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Les feux de forêt dévastateurs de 2023 ne seraient malheureusement pas qu’une aberration.
Les feux de forêt dévastateurs de 2023 ne seraient malheureusement pas qu’une aberration, alors qu’Ottawa s’attend à une saison des feux qui commence plus tôt, qui se termine plus tard et qui sera pire qu’auparavant, cette année.
Les conditions météorologiques qui se profilent pour le printemps et l’été 2024 accroîtraient les risques de feux de forêt, a-t-on appris mercredi dans une conférence de presse réunissant les ministres fédéraux de la Protection civile, Harjit Sajjan, de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, et des Services aux Autochtones, Patty Hajdu.
El Niño et les changements climatiques devraient avoir un impact sur le printemps et l’été prochains.
Il faudra aussi s’attendre à des températures supérieures à la normale dans l’ensemble du pays. Il est trop tôt pour l’instant pour établir des prévisions concernant les précipitations qui risquent de tomber.
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«L’hiver a été plus chaud que la normale et a été marqué par des conditions de sécheresse généralisées et une couverture neigeuse minimale dans la plupart des régions», indique également le ministère de la Sécurité publique.
En avril, on peut s'attendre à un risque de feux de forêt précoce et supérieur à la normale dans le sud du Québec, l'est de l'Ontario et l'ouest du Canada. En mai, un risque d'incendie supérieur à la normale est possible dans l'ouest du Québec, le nord de l'Ontario, dans les Prairies et l'est et le sud de la Colombie-Britannique.
La faible couverture de neige dans des régions comme le sud de la Colombie-Britannique et certains secteurs des Prairies, contribue à une faible humidité dans le sol, ce qui augmente le risque de feu.
Le ministère de la Sécurité publique ajoute que les prévisions à long terme des risques d'incendie sont incertaines à l'heure actuelle.
Selon Jonathan Wilkinson, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, le gouvernement «se prépare au pire, mais espère le meilleur».
Actuellement, 70 feux de forêt sont recensés au pays, principalement dans l’Ouest. L'an dernier, environ 15 millions d'hectares de forêt ont brûlé, ce qui est plus de sept fois supérieur à la moyenne nationale. Plus de 230 000 personnes ont eu à être évacuées.
Ottawa affirme avoir travaillé en «étroite collaboration» avec les Premières nations, les provinces, les territoires et ses partenaires en gestion des urgences afin de tirer parti des leçons apprises lors de la dernière saison des feux de forêt.
Le gouvernement rappelle l'existence du fonds doté de 256 millions de dollars de Ressources naturelles Canada intitulé « Combattre et gérer les feux de forêt dans un climat en changement : Fonds d’équipement», qui permet aux services d'incendie du Canada de se procurer de l'équipement. 630 pompiers et 125 gardes-feu sont également en formation.
La ministre Hajdu a ajouté que le gouvernement travaillait avec les Premières Nations «pour renforcer leurs capacités de manière autonome, et [intégrer] leurs connaissances traditionnelles dans [ses] stratégies».
Selon le ministre Guilbeault, les prévisions de mercredi sont «un rappel brutal que nous devons travailler ensemble pour réduire les risques liés aux changements climatiques afin d’assurer la sécurité des collectivités canadiennes».
Ottawa a annoncé mercredi que le crédit d’impôt fédéral pour pompier volontaire ou pour volontaire en recherche et sauvetage passera de 3000 $ à 6000 $.
La mesure «permettra aux volontaires des services d’incendies d’épargner jusqu’à 900 $ par année», selon le gouvernement.
Également, le gouvernement a annoncé un investissement de 166,2 millions $ sur cinq ans pour aider les Premières Nations à gérer les situations d’urgence et à s’y préparer.
Le chef conservateur Pierre Poilievre, qui s'oppose à la tarification sur le carbone, a été la cible de plusieurs attaques des ministres présents lors de cette conférence presse.
«C’est profondément décevant que des leaders conservateurs nient les changements climatiques», a lancé le ministre Sajjan.
«Il est très malheureux que le plan de M. Poilievre semble être de simplement laisser la planète brûler», a laissé entendre le ministre Wilkinson, en soulignant que le chef conservateur s'oppose à plusieurs mesures de lutte au changement climatique comme le plafond d'émissions de gaz à effet de serre de l'industrie pétrolière et gazière, le plan visant à planter deux milliards d'arbres d'ici 2030 ou encore la tarification sur le carbone.
Avec de l'information de La Presse canadienne.