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L'employeur affirme tout faire pour éviter que d'autre lait soit ainsi gaspillé.
Alors que des milliers de litres de lait ont dû être jetés, à cause du conflit de travail à l'usine d'Agropur à Granby, les deux parties se disent désolées de la situation.
L'employeur affirme tout faire pour éviter que d'autre lait soit ainsi gaspillé, alors que le syndicat reproche à Agropur de ne pas s'être préparée à la situation, et de chercher ainsi à faire porter l'odieux du gaspillage aux syndiqués.
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Les 250 travailleurs, membres d'un syndicat de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), ont déclenché une grève illimitée le 29 juin, après avoir voté à 100% en faveur du mandat de grève. Ce qui a empêché le transport et le traitement du lait de nombreux fermiers.
Dans la majorité des cas, aucune autre option ne s’offrait aux producteurs pour éviter le gaspillage.
Bernard Cournoyer, conseiller syndical à la CSD, affirme que c'est la volonté de l'employeur de modifier considérablement les horaires qui a mis le feu aux poudres. L'employeur voudrait notamment allonger les journées de travail de huit à 12 heures durant la semaine et faire rentrer les employés au travail à des heures différentes, selon les jours de la semaine et les besoins. Cela nuit à la conciliation travail-famille, plaide-t-il. Cette réorganisation des horaires aurait comme conséquence d'entraîner l'élimination de 30 postes, affirme le conseiller syndical.
Interrogée à ce sujet, la direction d'Agropur n'a pas voulu entrer dans le détail de la négociation. Elle a toutefois admis rechercher plus de flexibilité pour pouvoir transformer davantage de lait lorsqu'il y a plus de besoins.
Mylène Dupéré, vice-présidente aux communications corporatives chez Agropur, a noté que l'usine de Granby transforme 800 000 litres de lait par jour. Elle dit déployer tous les efforts requis pour éviter le gaspillage de lait et obtenir un règlement négocié avec le syndicat.
Le coactionnaire de la Ferme Breault & Frères de Compton, Michael Breault, se désole de voir le fruit de ses efforts perdu. «Ce n'est jamais plaisant de voir le résultat de ton travail, du travail de ces vaches-là aller dans la fosse à fumier. Quand on sait qu'il y a des gens qui meurent de faim dans le monde et que nous on jette la matière première, c'est décevant», lance-t-il.
Pour sa ferme, environ 100 000 litres auraient été gaspillés depuis le déclenchement de la grève, mercredi dernier.
Plusieurs agriculteurs ont appris, mercredi dernier, que personne ne viendrait chercher le lait. Cette situation dénoncée a laissé peu de temps pour trouver d'autres options afin d'éviter les pertes.
«Ça te laisse un court espace entre la traite du matin et la traite du midi. Les alternatives ne sont pas vraiment nombreuses pour le lait qu'on jette. De trouver preneur vite, vite comme ça, ce n'est pas pasteurisé et ce n'est pas transformé non plus. Mis à part remplir nos pots pour notre consommation personnelle, il n'y a pas grand-chose qu'on peut faire», poursuit M. Breault.
Celui-ci indique que le transport du lait a recommencé dimance et lundi dans son cas. Comme de nombreux agriculteurs, il ne sait pas ce qu'il l'attend dans les prochains jours alors que la grève continue.
Voyez le compte-rendu du journaliste Guillaume Cotnoir-Lacroix ci-contre.