Début du contenu principal.
En entrevue au bulletin Noovo Le Fil 22 avec Michel Bherer, Mme Fournier rappelle que l'ordonnance de non-publication émise par le tribunal a été transgressée lors de l'arrestation d'Harold LeBel, le 15 décembre 2020.
En effet, le nom de Catherine Fournier avait circulé sur les réseaux sociaux.
«À ce moment, je me suis dit que tant qu'à avoir vécu ça, tant qu'à avoir vécu l'agression, je voulais reprendre le contrôle, le narratif de mon histoire et tenter de faire œuvre utile en contribuant à expliquer le système judiciaire», explique-t-elle.
Mme Fournier voudrait d’ailleurs sensibiliser les gens à l'importance de respecter une telle décision de la Cour qu’elle vise une personnalité publique ou non.
«Si on donne des détails dans les médias à des proches qui ont peut-être été tenus à l'écart d'une histoire parce qu'on ne se sent pas prêt à se confier pour toutes sortes de raisons, ça peut nuire au processus de bien des victimes», souligne-t-elle.
Catherine Fournier avoue qu'elle a longtemps gardé le silence sur cette agression — survenue à Rimouski en 2017 — parce qu'elle trouvait plus facile de vivre dans le déni que de dénoncer ce qu'elle avait vécu.
«Je craignais les conséquences professionnelles sur ma carrière. J'étais ami avec cette personne — c'est paradoxal, mais c'est la réalité de plusieurs victimes. Je voulais aussi préserver ma famille là-dedans», raconte-t-elle.
Catherine Fournier affirme que lorsqu'on lui a dit qu'elle pouvait porter plainte tout en gardant son identité secrète grâce à une ordonnance de non-publication, elle a alors choisi de dénoncer.
Mme Fournier affirme avoir été épaulée pendant tout le processus judiciaire. Elle estime aussi «avoir été crue».
Elle ne cache pas qu'elle croit aussi, comme d'autres, que le fait d'être une personnalité publique — à titre d'ex-députée et d'actuelle mairesse de Longueuil — est pu probablement faciliter les choses.
«Je ne pars pas de la même place. En fait, toutes les victimes ne partent pas de la même place. C'est ce qui fait que je me questionne sur le système judiciaire», dit-elle.
Catherine Fournier souligne que peu importe le statut des victimes, le processus demeure éprouvant.
À lire également :
À savoir si le pardon sera possible, Mme Fournier croit que oui. Elle précise toutefois qu'outre l'agression, d'autres blessures pèsent dans la balance.
«Le fait qu'il a plaidé non coupable. Le fait qu'il a raconté une version complètement différente des faits. C'est difficile. Ça marque», raconte-t-elle.