Début du contenu principal.
L'agence nie aider sciemment des groupes armés et affirme agir rapidement pour expurger de ses rangs tout militant présumé.
Les législateurs israéliens ont adopté lundi deux lois qui pourraient menacer le travail de la principale agence de l'ONU fournissant de l'aide à la population de Gaza en lui interdisant d'opérer sur le sol israélien, en rompant ses liens avec elle et en la qualifiant d'organisation terroriste.
Ces lois, qui n'entreront pas immédiatement en vigueur, signalent un nouveau creux dans la relation complexe entre Israël et l'ONU. Les alliés internationaux d'Israël ont déclaré qu'ils étaient profondément inquiets de l'impact potentiel qu'elles auront sur les Palestiniens, alors que le bilan humanitaire de la guerre à Gaza s'aggrave.
En vertu de la première loi, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) sera interdit de mener toute activité ou de fournir tout service en Israël. La deuxième loi mettra fin aux relations diplomatiques d'Israël avec l'agence.
Israël accuse l'UNRWA de fermer les yeux sur les militants du Hamas qui, selon l'État hébreu, ont infiltré son personnel, y compris un petit nombre de ses 13 000 employés à Gaza qui ont participé à l'attaque du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël.
L'agence a licencié neuf employés après une enquête, mais a nié avoir sciemment aidé des groupes armés et a déclaré qu'elle agissait rapidement pour expulser de ses rangs tout militant suspecté. Certaines des allégations d'Israël ont incité les principaux donateurs internationaux à réduire leur financement à l'agence, bien qu'une partie de celui-ci ait été rétablie
Au cours de la guerre, Israël a parfois attaqué des écoles ou d'autres installations de l'UNRWA, en affirmant que des militants y opéraient. L'UNRWA indique que plus de 200 de ses employés ont été tués pendant la guerre.
«La loi que nous avons votée n'est pas juste un autre projet de loi. C'est un appel à la justice et un signal d'alarme, a déclaré le député Boaz Bismuth, coauteur de l'un des projets de loi. L'UNRWA n'est pas une agence d'aide aux réfugiés. C'est une agence d'aide au Hamas.»
Le directeur de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a indiqué que les nouvelles lois faisaient partie d'une «campagne continue visant à discréditer l'UNRWA».
«Ces projets de loi ne feront qu'aggraver les souffrances des Palestiniens, en particulier à Gaza», a-t-il écrit sur le réseau social X.
Le premier vote a été adopté par 92 voix contre 10 et est survenu à la suite d'un débat houleux entre les partisans de la loi et ses opposants, principalement des membres de partis parlementaires arabes. La deuxième loi a été approuvée par 87 voix contre 9.
Ces projets de loi risquent de paralyser la distribution de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, à un moment où les États-Unis font pression sur Israël pour qu'il autorise l'entrée de davantage de nourriture et d'autres fournitures. Plus de 1,9 million de Palestiniens sont déplacés de leurs foyers et Gaza est confrontée à des pénuries généralisées de nourriture, d'eau et de médicaments.
Les projets de loi, qui ne prévoient pas de dispositions permettant à d'autres organisations de prendre la relève, ont été vivement critiqués par des groupes d'aide internationaux et une poignée d'alliés occidentaux d'Israël.
L'un des projets de loi empêchera l'UNRWA de travailler en Israël et dans les territoires palestiniens; l'autre lui interdirait de travailler à Jérusalem-Est. L'UNRWA fournit l'éducation, les soins de santé et d'autres services de base à des millions de réfugiés palestiniens dans toute la région, y compris en Cisjordanie occupée par Israël.
Les projets de loi n'entreront pas en vigueur immédiatement; ils entreront en vigueur 60 à 90 jours après que le ministère israélien des Affaires étrangères en aura informé l'ONU, selon le porte-parole du parlementaire Dan Illouz, l'un des coauteurs.
Les ministres des Affaires étrangères du Canada, de l'Australie, de la France, de l'Allemagne, du Japon, de la République de Corée et du Royaume-Uni ont publié une déclaration commune condamnant les projets de loi.
«S'il est adopté et s'il est mis en œuvre, ce sera un désastre», a déclaré Juliette Touma, directrice de la communication de l'agence. «L'UNRWA est la plus grande organisation humanitaire à Gaza (…) Qui peut faire son travail ?»
Plus de 43 000 Palestiniens ont été tués dans la guerre qui dure depuis un an dans la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé, qui ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants, mais qui affirme que plus de la moitié des morts sont des femmes et des enfants.
Le décompte inclut 96 morts arrivés dans les hôpitaux du territoire au cours des deux derniers jours, a déclaré le ministère.
