Leurs dossiers devaient être entendus devant le tribunal, mais les avocats qui les représentent viennent de perdre leur subvention.
La raison: la fin d'un projet pilote mis en place par le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette. Le programme visait à former 14 avocats qui devaient devenir des spécialistes de la violence conjugale, que ce soit dans les matières civiles ou en droit de la famille.
La première phase du programme visait à élaborer un service de consultation juridique. Depuis, pas moins de 73 000 femmes y ont eu recours.
«C’est un projet qui est important, parce qu’il a fait ses preuves», souligne la directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, Manon Monastesse.
La deuxième phase du programme devait mener les avocats à représenter les femmes victimes de violence conjugale en salle de cour. Mais le ministère de la Justice a choisi de freiner le projet.
Dans une lettre ouverte publiée dans La Presse, plusieurs centres d’hébergement pour femme ont indiqué ne pas comprendre la décision du ministère. Dans une déclaration écrite, le cabinet du ministre Jolin-Barette rétorque que la phase 2 du programme était un projet pilote et qu’il était prévu qu’elle prenne fin. On ajoute que tous les dossiers judiciaires seront menés à terme et que 24 avocats spécialisés et formés en matière de violence conjugale avaient été inscrits à la Commission des services juridiques.
Le PQ insatisfait
Le ministre Jolin-Barette manque de transparence dans ce dossier, estime le Parti québécois. «C’est paradoxal. Alors que le ministre se vante de ce programme, qu’il dit que c’est une priorité […] Qu’est-ce qui fait qu’on mette fin au projet-pilote aujourd’hui?», s’interroge le député Pascal Paradis.
Du côté des organismes concernés, on n’entend pas baisser les bras. Ils réclament une table de concertation avec le ministère de la Justice et la Commission des services juridiques du Québec.
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