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Québec doit s'entendre rapidement avec les employés du secteur public s'il veut éviter une «crise sociale majeure», estime le député péquiste de Jean-Talon, Pascal Paradis.
Québec doit s’entendre rapidement avec les employés du secteur public s’il veut éviter une «crise sociale majeure», estime le député péquiste de Jean-Talon, Pascal Paradis.
Il participait vendredi à une interpellation au Salon bleu avec la ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, sur le thème de la pénurie de main-d’œuvre.
M. Paradis a plaidé qu’on pouvait la juguler, et que tout était une question de choix politiques. Il a critiqué la décision du gouvernement Legault de baisser les impôts au coût de 9,2 milliards $.
«L’argent est là où le gouvernement choisit de le mettre, a soutenu M. Paradis. Les Québécois disent-ils y a une pénurie de main-d’œuvre particulièrement dans le secteur de l’éducation, réglez-la!»
Les 420 000 membres du front commun intersyndical tiendront une journée de grève lundi prochain. Les infirmières de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) vont débrayer les 8 et 9 novembre.
À moins d’une entente avec le gouvernement, les 65 000 enseignants de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) déclencheront une grève générale illimitée le 23 novembre.
Voyez le compte rendu de Simon Bourassa sur ce sujet:
«Est-ce que les (travailleurs) comptent assez pour (…) qu’on leur offre les conditions qu’ils méritent afin de juguler le problème de pénurie de main-d’œuvre?», a demandé M. Paradis, vendredi.
Selon lui, une «crise sociale majeure» se prépare, alors qu’un demi-million de travailleurs de l’État partiront en grève la semaine prochaine. «La balle est dans le camp du gouvernement», a-t-il insisté.
La ministre Champagne Jourdain, qui n’est pas responsable de la négociation avec le secteur public, lui a répondu qu’elle allait «faire le message» à sa collègue, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.
L’offre que celle-ci a déposée dimanche dernier a été qualifiée par les syndicats de «nettement insuffisante».
Mme LeBel propose 10,3 % d’augmentation salariale sur cinq ans, en plus d’un montant forfaitaire de 1000 $ la première année.
À cela s’ajoute une somme équivalant à 3 % réservée à des «priorités gouvernementales», ce qui fait que le gouvernement présente son offre comme valant 14,8 % sur cinq ans.
Vendredi, M. Paradis a dit vouloir «déboulonner certains mythes quant à l’offre du gouvernement».
«Nos fonctionnaires sont moins rémunérés que les comparables. L’écart du salaire global des travailleurs québécois avec les travailleurs d’entreprise de 200 employés et plus est de 9,4 % en 2021.»
«Si on compare avec les autres travailleurs fédéraux et municipaux, c’est un écart de 27,5 %», a martelé le député péquiste.
Par ailleurs, «le gouvernement dit toujours que l’offre est de 14,8 % en moyenne. (…) Or, seulement 26 % des travailleurs concernés actuellement vont avoir des offres différenciées jusqu’à 14,8 %.»
«La vérité, c’est que 74 % des travailleurs concernés vont avoir une augmentation de 10,3 %. Ça veut dire 2,06 % par année en dessous du taux d’inflation», a poursuivi M. Paradis.
Le gouvernement propose «d’appauvrir» les employés du secteur public, ce qui «ne permet pas de les attirer ni de les retenir», soutient-il.
Le front commun réclame un contrat de trois ans, soit l’Indice des prix à la consommation (IPC) plus 2 % pour la première année, ou bien 100 $ par semaine, selon la formule la plus avantageuse pour les travailleurs.
Puis, il réclame l’IPC plus 3 % pour la deuxième année, et l’IPC plus 4 % pour la troisième année.
En mêlée de presse à Montréal vendredi après-midi, le premier ministre François Legault a de nouveau défendu l'offre de son gouvernement, qui est «raisonnable», selon lui.
«C'est vrai, ce n'est pas la même augmentation pour tout le monde, a-t-il dit. Je pense que si on veut offrir de meilleurs services aux Québécois, bien il faut concentrer nos augmentations, par exemple, chez les psychologues (...) et les infirmières de nuit», a-t-il déclaré.