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«On sait quoi faire. On sait que ça se fait ailleurs. La population est d’accord. Qu’est-ce qu’on attend? Certainement pas l’industrie.»
L'organisme Équiterre estime qu'il serait souhaitable, comme pour la cigarette, d'encadrer les publicités à essence, «un problème de santé publique sur le plan environnemental» et dont la vente sera interdite — selon les souhaits des gouvernements du Canada et du Québec — à partir de 2035.
Équiterre a donc mis sur pied un rapport qui analyse les avenues réglementaires possibles pour encadrer la publicité, la vente et l'usage «des véhicules polluants».
« Le fruit est plus que mûr pour s’attaquer à la pub», affirme Anne Catherine Pilon, analyste en mobilité durable chez Équiterre.
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«Le plus incohérent, c’est qu’on se bat contre nous-même. C’est un non-sens de faire autant d'efforts pour avoir des transports plus sécuritaires, verts et durables si l’industrie a le champ complètement libre pour faire la promotion du contraire. On a une cible pour éliminer la vente de véhicules à essence en 2035. La moindre des choses serait d'arrêter de promouvoir ce qu'on a choisi d'interdire », ajoute l’analyste.
Équiterre demande donc aux décideurs de reconnaître la hausse du nombre de véhicules «comme un enjeu de santé publique» et demande aux autorités concernées de créer un code canadien sur la publicité qui favorisait la diminution progressive de la publicité visant des véhicules polluants.
L'organisme de défense de l'environnement souhaite aussi que l'on rende obligatoire l'affichage d’informations relatives aux impacts sur la sécurité et l’environnement et au prix des véhicules (exemples: résultats des tests de collision, quantité de GES émise aux 100 km, prix de détail du véhicule).
Équiterre prône également le fait d'inclure des messages de promotion de la mobilité durable et l'interdiction d'utiliser une représentation visuelle d'un ou plusieurs véhicules polluants lors d'événements financés entièrement ou en partie par des fonds publics.
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Selon un sondage Léger mené en septembre dernier pour Équiterre, une majorité de Québécois(es) (58 %) se sont dit en faveur d’un encadrement plus sévère des publicités de camions légers, ce qui inclut les VUS.
Équiterre exhorte les gouvernements d’instaurer une tarification kilométrique pour les véhicules polluants seulement, afin d’en décourager l’achat et l’utilisation. «Il s’agit aussi d’une solution pour financer le transport collectif dans certaines métropoles. Cette approche, complémentaire au système de redevance-remise, représente une alternative intéressante pour remplacer, à moyen terme, l’actuelle taxation sur l’essence», estime l'organisme.
«On sait quoi faire. On sait que ça se fait ailleurs. La population est d’accord. Qu’est-ce qu’on attend? Certainement pas l’industrie», conclut Anne-Catherine Pilon.