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Dans les faits, un enfant sur cinq ne peut obtenir les services appropriés à temps.
Alex Sauro a rencontré une mère s’étant heurtée à cet obstacle. Voyez son reportage dans la vidéo liée à l’article.
Maria Fiorello n’a pas encore réussi à obtenir un diagnostic pour son fils, Ryan. Elle croit toutefois que celui-ci est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme. Il a donc été difficile pour elle de lui trouver une place en garderie.
«Ils étaient très réticents. Ils ont décidé de nous faire signer des contrats au mois, raconte la mère de famille. On est stressés depuis un bout, on se demande tous les mois s’ils vont arrêter de nous donner du soutien.»
Heureusement pour la famille, celle-ci est tombée sur une éducatrice particulièrement dévouée. «Ils ont trouvé une autre éducatrice pour faire du un pour un, ils sont même allés payer à même leur propre budget pour avoir des heures de plus», poursuit Mme Fiorello.
Mais il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une situation difficile à vivre pour la famille.
«Ça reste quand même des deuils. Tu ne sais pas comment ça va se passer dans la vie de ton enfant, tu t’inquiètes beaucoup. Est-ce qu’il va réussir à l’école, est-ce qu’il va décrocher? Est-ce qu’il va avoir des idées suicidaires, faire une dépression? Comment je vais m’en occuper?», témoigne Mme Fiorello.
Les listes d’attente en garderie pour les enfants à besoins particuliers peuvent être particulièrement longues et les délais peuvent parfois être de plusieurs mois, voire même de plusieurs années. Pourtant, les experts sont d’avis qu’il faut agir tôt dans la vie des enfants, alors que la période de 0 à 5 ans est cruciale pour leurs développements.
«La période 0 à 5 ans, c’est là où le cerveau est le plus malléable. C’est là où c’est le plus facile d’intervenir pour aider l’enfant. Je ne dirais pas qu’il est trop tard [autrement] mais c’est là où ça vaut la peine d’agir», précise la candidate au doctorat en ergothérapie à l’Université de Sherbrooke Gabrielle Pratte.
La directrice de l’OTI, Fannie Dagenais, ajoute que les interventions menées au cours de cette période ont une plus grande efficacité. «Malheureusement, les obstacles qui se présentent devant les familles pour accéder aux différents services font en sorte qu’on ne peut pas toujours profiter de cette période», déplore-t-elle.
Du côté du ministère des Services sociaux, on reconnait que la pénurie de main-d’œuvre vient peser dans la balance dans cette situation.
«Ce sont 800 professionnels qui ont été ajoutés depuis 2019 pour intervenir auprès des enfants 0-5 ans. Il y a un équilibre à trouver dans l’affichage des postes pour ne pas vider d’autres secteurs critiques […] Dr. Carmant est venu en politique pour s’occuper des retards de développement chez les enfants», peut-on lire dans un courriel envoyé par le cabinet du ministère.
Pour le reportage intégral, visionnez la vidéo.