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«Bien que les prix aient chuté sur les marchés de l’énergie, notre stratégie de gestion des risques a permis de compenser ce recul, ce qui a contribué à l’atteinte d’un bénéfice net trimestriel sans précédent», a commenté le chef de la direction.
Hydro-Québec a engrangé un bénéfice net «record» de 2,2 milliards $ au premier trimestre, tandis qu'elle est parvenue à repousser l'effet d'une baisse des prix de l'énergie hors Québec grâce à une stratégie de couverture de risque. Cette protection ne sera cependant pas éternelle, prévient son chef de la direction financière.
Hors Québec, la société d'État a obtenu un prix moyen de 13,2 cents par kilowattheure au cours des trois premiers mois de l'année. Cela se compare au prix moyen de 3,9 cents par kilowattheure dans le marché de l'énergie pour la même période. «La mise en place de contrats à terme qu'on a pu faire en 2022 pour nous protéger contre une baisse des prix en 2023 a joué pleinement son rôle», commente le chef de la direction financière, Jean-Hugues Lafleur, lors d'une conférence de presse, vendredi.
Les prix de l'énergie «se sont complètement écrasés», constate M. Lafleur. «Ils avaient beaucoup monté l'an dernier en raison des températures froides et du conflit en Ukraine», rappelle-t-il.
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«Là, on travaille dans un environnement où les prix de la fin de semaine passée, c'était 1,5 cent par kilowattheure qu'on pouvait vendre sur les marchés d'exportations. Ça a beaucoup baissé», ajoute-t-il.
La majorité de la protection conférée par les contrats à terme était concentrée au premier trimestre, prévient le chef des finances. Il ne faut pas s'attendre à un écart aussi favorable dans les prochains mois.
Au sujet de la panne qui a privé 1,1 million de foyers d'électricité, provoquée par la tempête de verglas au début avril, M. Lafleur estime qu'elle aura un effet négatif d'environ 50 millions $ sur le bénéfice de la société d'État au deuxième trimestre.
M. Lafleur a aussi dévoilé que Great River, dont l'acquisition avait été annoncée en octobre pour 2 milliards $, avait enregistré une perte d'exploitation de 4 millions $ au premier trimestre, en raison de frais légaux et administratifs liés à l'acquisition.
Questionné sur les perspectives à plus long terme pour la plus importante acquisition de l'histoire d'Hydro-Québec, M. Lafleur a indiqué que Great River, qui compte 13 centrales dans le nord-est des États-Unis, aurait un effet relativement neutre sur les résultats d'ensemble d'Hydro-Québec. «Ce n'est pas ça qui va jouer sur un bénéfice net anticipé de 4 milliards $ pour 2023. Ce n'est pas sur cette base-là qu'on le regarde.»
Pour illustrer sa stratégie, il compare la transaction à l'achat d'un triplex. Dans l'exemple, le propriétaire ne ferait pas de bénéfices ou de pertes avec son investissement, mais il miserait sur l'appréciation de la valeur de l'immeuble pour le revendre dans plusieurs années. «On sait très bien que dans 25 ans pour de l'énergie renouvelable, dans ce secteur-là, et qui va continuer à produire, ça va valoir très, très, cher.»
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Le bénéfice net des trois premiers mois de l'année représentait ainsi plus de moitié de la prévision annuelle de la direction pour 2023. Elle anticipe un bénéfice de 4,0 milliards $, comparativement à 4,6 milliards $ en 2022.
Au premier trimestre, la vigueur des revenus d'exportation a été compensée par les conséquences d'un hiver doux sur les ventes au Québec et par l'accroissement des charges d'exploitation.
Au Québec, les revenus ont reculé de 234 millions $ pour s'établir à 4,16 milliards $, tandis que les températures hivernales en janvier ont été supérieures de près de 9 degrés Celsius à celles de l'an dernier.
Les charges d'exploitation ont, pour leur part, augmenté de 106 millions $. Hydro-Québec a attribué une majorité de cette hausse (71 millions $) à la masse salariale nécessaire à l'augmentation des activités visant `à améliorer la qualité et la fiabilité du service'.