Le ministère a dit que plus de 101 000 personnes ont été blessées dans cette guerre. La guerre entre Israël et le Hamas a commencé après que des militants du Hamas et d'autres groupes ont pris d'assaut Israël, tuant quelque 1200 personnes (principalement des civils) et en enlevant 250 autres.
L'armée israélienne a déclaré avoir arrêté 100 militants présumés du Hamas lors d'un raid sur un hôpital du nord de la bande de Gaza vendredi.
L'Organisation mondiale de la santé a accusé Israël d'avoir arrêté 44 membres du personnel hospitalier de sexe masculin à l'hôpital Kamal Adwan de Beit Lahiya. Des responsables médicaux palestiniens ont déclaré que l'hôpital, qui traitait quelque 200 patients, avait été gravement endommagé lors du raid.
Israël a effectué des raids dans plusieurs hôpitaux de la bande de Gaza au cours de la guerre qui dure depuis un an, affirmant que le Hamas et d'autres militants les utilisaient à des fins militaires. Les responsables médicaux palestiniens nient ces allégations et accusent l'armée de mettre en danger les civils de manière imprudente.
Un responsable militaire israélien, s'exprimant sous couvert d'anonymat conformément à la réglementation, a déclaré que de violents combats avaient eu lieu autour de l'hôpital Kamal Adwan, mais pas à l'intérieur, et que des armes avaient été trouvées à l'intérieur de l'établissement.
Le responsable a déclaré que le personnel médical avait été arrêté et fouillé parce que certains militants s'étaient déguisés en médecins.
L'armée israélienne a appelé les Palestiniens à évacuer le nord de la bande de Gaza, où elle mène une vaste offensive depuis plus de trois semaines. Le responsable a déclaré que l'opération dans la ville de Jabaliya, dans le nord, durerait «encore plusieurs semaines».
L'ONU a déclaré plus tôt ce mois-ci qu'au moins 400 000 personnes se trouvaient toujours dans le nord de la bande de Gaza et que la faim était endémique, alors que la quantité d'aide humanitaire parvenant au nord a chuté au cours du mois dernier.
Au Liban, des frappes aériennes israéliennes successives ont frappé la ville portuaire de Tyr, au sud du pays, à la suite d'un ordre d'évacuation de l'armée israélienne pour certaines parties de la ville, a rapporté l'agence de presse nationale.
Les prix mondiaux du pétrole ont chuté brusquement après qu'une frappe de représailles d'Israël en fin de semaine a ciblé des sites militaires iraniens, plutôt que ses infrastructures énergétiques comme on le craignait.
Les prix du pétrole avaient grimpé en flèche après que l'Iran a tiré près de 200 missiles sur Israël le 1er octobre, dans le cadre d'une série d'attaques en escalade rapide entre Israël et l'Iran, et les groupes militants qu'il soutient, qui ont menacé de pousser le Moyen-Orient plus près d'une guerre régionale.
L'Iran est le septième producteur mondial de pétrole, mais si le conflit au Moyen-Orient devait s'étendre, il pourrait entraîner certains des plus grands producteurs d'énergie du monde.
On ne sait pas comment l'Iran pourrait répondre à la frappe israélienne du week-end, qui a endommagé au moins deux bases militaires iraniennes secrètes. Une déclaration soigneusement formulée de l'armée iranienne samedi soir semble offrir une certaine marge de manœuvre à la République islamique pour s'éloigner d'une nouvelle escalade. Elle suggère qu'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et au Liban est plus important que toute riposte contre Israël.
Le président égyptien a appelé lundi à des efforts internationaux coordonnés pour conclure un cessez-le-feu dans les guerres d'Israël avec le Hamas et le Hezbollah, dans la bande de Gaza et au Liban, respectivement, un jour après avoir révélé que son pays proposait un cessez-le-feu de deux jours dans l'enclave palestinienne.
Les commentaires du président Abdel Fattah el-Sissi ont été faits lors d'une réunion au Caire avec Manfred Weber, le président du groupe du Parti populaire européen, le plus important groupe politique du Parlement européen, selon le bureau du dirigeant égyptien. «Le président a souligné la nécessité pour toutes les parties internationales, y compris l'Union européenne, de combiner leurs efforts pour faire pression en faveur d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et au Liban», a déclaré le bureau du président El-Sissi dans un communiqué.
Un responsable a déclaré qu'Israël discutait de la proposition à la fois en interne et avec des responsables égyptiens. Un deuxième responsable a déclaré que le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait exprimé son enthousiasme pour l'accord lors d'une réunion avec son parti, le Likoud, lundi.
Les deux responsables ont parlé sous couvert d'anonymat car ils n'étaient pas autorisés à discuter des délibérations internes sur la proposition avec les médias.
Le Hamas n'a pas encore répondu officiellement au plan.