avait un écart (...) d'à peu près 5 %-6 %. Là, on est rendu dans du 16 %. Ça va avoir un impact.»

«Ça augmente le coût de capital des entreprises.»
- Laurent Ferreira, président et chef de la direction de la Banque Nationale

«Il y a un certain découragement aussi, qui va s'installer chez l'investisseur.»

Il s’inquiète également de la contre-performance de la productivité de l’économie canadienne depuis une quinzaine d’années.

Dans le budget fédéral de mardi, le gouvernement Trudeau a annoncé que les deux tiers du gain en capital seront imposés plutôt que la moitié à partir du seuil de 250 000 $, dès le 25 juin. Québec va également emboîter le pas au fédéral.

À VOIR ÉGALEMENT | La Banque du Canada sur le point de baisser son taux directeur, croit Girard

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, avait dit en conférence de presse que le seuil de 250 000 $ avait été déterminé «précisément» pour «cibler ceux qui ont le plus de possibilités de payer un peu plus pour financer les programmes pour l’équité».

M. Ferreira rétorque que «peut-être qu’on (le gouvernement) dépense trop». «Après ça, il faut voir également quel type de productivité est-ce qu'on va obtenir avec ces dépenses, souligne-t-il. La proportion des emplois créés dans la fonction publique a explosé au Canada versus le privé. Pour moi, c'est une source d'inquiétude.»

Le patron de la Nationale ajoute qu’on doit préserver le tissu social au Canada, mais «pour y parvenir, il faut bâtir une économie forte».

Stéphane Rolland
Stéphane Rolland / La Presse canadienne