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Crédit photo: Noovo Info
Dans des entrevues anonymes, certains d’entre eux ont confié des détails troublants à Noovo Info. Une résidente du secteur raconte avoir été réveillée en sursauts aux petites heures du matin par des cris et des gémissements d’une femme qui se faisait violer et qui suppliait les hommes d’arrêter.
«J’entends une fille crier de façon très insistante: "lâchez-moi, vous me faites mal". Sur le coup c’est alarmant, ce n’était pas l’fun à entendre», a-t-elle raconté.
Un autre voisin explique encore sous le choc, avoir vu une femme nue tenter de fuir les lieux. «La porte du Airbnb était ouverte. Elle veut sortir par la porte d’en arrière. Elle est toute nue, elle est déboussolée, elle crie. Quand je la vois se diriger par la porte arrière, je vois deux paires de mains, donc deux personnes différentes, qui la ramènent dans la maison et j’entends: "Reviens, il n’y a plus rien de grave. On la tient"».
Ce matin-là, deux appels sont entrés à la centrale 911. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a déplacé plusieurs équipes sur les lieux. «Dans les appels, on mentionnait que la sécurité d’une personne pourrait être compromise dans un des appartements de la rue Hadley», rapporte Jean-Pierre Brabant du SPVM. Les policiers ont ensuite interrogé les gens sur place, dont des femmes.
Les policiers ont recueilli des informations et les ont transmises aux enquêtes criminelles, mais personne n’a porté plainte pour viol. Pour la criminologue Maria Mourani, c’est un classique. Les femmes coincées dans des gangs se taisent parce qu’elles sont prisonnières de leur proxénète.
«Possiblement que ça recommencera, possiblement que ces gars-là iront ailleurs recommencer et on a des victimes qui sont prises dans un système de pimpage, de gang bangs, et on ne dénonce pas parce qu’on a peur», dit-elle.
Les voisins ont effectivement confié à Noovo Info avoir aussi constaté la présence de personnes armées associables aux gangs de rue, dans cet immeuble. Mme Mourani répète que les gangs procèdent régulièrement à des viols collectifs pour pousser ensuite les femmes vers la prostitution.
Avec la poussière qui retombe tranquillement, la peur s’estompe dans le quartier et les témoins à qui nous avons parlé comptent maintenant se rendre à la police pour fournir des déclarations.
«Je ne veux plus que ça se reproduise», explique un témoin oculaire du viol en pleurant. «C’est fucké, je peux pas croire que ça existe de se mettre à plusieurs sur une fille de même, donc je vais aller à la police.»
La criminologue martèle que la dénonciation est un devoir de citoyen «sans quoi, on va avoir un été chaud encore».
Voyez le reportage de Véronique Dubé ci-contre.