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Donald Trump a été mis en arrestation pour la deuxième fois depuis avril, mais cette fois-ci pour des crimes fédéraux, une première.
Il y a à un peu plus de deux mois, je consacrais une chronique aux impacts politique de l’arrestation d’un ancien président et candidat à l’investiture républicaine. Voilà qu’il est déjà nécessaire que je reprenne l’exercice.
Donald Trump a été mis en arrestation pour la deuxième fois depuis avril, mais cette fois-ci pour des crimes fédéraux, une première. On ne lui reproche pas d’avoir versé un pot-de-vin à une actrice porno cette fois-ci, mais bien d’avoir gardé des dizaines de documents classifiés dans sa résidence de Mar-A-Lago et surtout, d’avoir refusé de collaborer avec les autorités.
Des 37 chefs d’accusations qui pèsent contre lui, on peut retenir complot, entrave à la justice et faux témoignage. Selon l’acte d’accusation rendu public la semaine dernière, il avait en sa possession des documents concernant les armes nucléaires, les vulnérabilités des États-Unis, ainsi que d’autres nations, des informations sur l’armement et j’en passe.
Quelques heures après avoir plaidé non coupable devant un tribunal de Miami, l’ancien président s’est présenté devant ses partisans réunis dans son club de golf du New Jersey où il a dit qu’il s’agissait d’un « abus de pouvoir odieux et diabolique », que l’accuser de cette façon était de l’ingérence électorale et surtout, qu’il avait le droit absolu de garder n’importe quel document classifié après avoir quitté la Maison-Blanche.
Bien que les accusations soient très graves et que les preuves semblent tangibles, le parti républicain déchire sa chemise pour défendre l’ex-président. Sans vouloir généraliser, la très grande majorité des élus se sont rangés derrière Trump à l’exception de quelques individus, dont Chris Christie, ex-gouverneur du New Jersey, mais surtout adversaire de Trump dans la course au leadership. Il n’a pas hésité à le traiter de loser «qui ne pouvait jamais accepter ses erreurs» et ne savait que placer le blâme ailleurs.
Pour ce qui est dans autres leaders du parti, ils vont même jusqu’à défendre l’entreposage de documents classifiés dans la salle de bain de Mar-A-Lago. La justification, que j’ai baptisée «la défense de la salle de bain», est la suivante : ces pièces peuvent normalement être verrouillées et il y a tellement de salles de bains dans la somptueuse résidence que celle-ci n’était peut-être pas utilisée par les invités!
Dans la joute politique américaine, il faut admettre qu’il est presque suicidaire de critiquer ouvertement Donald Trump pour un individu qui souhaite poursuivre sa carrière. L’histoire a démontré que ses partisans lui sont presque inconditionnellement fidèles et refusent d’appuyer des candidats ou élus qui ne défendent pas « leur » président.
Sans posséder une boule de cristal, il est impossible de prédire si Donald Trump sera reconnu coupable de ce crime (ou d’autres) et si oui, s’il devra purger une peine de prison. Il est aussi impossible de prédire s’il sera réélu président des États-Unis en parallèle. Les juristes et constitutionnalistes américaines analysent depuis des semaines les effets d’une condamnation sur un candidat à la présidence et potentiel président élu.
La constitution américaine n’empêche pas qu’un individu condamné au criminel soit élu président des États-Unis s’il a plus de 35 ans, est un citoyen américain et y réside depuis 14 ans. Les pères fondateurs n’avaient pas prévu qu’un ex-président et candidat se retrouve dans une situation aussi délicate, et ce, sur plusieurs fronts judiciaires en même temps.
Est-ce qu’un juge pourrait suspendre une peine de prison le temps qu’il effectue un mandat à la présidence? Est-ce qu’un président peur diriger un paya derrière les barreaux selon l’interprétation de la constitution? Est-ce qu’il peut s’autopardonner dès qu’il entre en poste?
Tant de questions sans réponse qui seront approfondies dans les prochaines semaines, prochains mois. En attendant, l’Amérique se prépare à toutes éventualités.