Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Société

Colombie-Britannique: l'incertitude plane sur les personnes qui ont été évacuées

Dix minutes. C’est tout le temps qu’ont eu Robert Pullen et son mari, Warren, pour préparer leurs effets personnels et partir de chez eux lorsqu’un voisin est venu cogner à leur porte jeudi soir pour les prévenir de l’arrivée d’un feu de forêt.

20230820130828-64e24d4b3b839094f3032b12jpeg.jpg
Darryl Greer
Darryl Greer / La Presse canadienne

Dix minutes. C’est tout le temps qu’ont eu Robert Pullen et son mari, Warren, pour préparer leurs effets personnels et partir de chez eux lorsqu’un voisin est venu cogner à leur porte jeudi soir pour les prévenir de l’arrivée d’un feu de forêt.

Le couple de Kelowna fait partie des plus de 30 000 personnes qui ont reçu l’ordre d’évacuer en raison des incendies de forêt qui ravagent la Colombie-Britannique.

Dimanche, à l'extérieur du Prospera Place, un aréna de Kelowna, La Presse Canadienne a rencontré les Pullen alors qu’ils étaient assis dans des chaises de camping dans le stationnement.

Ils avaient décidé de quitter le centre commercial où d'autres personnes évacuées s'étaient rassemblées.

«C'était tout simplement trop lumineux, trop bruyant. Il n’y avait pas de toilettes», a expliqué Robert Pullen.

Le couple et leurs animaux de compagnie doivent maintenant attendre, partageant une petite remorque accrochée derrière leur véhicule, en espérant que leur maison sera toujours là à leur retour.

Les chefs des pompiers du secteur de l'Okanagan ont indiqué dimanche lors d'un point de presse qu'il n’est toujours pas possible de dire à quel moment les résidents qui ont été évacués à West Kelowna et Kelowna pourront rentrer chez eux.

Les quartiers des deux municipalités sont contrôlés et sécurisés, mais la lutte contre les incendies se poursuit.

«Qu'est-ce qui va se passer? On n’en sait rien, c'est arrivé tellement vite. Et vous savez quoi? Demain, nous n'aurons peut-être plus de maison», a laissé tomber Warren Pullen.

Le couple a tout de même pu surveiller la situation avec leurs caméras de surveillance. Leur maison semblait intacte samedi après-midi.

Évolution rapide

Lorsqu’ils ont dû évacuer en vitesse, les Pullen ont pu profiter de l’expérience militaire de Robert pour savoir comment réagir dans cette situation d’urgence.

Ce ne sont toutefois pas toutes les personnes évacuées qui ont eu cette chance.

Megan Michaluk était chez elle près de McKinley Beach, regardant le feu de McDougall Creek, qui se trouvait de l'autre côté du lac, depuis sa terrasse.

Elle se croyait en sécurité, mais toutes les quelques minutes, le feu semblait s’approcher d’elle.

«C'était terrifiant de voir à quelle vitesse les flammes consommaient complètement le côté ouest», a-t-elle avoué.

Elle a cependant commencé à recevoir des messages d'amis qui insistaient pour qu'elle parte — juste au cas. Vers minuit, elle a commencé à faire ses valises.

«Je n'ai pas du tout fait mes valises de manière raisonnable, a-t-elle reconnu. Je faisais juste lancer des trucs dedans.»

Dans l’énervement, elle a même emporté avec elle une robe pour un mariage auquel elle prévoyait d'assister, admettant que dans la confusion du moment, elle a apporté des choses «complètement ridicules».

Denise Kenney, qui est professeure à l'Université de la Colombie-Britannique Okanagan, a aussi mentionné que sa famille avait été prise au dépourvu lorsqu'elle a dû fuir son domicile situé à McKinley Landing.

Selon Mme Kenney, l’incendie ravageait Traders Cove, sur la rive ouest du lac Okanagan, et les vents apportaient des braises sur l'eau. La professeure ne pensait toutefois pas que les flammes traverseraient le lac.

«Je ne sais pas pourquoi on n’a pas compris ce qui était en train de se passer, surtout avec la façon dont les vents étaient, a-t-elle souligné. On aurait dû savoir.»

Leur maison ne faisait pas l’objet d’un ordre d'évacuation ni d’un préavis à ce moment-là, mais un message d'un ami l'a alertée que le feu s'était propagé et menaçait leur quartier.

Mme Kenney, son mari, leur fille de 17 ans et un ami en visite de l'État de Washington ont fait un plan rapide pour partir et se rencontrer dans le stationnement d'une épicerie.

«Nous avons jeté des choses ridicules dans une valise, l'avons lancée dans la voiture et avons attrapé le chat. En 10 minutes, nous étions partis.»

Darryl Greer
Darryl Greer / La Presse canadienne