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En trame de fond de ce rassemblement de plus de 5000 scientifiques de la francophonie: le conflit Israël-Hamas.
La communauté scientifique francophone du pays et de l’international se rassemble au 91e congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas) sous le thème «Mobiliser les savoirs en français», du 13 au 17 mai à l’Université d’Ottawa.
Durant la semaine, entre 5000 et 6000 participants assisteront à plus de 220 colloques scientifiques et d’enjeux de la recherche francophone au pays.
Depuis 1933, ce congrès multidisciplinaire est un rendez-vous incontournable pour la communauté scientifique francophone. Tant pour les chercheurs que pour les étudiants, c’est devenu au fil des années «une tradition» de présenter les résultats de ses recherches à ce moment-là, selon la directrice générale de l’Acfas, Sophie Montreuil.
Depuis la pandémie, l’événement a réussi à s’adapter et est passé au modèle hybride. Il est désormais possible d’assister aux conférences sur place et sur la plateforme en ligne Zoom. Cela donne une certaine flexibilité aux participants, a précisé Mme Montreuil à Noovo Info, en rappelant que plus de 400 communications libres sont déjà accessibles en ligne.
Peut-être signe de l'ampleur de l'événement, le ministre provincial de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, et sa collègue de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, prononceront une allocution à la cérémonie d'ouverture lundi soir à 17h30.
DOSSIER | Noovo Info à l'Acfas 2024
Pour l'heure, il n'y a pas eu de changements logistiques prévus à l'Acfas même si, à l'instar de la situation sur le terrain du campus de l'Université McGill à Montréal, à l'UQAM, ailleurs au Canada et aux États-Unis, des manifestants pro-Palestine ont érigé des campements en guise de protestation contre le financement des universités nord-américaines auprès d'entreprises liées à l'effort de guerre d'Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza.
À l'Université d'Ottawa, des campements sont érigés depuis plusieurs jours devant le pavillon Tabaret dans le cadre de ce que les organisateurs appellent une manifestation étudiante pacifique.
La manifestation qui a débuté lundi s'est transformée en campement mardi soir, les organisateurs affirmant qu'ils n'étaient pas entendus par l'administration de l'université. Samedi, au moins 60 tentes avaient été installées sur la pelouse.
La police d'Ottawa a indiqué à Noovo Info lundi qu'elle n'avait pas eu à intervenir sur le campus de l'université jusqu'ici, mais note qu'elle est contact avec les services privés de sécurité de l'institution.
Une attaque du 7 octobre dernier menée par le Hamas contre la Palestine a tué environ 1200 personnes, pour la plupart des civils, et pris 250 autres otages. Les militants détiennent encore une centaine de prisonniers et les dépouilles de plus de 30 personnes.
En guise de riposte, l’offensive aérienne, terrestre et maritime d’Israël a tué plus de 35 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas de distinction entre civils et combattants dans ses chiffres. Israël affirme avoir tué plus de 13 000 militants, sans fournir de preuves.
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Avec des chercheurs expérimentés et d’autres provenant de la relève, de nombreux sujets d’actualités seront abordés durant ces cinq journées complètes de conférences. La directrice de l’ACFAS a soulevé notamment le colloque de la controverse environnementale sur fond de crise climatique et celui portant sur l’inclusion des personnes immigrantes au Québec. Il y a également un colloque mettant en valeur l’encadrement de l’intelligence artificielle et un autre sur les difficultés d'accès aux soins de santé pour les minorités linguistiques vivant au Canada, en lien avec la thématique du congrès.
Certains colloques et conférences cibleront des groupes de population en particulier. Il y a notamment des conférences portant sur les adolescents face à la crise climatique, les politiques publiques et le mieux-être des populations autochtones ainsi que l’exclusion socio territoriale des aînés qui sont en situation de locataires.
Selon la directrice de l’Acfas, la plus grosse journée du congrès sera le 15 mai avec un total de 71 conférences. Parmi les activités spéciales prévues cette journée, il y aura une table ronde avec quatre femmes témoignant de leur parcours et défis dans le domaine scientifique francophone ainsi qu’une conversation avec la juge à la Cour suprême Michelle O’Bonsawin sur la psychiatrie légale.[BA1]
En plus des conférences et colloques scientifiques, des activités gratuites organisées en parallèle sont accessibles au public au cours de la semaine. «Ces activités spécialement conçues pour ceux qui ne sont pas des chercheurs, des universitaires et qui s'intéressent aux grandes questions sociales et scientifiques», a fait savoir la directrice de l’ACFAS.
Par exemple, des élèves des dizaines de classes participeront le 17 mai à une visioconférence intitulée Un vendredi avec Tardi. Chloé Savard leur parlera de son parcours scientifique et qui leur fera découvrir certains microorganismes biologiques à travers la lentille de son microscope.
«C’est un monde un peu inconnu», a expliqué Mme Savard à Noovo Info, en précisant qu’il y aura aussi une période de questions. Son but est de montrer tant aux élèves qu’aux adultes que la science n’est pas «plate» et que c’est pour tout le monde.
«Certains d’entre eux voudront peut-être un microscope à Noël, d’autres vont découvrir une passion» a espéré la scientifique, qui gagne en popularité sur les réseaux sociaux. «Peut-être que certains ne seront pas intéressés, et c’est correct aussi.»
La présence de chercheurs plus expérimentés ne fait pas de l’ombre aux plus jeunes. Au contraire, l’événement met en avant également les chercheurs provenant de la relève, soient des étudiants à la maîtrise, au doctorat ou post-doctorat.
Même s’ils sont à leurs débuts, c’est l’occasion d’accorder de l’importance à leurs travaux, «qui vont potentiellement donner suite à d'autres travaux», d’après la directrice de l’Acfas.
Ces jeunes chercheurs représentent 40% des conférenciers qui présentent les résultats de leurs études au congrès. «C'est une masse critique qui est chère à l'Acfas», a souligné Mme Montreuil.
Pour arriver à une programmation d’une telle envergure, il a fallu un an de préparation du côté des organisateurs. De septembre à octobre, un appel à contribution a été lancé aux chercheurs et étudiants. Par la suite, ces derniers ont soumis des propositions de colloques et de communications individuelles.
Après, ces propositions ont été évaluées par un grand comité scientifique, qui est divisé en sous-comité selon les divers champs de recherche. Les membres du jury se sont assurés de la qualité des communications et des résultats de recherches, a indiqué Mme Montreuil.
Une première programmation préliminaire du congrès a été révélée en décembre dernier et la programmation complète a été finalement dévoilée à la mi-mars. «Depuis, tous les membres de la communauté se préparent pour présenter les résultats de leurs recherches», a précisé Mme Sophie, qui se dit «fébrile» de voir l’aboutissement du travail réalisé par son équipe.
Avec la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de l'information de CTV News.