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«Nous avons convenu que le pouvoir judiciaire a un rôle à jouer face à ces tendances», a déclaré le juge en chef de la Cour suprême du Canada, Richard Wagner.
La montée mondiale de la désinformation menace les institutions nationales et les processus qui soutiennent la démocratie, prévient le juge en chef de la Cour suprême du Canada.
Richard Wagner a déclaré dans un discours mercredi que les gens de partout dans le monde ont des idées de plus en plus polarisées sur ce qui peut être considéré comme vrai.
M. Wagner a déclaré lors d'une conférence organisée par l'Association du Barreau canadien que l'exposition à la désinformation peut accroître le cynisme politique, modifier les habitudes de vote et fausser les débats nationaux sur des questions importantes.
Il a noté qu'au Canada, les chercheurs affirment que la désinformation peut menacer la santé et la sécurité du public, ainsi que la légitimité des processus démocratiques.
M. Wagner a dit que lui et d'autres personnes ayant assisté à une réunion du Conseil canadien de la magistrature en avril ont discuté de ces menaces à la démocratie et à l'État de droit.
«Nous avons convenu que le pouvoir judiciaire a un rôle à jouer face à ces tendances», a-t-il déclaré.
Une démocratie forte repose sur l'accès des Canadiens à des sources d'information diverses et fiables afin qu'ils puissent se forger une opinion et participer aux débats publics de manière productive, a soutenu le juge en chef.
Plus tôt cette année, M. Wagner a participé à une conférence réunissant des juges et des responsables des communications des tribunaux de tout le Canada.
«On leur a demandé s'ils avaient remarqué que moins de journalistes couvraient leurs tribunaux. Tout le monde a levé la main, y compris les représentants de la Cour suprême du Canada», a relaté M. Wagner.
«Les journalistes ne sont pas responsables de cette tendance. Il y a simplement moins de journalistes, moins de ressources et ils doivent tous alimenter la machine à actualités 24 heures sur 24 sur de multiples plateformes médiatiques.»
M. Wagner a toujours souligné l'importance d'aider les Canadiens à comprendre le travail de la Cour suprême par le biais d'initiatives telles que la publication de résumés de décisions rédigés en termes clairs et le déplacement de la Cour, établie à Ottawa, à Québec et à Winnipeg.
Le juge en chef de la Cour du Banc du Roi du Manitoba, Glenn Joyal, a affirmé lors d'une table ronde à la conférence que la protection de l'État de droit dépendait du maintien de la confiance du public.
«Nous avons intérêt à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour atteindre cet objectif, a-t-il soutenu. C'est là que les médias entrent en jeu.»
M. Joyal a déclaré qu'en tant que juge en chef, il lui incombe de veiller à ce que les membres des médias disposent de ce dont ils ont besoin pour rapporter des informations, éduquer le public et jouer un rôle constructif dans l'examen du travail des tribunaux.
«Et tout cela, si c'est fait correctement, contribuera à mon avis à renforcer la confiance du public dans ce que nous faisons», a-t-il dit.