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Près de 21 plus tard, les présumés cerveaux derrière l’attaque s’y trouvent toujours et risqueraient même de ne pas être jugés de leur vivant.
Nous avons tous en tête les images des avions qui frappent les tours jumelles en plein cœur de New York il y a de ça 22 ans cette semaine. L’événement a eu un effet tsunami sur la planète entière avec les États-Unis qui sont entrés rapidement en guerre avec Al-Qaeda et l’Afghanistan en entier par le fait même.
L’homme le plus recherché de la planète était alors Oussama Ben Laden, qui fut tué au Pakistan après une chasse à l’homme qui aura duré près d’une décennie.
Or, quatre mois après les attentats du 11 septembre 2001, les premiers prisonniers faisaient leur entrée au camp de détention du Guantanamo à Cuba. Près de 21 plus tard, les présumés cerveaux derrière l’attaque s’y trouvent toujours et risqueraient même de ne pas être jugés de leur vivant.
Au-delà du chef du groupe terroriste, des centaines d’autres individus ont été arrêtés aux quatre coins de la planète en raison de leur implication dans la planification ou l’exécution des attentats. Mais où enfermer des centaines de présumés terroristes sans risquer la sécurité nationale et en assurant la discrétion la plus totale? La réponse a rapidement été Guantanamo, base navale américaine où la constitution des États-Unis ne s’applique pas et les conventions entourant le traitement des prisonniers non plus.
Nous le savons maintenant, plusieurs d’entre eux ont été torturés dans des sites secrets de la C.I.A. Ces «techniques d’interrogatoire renforcées», pour reprendre l’expression utilisée par le gouvernement américain pour se défendre, ont conduit à de nombreuses confessions qui ont été très utiles pour les autorités américaines par la suite.
Mais — et le «mais» ici est important, comment espérer un jour traduire en justice des prisonniers qui ont avoué leur culpabilité après avoir été torturés? Est-ce admissible?
Dans une cour conventionnelle, absolument pas disent les juristes. C’est en partie pour cela qu’il a été déterminé qu’il n’y aurait pas nécessairement de procès dans une cour fédérale, mais plutôt un procès dans une cour militaire où les règles sont bien différentes.
L’ancien président Barack Obama, succédant à George W. Bush qui avait autorisé l’ouverture de la prison, avait ordonné sa fermeture dès le tout début de son mandat. Clairement, la fermeture n’a jamais eu lieu. Pour expliquer simplement: le congrès a mis des bâtons dans les roues du président et le tout est un énorme casse-tête. Où transférer les prisonniers? S’ils sont renvoyés dans leur pays d’origine, comment avoir la garantie qu’ils seront bel et bien jugés? Et si la prison ferme, est-ce que les histoires d’horreurs et de torture seront mises en lumière et éclabousseront les autorités américaines?
On a préféré le statu quo jusqu’à maintenant. Politiquement parlant, ce n’est pas non plus payant pour Joe Biden d’en faire une priorité surtout que la cicatrice des attaques est toujours visible.
Il reste actuellement trente détenus, dont l’architecte allégué de l’attaque, Khalid Sheikh Mohammed, surnommé KSM. Lui, ainsi que quatre présumés complices, sont en attente de leur procès depuis maintenant plus d’une décennie.
Des cinq, un a été déclaré inapte à subir son procès en raison des années de torture et des traumatismes qui s’en sont suivi. Les trois autres et KSM ont récemment tenté de s’entendre avec le gouvernement américain avec un plaidoyer de culpabilité leur évitant la peine de mort et en demandant des garanties: plus jamais d’isolement en cellule (solitary confinement), la garantie de prières communautaires et des soins médicaux et psychologiques post-torture pour tout le groupe.
Le document qui a atterri cette année sur le bureau du président Joe Biden a été immédiatement renvoyé. Pas question d’entériner cette entente avec l’un des groupes d’individus les plus détestés du pays.
L’avantage d’une entente est de mettre le couvercle sur la marmite et d’étouffer les scandales. Le procès est évité et les appels aussi. Le désavantage évident, les familles des victimes et le peuple américain n’ont pas les réponses longuement espérées.
Pas d’informations sur la filiale saoudienne et sur l’implication possible d’éléments du gouvernement d’Arabie Saoudite.
Pas non plus de possibilité de confronter publiquement ceux qui ont vraisemblablement orchestré l’horreur la plus totale.