Beaulieu-Bégin a été reconnu coupable d’agressions sexuelles envers cinq victimes, dont une mineure, en 2022. Il a également été reconnu coupable de distribution de pornographie juvénile pour avoir partagé des images de ses victimes. Deux d’entre elles ont récemment sonné l’alarme sur Facebook.
«Je ne savais même pas qu’il était sorti de prison à la base [...] J’étais tellement fâchée», exprime Kayla Pelletier.

Selon une lettre envoyée à d’autres victimes, l’agresseur serait sorti de prison le 20 février 2024, soit près d’un an et demi après avoir reçu une peine de quatre ans d’incarcération. Jointe par courriel par Noovo Info, la Commission des libérations conditionnelles du Canada n’a toutefois pas été en mesure de confirmer ce qui explique son retour dans la collectivité ni les conditions qu’il doit respecter, car ces informations demeurent confidentielles.
Être confrontée par une image de son agresseur sur les réseaux sociaux sans s’y attendre peut être un élément déclencheur d’un choc post-traumatique, explique l’intervenante au CALACS Estrie, Kelly Laramée. C’est d’autant plus une possibilité chez les victimes de Beaulieu-Bégin, alors qu’il utilisait les applications de rencontre pour connecter avec elles.

«Ça vient vraiment recréer ce qui a été vécu au moment de l’agression», poursuit Mme Laramée.
Depuis sa publication sur Facebook, Mme Pelletier raconte avoir reçu des remerciements de personnes qui étaient sur le point de rencontrer Beaulieu-Bégin via l’une de ces applications, notamment des hommes.
Et la protection des victimes?
Le système a fait des pas dans la bonne direction pour assurer un meilleur sentiment de sécurité chez les victimes, estime Mme Laramée. Elle note notamment la création de tribunaux spécialisés ou la tenue de formations pour les juristes.
Il reste toutefois du chemin à faire, particulièrement en ce qui concerne l’utilisation des réseaux sociaux.
«Je pense qu’il y a encore une banalisation des impacts chez les victimes», ajoute-t-elle.
Mme Pelletier ne s’explique tout simplement pas la décision d’avoir remis son agresseur en liberté avant la fin de sa peine.
«À quel moment, en un an et demi, quelqu'un qui a agressé sexuellement et qui a distribué de la pornographie juvénile, peut se dire guéri ou prêt à rentrer dans la société?», se questionne-t-elle.
Voyez le reportage d'Alex Sauro dans la vidéo.