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La tenue d’un Mondial dépasse toujours les frontières du sport; il s’agit d’un événement politique, où tous les moyens sont bons pour s’assurer de recevoir la compétition. Le Qatar a repoussé les limites en la matière.
Déjà, l’octroi du Mondial au Qatar en 2010 en avait fait sourciller plus d’un. Comment un pays de moins de 3 millions d’habitants, sans tradition de soccer, peut-il se permettre d’accueillir les centaines de milliers de partisans qui affluent lors d’un tel événement, dans son environnement caniculaire de surcroît? Selon plusieurs, la nomination du Qatar était tout simplement indéfendable.
La décennie qui a suivi leur a donné raison. De nombreuses accusations de pots-de-vin et de fraudes ont déferlé sur la Fédération internationale de soccer (FIFA). Des accusations qui ont fait rouler bien des têtes au sein de la direction de la FIFA. Même Sepp Blatter, le tout puissant dirigeant de l’organisation, a quitté son poste.
Mais si vous pensez que la Coupe du monde du Qatar est controversée seulement en raison des scandales de corruption, détrompez-vous.
Selon une enquête du journal britannique The Guardian, plus de 6500 travailleurs migrants provenant de l’Inde, du Pakistan, du Népal et du Bangladesh sont décédés sur les chantiers de construction des stades pour l’événement. Cette donnée pourrait s’avérer plus élevée, puisque l’enquête date de 2020.
Des travailleurs à Doha avant la Coupe du monde de soccer 2022, au Qatar. | Crédit: The Associated Press
La controverse touche aussi les droits des personnes de la communauté LGBTQ2S+ puisque les relations entre individus du même sexe sont illégales au Qatar. Le gouvernement qatari se veut rassurant, en affirmant que tout le monde est le bienvenu dans le cadre de la Coupe du monde… mais qu’il faut faire attention aux démonstrations publiques d’affection.
En guise de contestation, les États-Unis ont décidé de jouer avec un logo arc-en-ciel pour leurs matchs, en soutien aux droits des personnes LGBTQ2S+.
Dans les derniers mois, des appels au boycottage du Mondial qatari ont été entendus un peu partout en Occident. En France, Le Quotidien de La Réunion a même décidé de ne rien publier sur l’événement, une première dans l’histoire du pays. En Allemagne, des bannières géantes avec la mention #BOYCOTTQATAR2022 ont été visibles lors de plusieurs matchs préparatoires dans les semaines précédant l’événement. En réaction, la FIFA a demandé aux partisans de se concentrer sur le sport et non sur la politique.
En 92 ans d’histoire, il est difficile de trouver un Mondial plus controversé que celui du Qatar. Déjà sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes s’enflamment à Doha pour dénoncer les conditions sur le terrain, de la température torride à la nourriture offerte.
La volonté inébranlable du Qatar d’accueillir le monde entier, envers et contre tous, se retournera-t-elle contre ce pays de la péninsule arabique?