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C'est aussi le dernier refuge à Gaza pour plus d'un million de civils.
Les forces israéliennes ont pénétré plus profondément dimanche dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, et ont combattu le Hamas dans des zones du nord dévastées que l'armée disait avoir nettoyées il y a des mois, mais où les combattants palestiniens se sont regroupés.
Rafah est considérée comme le dernier bastion du Hamas. C'est aussi le dernier refuge à Gaza pour plus d'un million de civils. Quelque 300 000 Palestiniens ont fui la ville à la suite des ordres d'évacuation d'Israël, qui affirme qu'il doit envahir Rafah pour démanteler le Hamas et retrouver les nombreuses personnes prises en otage lors de l'attaque du 7 octobre contre Israël qui a déclenché la guerre.
L'Égypte voisine s'oppose à l'offensive à Rafah, affirmant qu'elle a l'intention de se joindre formellement à la cause de l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice, alléguant qu'Israël commet un génocide à Gaza, ce qu'Israël rejette. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères évoque «l’aggravation de l’ampleur des attaques israéliennes contre les civils palestiniens».
Le Haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies, Volker Turk, a déclaré dans un communiqué qu'il ne voyait pas comment une invasion à grande échelle de Rafah pouvait être conciliée avec le droit international humanitaire.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a réitéré son opposition à une attaque militaire majeure contre Rafah et a déclaré à CBS qu’Israël «se retrouverait à payer le prix d’une insurrection durable» sans sortie de Gaza et sans plan de gouvernance d’après-guerre.
Gaza s'est retrouvée sans gouvernement opérationnel, ce qui a entraîné une rupture de l'ordre public et permis à la branche armée du Hamas de se reconstituer même dans les zones les plus durement touchées. Dimanche, le Hamas a vanté les attaques contre les soldats israéliens à Rafah et près de la ville de Gaza.
Israël n'a pas encore proposé de plan détaillé pour la gouvernance d'après-guerre à Gaza, affirmant seulement qu'il maintiendra un contrôle de sécurité illimité sur l'enclave d'environ 2,3 millions de Palestiniens.
Les négociations menées sous médiation internationale sur un cessez-le-feu et la libération des otages semblent au point mort.
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Le premier ministre Benjamin Nétanyahou, dans un discours prononcé lors du jour du Souvenir israélien, a promis de poursuivre le combat jusqu'à la victoire, en mémoire des personnes tuées pendant la guerre.
Il a rejeté les projets d'après-guerre proposés par les États-Unis selon lesquels l'Autorité palestinienne, qui gère une partie de la Cisjordanie occupée par Israël, gouvernerait Gaza avec le soutien des pays arabes et musulmans. Ces projets dépendent des progrès vers la création d’un État palestinien, auquel le gouvernement israélien s’oppose.
L'attaque du 7 octobre a tué environ 1200 personnes, pour la plupart des civils, et pris 250 autres otages. Les militants détiennent encore une centaine de prisonniers et les dépouilles de plus de 30 personnes.
L’offensive aérienne, terrestre et maritime d’Israël a tué plus de 35 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas de distinction entre civils et combattants dans ses chiffres. Israël affirme avoir tué plus de 13 000 militants, sans fournir de preuves.
Les Palestiniens ont signalé d'intenses bombardements israéliens pendant la nuit dans le camp de réfugiés urbain de Jabaliya et dans d'autres zones du nord de Gaza, qui sont en grande partie isolées par les forces israéliennes depuis des mois. Les responsables de l’ONU affirment qu’il y règne une «famine généralisée».
Les habitants ont dit que des avions de combat et de l'artillerie israéliens avaient frappé le camp et la zone de Zeitoun, à l'est de la ville de Gaza, où les troupes combattent les militants depuis plus d'une semaine. Ils ont appelé des dizaines de milliers de personnes à se diriger dans les zones voisines.
«Ce fut une nuit très difficile. C'est de la folie», a réagi Abdel-Kareem Radwan, un homme de 48 ans originaire de Jabaliya qui a rapporté avoir entendu des bombardements intenses et constants depuis samedi midi.
La Défense civile palestinienne a admis qu'elle n'était pas en mesure de répondre aux multiples appels à l'aide provenant des deux régions, ainsi que de Rafah.
Le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne, a laissé savoir que les forces opéraient également dans les villes du nord de Beit Lahiya et Beit Hanoun, qui ont été lourdement bombardées au début de la guerre.
La branche militaire du Hamas affirme avoir bombardé les forces spéciales israéliennes à l’est de Jabaliya et tiré des obus de mortier sur les troupes et les véhicules entrant dans la zone frontalière de Rafah.