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Tel le dessert après un repas de quatre services, la dernière inculpation de l’ex-président Donald Trump est très certainement la plus succulente pour ses détracteurs qui espèrent le voir derrière les barreaux.
Tel le dessert après un repas de quatre services, la dernière inculpation de l’ex-président Donald Trump est très certainement la plus succulente pour ses détracteurs qui espèrent le voir derrière les barreaux.
Après plus de deux ans d’enquête, la procureure de Fulton County en Géorgie a annoncé lundi en soirée que Donald Trump ainsi que 18 autres personnes étaient accusées d’avoir voulu renverser le résultat de l’élection dans l’État du Sud dans le cadre d’un vaste complot. Utilisant une loi qui vise normalement le crime organisé, la procureure devra prouver que Donald Trump faisait carrément partie d’une organisation criminelle qui a utilisé différents stratagèmes illégaux pour arriver à ses fins.
L’enquête avait été déclenchée après un appel téléphonique où Donald Trump demandait au responsable des élections, le secrétaire d’État républicain Brad Raffensperger, de trouver 11 780 votes tout en le menaçant de conséquences politiques s’il n’y arrivait pas.
Voyez l'intervention de Valérie Beaudoin au sujet de Donald Trump au bulletin Noovo Le Fil 22 dans la vidéo ci-haut.
Trump n’est pas le seul à faire face à la justice. Parmi les 18 co-accusés, son ancien chef de Cabinet, Mark Meadows, l’avocate Sydney Powell et l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani. Ironiquement, ce dernier a utilisé à quelques reprises une loi similaire pour mettre derrière les barreaux des membres d’organisations criminelles.
S’ils sont reconnus coupables, ils font tous face à un minimum de 5 ans de prison (maximum 20 ans), un argument de poids pour faire délier certaines langues ? Autre élément à prendre en considération, le pardon présidentiel n’est pas une possibilité pour aucun d’entre eux, incluant Donald Trump même s’il retourne à la Maison-Blanche comme il ne s’agit pas d’accusations au fédéral. En Géorgie, le gouverneur républicain, n’a pas non plus le pouvoir de le faire.
Les 41 nouveaux chefs d’accusation s’ajoutent à ceux dans les trois autres dossiers devant la justice pour un total de 91 chefs d’accusation. Cet été, l’ancien président a également été inculpé pour son rôle présumé dans la tentative d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden lors de l’élection de 2020.
Au début du mois, il a dû se présenter devant un tribunal de Washington D.C. où il a plaidé non coupable. Ajoutons à cela les accusations à New York dans l’affaire Stormy Daniels et celles en Floride dans le dossier des documents classifiés.
Dans tous les dossiers devant les tribunaux, les procureurs ont demandé des procès rapides, étant tous conscients de l’aspect politique entourant ces procès et le contexte d’une campagne électorale déjà amorcée. Dès la fin du mois, les premiers débats entre candidats à la présidence vont débuter.
Par la suite, au début 2024, ce sera les primaires, occasions pour les électeurs républicains de couronner un candidat présidentiel. À travers tout ça, le meneur (et de loin) dans la course aura à s’installer au banc des accusés et faire face à la justice, qu’il le souhaite ou non.
Bonne ou mauvaise nouvelle pour le candidat républicain, il sera normalement possible de regarder en direct le procès en Géorgie. Les caméras ne seront pas permises à New York et elles sont interdites par la loi lors de procès fédéraux. Dans tous les cas, on peut facilement prévoir qu’un énorme cirque médiatique entourera les procédures, peu importe l’endroit.
L’avantage d’un procès télévisé est de permettre aux électeurs américains de se faire leur propre idée avant l’élection où Donald Trump pourrait vraisemblablement se retrouver sur le bulletin de vote.
Cette avenue permet d’éviter les résumés teintés par le traitement journalistique des médias de plus en plus polarisés. Même diffusé, il reste que l’effet sera celui d’une goutte d’eau dans l’opinion publique quasi cristallisée.