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Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dit samedi que la Russie était prête pour un troisième cycle de pourparlers.
La première tentative de cessez-le-feu en Ukraine pour évacuer des civils désespérés s'est effondrée samedi au milieu des bombardements en courstandis qu'un responsable ukrainien affirme qu'un prochain cycle de pourparlers débutera lundi.
La lutte pour faire respecter le cessez-le-feu à Marioupol, un port stratégique dans le sud-est, et à la ville de Volnovakha a montré la fragilité des ententes en vue d'arrêter les combats à travers l'Ukraine alors que le nombre de personnes fuyant le pays a atteint 1,4 million à peine 10 jours après l'invasion russe.
Le président russe Vladimir Poutine a accusé l'Ukraine d'avoir saboté l'évacuation. Il a même affirmé que les dirigeants ukrainiens remettaient en question l'avenir du pays en tant qu'État indépendant. «Si cela se produit, ce sera entièrement sur leur conscience», affirme-t-il.
Plus tôt, les responsables russes de la défense ont annoncé un cessez-le-feu temporaire dans les villes ukrainiennes pour permettre l'évacuation des civils.
Le maire de Marioupol, Vadym Boychenko, a déclaré que des milliers de personnes s'étaient rassemblées pour sortir en toute sécurité de la ville et que des autobus avaient amorcé leur départ lorsque les bombardements ont commencé. «Nous valorisons la vie de chaque habitant de Marioupol et nous ne pouvons pas la risquer, alors nous avons arrêté l'évacuation», a-t-il déclaré à la télévision ukrainienne.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dit samedi que la Russie était prête pour un troisième cycle de pourparlers sur cette question et sur d'autres, mais il a affirmé que «la partie ukrainienne, la partie la plus intéressée ici, semble-t-il, inventer constamment divers prétextes pour retarder le début d'une autre réunion».
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Pendant ce temps, les efforts diplomatiques se poursuivent. Le secrétaire d'État des États-Unis, Antony Blinken, est notamment arrivé en Pologne pour rencontrer le premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, au lendemain d'une réunion de l'OTAN à Bruxelles au cours de laquelle l'alliance s'est engagée à accroître son soutien aux membres du flanc est.
Alors que les troupes russes poursuivent les combats visant des positions stratégiques, le président de l'Ukraine Volodymyr Zelenskyy s'en est pris à l'OTAN pour avoir refusé d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays.
«Toutes les personnes qui mourront à partir de ce jour mourront aussi à cause de vous», leur a-t-il affirmé dans une vidéo.
L'OTAN craint qu'une zone d'exclusion aérienne provoque une guerre généralisée en Europe avec la Russie dotée d'armes nucléaires. M. Poutine a averti samedi qu'il considérerait toute déclaration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine par une tierce partie comme une participation à la guerre.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a donc écarté cette possibilité. «La seule façon de mettre en place une zone d'exclusion aérienne est d'envoyer des avions de chasse de l'OTAN dans l'espace aérien ukrainien, puis d'imposer cette zone d'exclusion aérienne en abattant des avions russes», a affirmé M. Stoltenberg.
Marioupol est devenu le théâtre de la misère croissante au milieu des bombardements qui ont interrompu l'alimentation en électricité et la plupart des services téléphoniques. Les répercussions de ces bombardements font maintenant craindre des pénuries de nourriture et d'eau pour des centaines de milliers de personnes, par temps glacial. Les pharmacies n'ont plus de médicaments, a indiqué l'organisation Médecins sans frontières.
Alors que la vaste colonne blindée russe menaçant la capitale ukrainienne restait bloquée à l'extérieur de Kyiv, le bombardement de Marioupol a montré la détermination de la Russie à couper les accès à la mer Noire et à la mer d'Azov, endommageant davantage l'économie du pays.
La force militaire de l'Ukraine est largement dépassée par celle de la Russie, mais militaires et simples citoyens ont riposté avec une ténacité féroce depuis l'invasion. Même dans les villes tombées aux mains des Russes, il y avait des signes de résistance.
Des passants à Tchernihiv ont applaudi en regardant un avion militaire russe tomber du ciel et s'écraser, selon une vidéo publiée samedi par le gouvernement ukrainien. À Kherson, des centaines de personnes ont protesté contre l'invasion en criant : «Rentrez chez vous».
La mort d'au moins 351 civils a été confirmée depuis l'invasion de la Russie le 24 février, mais le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé, a déclaré le bureau des droits de l'homme des Nations Unies. La Russie a déclaré mercredi que 498 de ses soldats avaient été tués et n'a pas mis ce chiffre à jour depuis.
M. Zelenskyy a déclaré samedi que 10 000 soldats russes seraient morts pendant la guerre, une affirmation qui n'a pas pu être vérifiée de manière indépendante. «Nous infligeons des pertes aux envahisseurs qu'ils n'ont pas pu anticiper dans leur pire cauchemar», a déclaré le dirigeant ukrainien.