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Cette année marque la deuxième édition de la campagne «J’aime mon DYS».
L’ex-hockeyeur Steve Bégin a lancé le 18 octobre une campagne de sensibilisation pour les personnes atteintes de troubles du langage.
La campagne «J’aime mon DYS», qui durera jusqu’au 1er novembre, vise à «redonner du pouvoir aux personnes ''dys'', c’est-à-dire les personnes atteintes de dyscalculie, de dyslexie, de dysorthographie, de dyspraxie, de dysgraphie ou de trouble développemental du langage», peut-on lire sur le site web de l’initiative. Elle se déroule en collaboration avec le logiciel Lexibar.
«Souvent ces jeunes-là sont perçus comme isolés, incompris, ils ont des parcours scolaires très difficiles […] ce qu’on veut faire c’est les soutenir et sensibiliser la communauté, les gens qui les entourent», explique M. Bégin.
Afin de rejoindre toutes ces personnes, «J’aime mon DYS» mise sur des apparitions à la télévision, des articles dans les journaux et à la radio, des visites dans les écoles, un webinaire ainsi qu'une campagne en ligne.
Cette année marque la deuxième édition de la campagne «J’aime mon DYS». Lors de la première, le groupe a réussi à générer plus de 100 000 vues sur ses contenus en ligne et a distribué quelque 200 ensembles pédagogiques à des professionnels. La date du 18 octobre a été choisie, car il s’agit de la Journée internationale du trouble développemental du langage.
Selon Haylem, la compagnie qui a produit Lexibar, le programme offre entre autres aux élèves des prédicateurs phonétiques et orthographiques accompagnés d’illustrations pour faciliter l’écriture. Ces fonctionnalités permettent de donner une graphie correcte à des phrases écrites «au son».
Pour Steve Bégin, les «dys» représentent quelque chose de bien familier. La fille de l’ancien joueur de la LNH vit avec un trouble du langage et, en allant faire examiner sa fille, le hockeyeur s’est rendu compte qu’il avait lui-même certains troubles. «Chaque fois je levais la main et je disais ''hey c’est moi ça'', puis je me suis mis à comprendre des choses», raconte-t-il.
«Dans les années 1980 et 1990, c’était méconnu et on n’avait pas d’outils, chose qui m’aurait été probablement très utile.»
Le sportif de 46 ans explique que, dans sa jeunesse, ses troubles ont rendu son passage à l’école très compliqué. Il indique que les «dys» sont souvent accompagnés d'un trouble du déficit de l'attention (TDA), ce qui lui a valu une réputation d’hyperactif et de «crayon le moins aiguisé de la boîte» en classe. «Je me disais que je n'étudiais pas assez, mais je n’étais pas capable d'étudier, de garder l'information, moi lire c'était compliqué je capotais.» Ses difficultés l’ont mené à décrocher. M. Bégin a finalement obtenu son diplôme d’études secondaires il y a quelques années, à l’âge de 40 ans.
M. Bégin raconte qu'avant que sa fille ne soit diagnostiquée, elle ne voulait jamais aller à l'école, puis «il n'y avait plus de problème pour l'amener à l'école, elle était souriante, elle a trouvé son bonheur et elle a surtout gagné beaucoup en confiance».
N'ayant pas eu ces ressources, M. Bégin explique qu'il se réfugiait dans le hockey à cette époque. «C'est comme si c'est tout ce qui me restait au monde pour réussir.»
Il pense qu'il aurait tout de même fini dans la ligne nationale s'il avait eu plus de succès à l'école, puisque c'est un rêve qui l'habitait depuis ses six ans, mais il estime qu'un meilleur encadrement «aurait changé beaucoup de choses» dans sa vie.
L'anglais, par exemple, a été un grand défi pour lui. Omniprésente dans la LNH, la langue de Shakespeare n'a pas été facile à apprendre en tant que «dys». Le joueur pouvait bien comprendre ce que les autres disaient et retenir des mots et des tournures de phrases, mais au moment de parler la langue, il avait de la difficulté.
«C'est comme si tu vas faire un marathon avec une belle paire de souliers neufs, mais elle n'est pas attachée, donc tu te plantes toujours quand tu essaies de faire un pas. Aussitôt que je voulais parler, c'est comme si je me plantais et ce que je voulais dire, ce n'est pas ce qui sortait [...] tout se bouscule dans ton cerveau.»
Composer avec des «dys» n'ont pas amené que des difficultés dans la vie du joueur. Il explique que les personnes touchées sont souvent forcées à devenir très travaillantes et persévérantes. «C'est ce que j'ai comme qualificatif, j'ai été reconnu pour ça toute ma carrière.»