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Société

Des jeunes du monde entier échangent leurs vêtements pour sauver l'environnement

La «fast fashion» n’est plus tendance, place maintenant au développement durable.

/ CTV News

Selon une nouvelle étude de l'Université Concordia, les jeunes de 18 à 35 ans échangent leurs vêtements «à grande échelle».

«Si l'on considère les motivations environnementales, l'échange est sans aucun doute une pratique durable, a déclaré Farah Armouch, l'une des auteurs de l'étude. «Vous prolongez la durée de vie d'un article au lieu de le jeter à la décharge... L'impact sur l'environnement est indéniable. Les gens veulent s'engager dans ces pratiques plus durables et être respectueux de l'environnement.»

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

En fait, l'étude montre que l'échange de vêtements est passé d'une activité individuelle à une pratique collective, qui a également des retombées économiques pour les personnes concernées.

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«Nous révolutionnons la façon dont les gens s'engagent dans l'industrie de la mode. Nous trouvons de nouveaux moyens et de nouvelles pratiques qui se répandent dans le monde entier et qui changent réellement notre façon de consommer et de penser la mode», explique Mme Armouch.

Elle souligne que quatre motivations principales poussent les gens à échanger leurs vêtements:

  1.  Motivation économique: c'est une pratique peu coûteuse
  2.  Motivation hédonique: c'est amusant et cela permet de créer une communauté.
  3.  Motivation environnementale: c'est une pratique durable
  4.  Motivation militante: c'est un moyen de vivre plus simplement et de limiter la consommation.

L'article de recherche Is it fashionable to swap clothes? The moderating role of culture, met l'accent sur la génération Z et les milléniaux, les deux générations considérées comme les plus soucieuses de l'environnement, afin de déterminer comment des personnes d'âge similaire mais de cultures différentes s'engagent dans ce phénomène.

«Je pensais que les pays de l'Est ne s'adonneraient pas vraiment à ces activités et que l'Ouest serait plus enclin à échanger des vêtements, explique M. Armouch. Mais en fait, j'ai été surprise de constater qu'il s'agissait d'une activité, d'une pratique, qui avait cours dans le monde entier.»


Le magasinage sans étiquette de prix

Moshe Lander, professeur d'économie à l'Université Concordia, souligne que la tendance à la durabilité pourrait être en partie due à l'augmentation de l'inflation et au coût élevé de la vie en général.

«Les revenus sont si instables que l'on se retrouve dans une situation où l'on ne sait pas d'où viendra le revenu, où l'on ne sait même pas à combien il s'élèvera. J'ai toutes ces dépenses que je ne peux pas me permettre, explique-t-il. L'échange de garde-robe est presque une façon de faire du magasinage sans en payer le prix.»

Remplir sa garde-robe de nouveaux vêtements, ajoute M. Lander, revient à dépenser des dizaines de milliers de dollars pour une nouvelle voiture qui resterait le plus souvent dans l'allée.

Après tout, remarque-t-il, la plupart des gens conduisent leur voiture deux ou trois heures par jour, ce qui signifie qu'elle reste inutilisée pendant plus de 20 heures par jour.

«Lorsque vous achetez un vêtement, celui-ci va vous durer cinq ans, disons trois ans, parfois même un an... Combien de fois allez-vous le porter pendant ces cinq ans, trois ans, un an ? demande M. Lander.

«Combien de temps va-t-il rester dans un tiroir ou suspendu à un porte-manteau dans votre armoire? La grande majorité des articles que vous achetez restent inutilisés. C'est de l'argent inutile que vous avez dépensé».
Moshe Lander, professeur d'économie à l'Université Concordia

Sur les 279 personnes qui ont répondu au questionnaire d'Armouch dans le monde, 49,5 % étaient des femmes et 35,1 % avaient entre 25 et 29 ans.

Également, 58,1 % des répondants étaient titulaires d’un baccalauréat, 51,6 % étaient des travailleurs et 28 % des étudiants.