Carney, Poilievre et cie réagissent au décès du pape François

«Je me joins aux Canadiens et aux catholiques du monde entier pour pleurer le décès de Sa Sainteté le pape François, évêque de Rome, un homme d'une grande clarté morale, d'un courage spirituel et d'une compassion sans bornes», a écrit l'actuel premier ministre canadien Mark Carney sur le réseau social X. 

Le chef libéral, qui est de passage dans les provinces des Maritimes en ce début de semaine dans le cadre de sa campagne électorale, a notamment souligné les réformes papales et les positions du pape François dans sa déclaration officielle publiée lundi matin sur le réseau social X.

«Sa vision de l'équité entre les générations était ancrée dans des appels à l'action concrète, aux politiques et à la responsabilité personnelle. J'ai eu le privilège de travailler à ses côtés de Sa Sainteté et de son équipe dans le cadre de son Conseil pour un capitalisme inclusif et j'ai pu constater de près son engagement inébranlable à placer la dignité humaine au centre de nos systèmes économiques et politiques», a-t-il poursuivi. «Sa Sainteté a compris et enseigné que la valeur du marché ne doit jamais éclipser les valeurs de la société. Ils nous a montré que nous ne devons pas seulement mesurer ce que nous valorisons, mais aussi valoriser ce qui compte vraiment.»

Le chef conservateur fédéral, Pierre Poilievre, a offert ses condoléances à tous les catholiques canadiens. «Son humilité, sa compassion et sa foi inébranlable ont eu un impact profond sur des millions de Canadiens et d'autres personnes à travers le monde, toutes confessions confondues», a-t-il écrit lundi sur X.

Dans sa publication, M. Poilievre a également rappelé le passage historique du pape au pays en juillet 2022. «Nous nous souvenons particulièrement de son "pèlerinage pénitentiel" historique au Canada, lorsqu'il a cherché à entamer un processus de réconciliation de l'Église avec son excuse "pour le mal commis par tant de chrétiens contre les peuples autochtones"», a-t-il poursuivi.

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a salué le combat du pape François contre la pauvreté, les inégalités et la crise climatique. «Il a mis au défi les dirigeants politiques et économiques de faire passer les personnes avant les profits. Il ne s'est pas contenté de prêcher l'humilité et la compassion, il les a vécues», a-t-il réagi via une déclaration officielle, en soulignant le respect que le pape a acquis tout au long de sa carrière.

M. Singh a également précisé que les excuses du pape François envers les Premières Nations ont été une «étape importante vers la vérité et la réconciliation». «Ces excuses ont profondément touché de nombreuses familles et communautés autochtones à travers le pays», a-t-il ajouté.

De son côté, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a adressé ses pensées «aux Québécois de confession chrétienne et catholique attachés à l'institution et la personne du pape».

Justin Trudeau, qui était premier ministre lors de la visite du pape au Canada, a indiqué qu'il avait été «profondément touché par sa force d'esprit, sa sagesse et sa grâce».

«L'héritage qu'il laisse ici au Canada, notamment son travail de réconciliation, continuera d'inspirer à jamais les Canadiens. Son service et sa compassion envers les plus marginalisés du monde constituent un exemple profond pour tous», a-t-il précisé dans une publication sur Instagram.

Au Québec

Le premier ministre du Québec, François Legault, a également publié une photo avec le pape lors de sa visite dans la capitale nationale en juillet 2022 sur ses réseaux sociaux. «Le pape François aura marqué les esprits par son humilité, son ouverture et sa compassion pour les plus vulnérables», a-t-il écrit dans sa publication sur X lundi matin.

Le pape François aura marqué les esprits par son humilité, son ouverture et sa compassion pour les plus vulnérables.

J’ai eu l’honneur de l’accueillir lors de sa visite à Québec en juillet 2022. Un homme juste et qui a fait preuve d’une grande écoute.

J’offre toutes mes… pic.twitter.com/mkCxmurTVl

— François Legault (@francoislegault) April 21, 2025

Le pape François, qui est décédé à l'âge de 88 ans lundi, souffrait d'une maladie pulmonaire chronique et avait subi l'ablation d'une partie d'un poumon dans sa jeunesse. Il a été admis à l'hôpital Gemelli le 14 février pour une crise respiratoire qui s'est transformée en double pneumonie. Il y est resté 38 jours.

Mais il a fait une dernière apparition publique pour le dimanche de Pâques — à la veille de son décès — pour bénir des milliers de personnes sur la place Saint-Pierre.

Amoureux de l’humanité

François a donné un ton très différent à la papauté, privilégiant l'humilité à l'orgueil pour une Église catholique en proie aux scandales et aux accusations d'indifférence.

À LIRE AUSSI | Décès du pape François: rassemblements et messes spéciales organisés au Québec

L'archevêque de Montréal, Monseigneur Christian Lépine, a indiqué que le décès du pape représentait «un moment de tristesse».

«Il a touché tellement de monde à travers toutes les générations. Nous sommes tous dans la peine de perdre quelqu’un que nous sommes privilégiés d’avoir connu pendant notre vie», a-t-il souligné dans un message vidéo.

Pour sa part, l'archevêque de Québec, Gérald Cyprien Lacroix, a souligné que le pape François était un «grand serviteur de l’Évangile et un amoureux de l’humanité».

«Malgré l’immense tristesse de son départ, je rends grâce à Dieu pour sa vie donnée. Sa vie, son enseignement, nous ont ramenés à la source de l’Évangile qu’est Jésus-Christ. Que le Seigneur l’accueille en vie éternelle», a-t-il écrit sur Facebook.

Avec des informations de La Presse canadienne et de The Associated Press