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«Les Québécois sont inquiets», soutient Nathalie Provost, une survivante de la fusillade survenue en 1989 à Polytechnique Montréal.
Des militants du contrôle des armes à feu sondent les principaux partis politiques du Québec avant les élections du 3 octobre pour connaître leurs positions sur des questions telles que l'interdiction des armes de poing et un programme de rachat d'armes à feu.
«Les Québécois sont inquiets», soutient Nathalie Provost, une survivante de la fusillade survenue en 1989 à Polytechnique Montréal. «Même cette semaine, nous parlions de préoccupations concernant la sécurité des politiciens pendant la campagne électorale», a-t-elle précisé lors d'une récente entrevue.
«Cela démontre qu'il y a une fragilité dans notre climat social que nous n'avions pas il y a même quatre ans. Parler du contrôle des armes à feu et expliquer comment il contribue à la paix sociale? Je pense qu'il faut en discuter clairement», selon Mme Provost.
PolySeSouvient, un groupe de défense qui comprend des survivants et des familles du féminicide de masse de 1989, a envoyé le questionnaire aux parties cette semaine. Le groupe, qui milite pour un contrôle plus strict des armes à feu, est aussi composé de survivants et de familles de survivants des fusillades au Collège Dawson, de Montréal, et au Centre culturel islamique de Québec.
Nathalie Provost signale que le groupe vise à fournir aux électeurs une meilleure idée de la position des partis sur le contrôle des armes à feu. «L'autre objectif est de montrer aux politiciens qu'il s'agit d'un vrai problème. Avec l'été que nous venons de vivre, nous n'avons pas à le leur rappeler.»
Montréal, en particulier, a fait face à une série de fusillades très médiatisées au cours des derniers mois, y compris les meurtres plus tôt ce mois-ci de deux hommes en moins d'une heure, en plein jour, déclenchant davantage de débats sur le contrôle des armes à feu juste avant la campagne électorale.
Les militants veulent savoir des partis politiques s'ils appuieraient l'utilisation des fonds du gouvernement du Canada, annoncés lors de la dernière campagne électorale fédérale, pour imposer une interdiction des armes de poing au Québec et mettre en place un programme provincial de rachat.
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Ils veulent aussi savoir si les partis provinciaux appuieraient un amendement au projet de loi C-21 pour inclure une interdiction complète des armes d'assaut au Canada. Le gouvernement fédéral a interdit 1500 armes d'assaut par décret en mai 2020.
«Pour PolySeSouvient et pour moi, en tant que survivante du féminicide de Polytechnique, c'est une question importante, car c'était notre première et principale demande depuis 1990», soutient Nathalie Provost. «Nous espérons que les provinces s'en prendront au gouvernement fédéral et feront pression pour un rachat obligatoire, même si ce rachat coûte très cher.»
Le groupe de défense veut également savoir ce que les partis feraient pour renforcer le registre des armes d'épaule du Québec, le seul au pays. Il indique qu'au 31 octobre 2021, seulement 1,4 million d'armes étaient enregistrées au registre provincial, un nombre qui semble faible étant donné qu'en 2015, la province avait signalé qu'il y avait environ 1,7 million d'armes d'épaule au Québec.
«Mais nous voulons que tous les partis réalisent que ce n'est pas parce que le registre existe que c'est une mesure forte», selon Mme Provost. «Ils doivent faire des choses pour renforcer ce registre et s'assurer que ceux qui contreviennent en subiront les conséquences.»
PolySeSouvient a donné aux partis jusqu'au 16 septembre pour répondre à ses demandes et interrogations. Le groupe partagera ensuite ses conclusions.
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