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En 2019, environ 200 000 clients avaient des ententes de paiements, mais 3 ans plus tard, leur dette a bondi. En effet, Hydro-Québec a conclu pour 879 millions de dollars d'arrangements comparativement à 690 millions avant la pandémie, et ce, malgré le même nombre de clients.
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La dette moyenne par client a également augmenté de 963$, passant de 3432$ en 2019 à 4395$ cette année… et 2022 n'est pas terminée.
Line Chartier figure parmi les Québécois incapables de payer une telle somme. La dame réside dans Parc-Extension, l'un des quartiers les plus pauvres de Montréal, et doit plus de 3000$ à la société d'État. En plus de sa dette de 312$ par mois, elle doit payer 125$ pour «chauffer le dehors».
«Je n’y arrive pas… qui peut payer ça? Ils me répondent: "mais madame, on a tous des loyers à payer"», a déploré la dame en entrevue.
Crédit photo: Noovo Info
Alors que l'hiver qui est à nos portes, son appartement mal isolé est lourd à porter énergétiquement.
«Mon chauffage n’est même pas allumé, mon calorifère est froid, je n’ai rien de calfeutré.»
Mme Chartier raconte avoir éprouvé un sentiment de honte lorsqu’Hydro-Québec a cessé de lui fournir ses services en coupant le courant.
«Pas d’électricité, ton frigo, tu perds tout. Ta bouffe, tu la mets où? La madame qui a des enfants, elle la met où sa bouffe? Si t’es pas capable de payer le paiement, ne lui cogne pas plus dessus, tu l’écrases», a-t-elle ajouté.
«Je commence à vivre un stress. Que vais-je faire au mois de mai? Ils vont vouloir le 3000$, je vais être dans le même pétrin que l’année passée.»
Crédit photo: Noovo Info
Questionné à ce sujet, le porte-parole d’Hydro-Québec Cendrix Bouchard a assuré que la société d’État tente d’être le plus «conciliant possible pour permettre aux clients de payer leur facture et de conserver le service».
Les organismes qui aident les personnes à remanier leur budget dénoncent la situation.
Selon l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF) du Nord de Montréal, Hydro-Québec devrait revenir à sa mission initiale et cesser de renflouer les coffres de l'État. Alors que 75% des profits d'Hydro-Québec sont retournés au gouvernement, ceux-ci estiment que l'argent devrait en partie ou complètement remis au Québécois pour leur permettre de souffler.
«Ne pas avoir d’électricité, c’est beaucoup de souffrance et c’est beaucoup de misère qui pourrait être évitée facilement et il n’y a pas de raison qu’en 2022, il y ait des gens qui sont privés de courant pour des raisons de pauvreté ou de manque de revenus», a déclaré Émilie Laurin-Dansereau, conseillère budgétaire à l’ACEF du Nord.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.