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International

L'automobile taxée à 25% supplémentaires, nouveau front de la guerre commerciale de Donald Trump

«Toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis» seront visées par les tarifs.

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Agence France-Presse
Agence France-Presse

Après l'acier et l'aluminium, et en attendant le bois de construction ou le cuivre, le président américain Donald Trump a ajouté mercredi un nouveau secteur d'activité à sa liste, en annonçant 25% de droits de douane supplémentaires sur le secteur automobile.

Ces taxes s'appliqueront à «toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis», a assuré le président américain depuis la Maison Blanche, ajoutant qu'elles entreront en vigueur «le 2 avril et nous commencerons à les collecter le 3». 

«Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse (...) Ce que nous allons faire, c'est des droits de douane de 25% sur toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis. Si elles sont fabriquées aux Etats-Unis, il n'y aura absolument pas de droits de douane.»
- Donald Trump, président des États-Unis

«Ceci vient s'ajouter aux droits de douane déjà existants sur ces biens», a précisé l'un de ses conseillers.

Le taux jusqu'ici appliqué était de 2,5%. Cela signifie que les voitures importées seront désormais taxées à 27,5% de leur valeur.

Si les droits de douane sur les produits canadiens ou mexicains, actuellement suspendus, sont de nouveaux appliqués, les voitures provenant de ces pays pourraient être taxés à 50%.

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Le premier ministre canadien, Mark Carney, a dénoncé «une attaque directe contre les travailleurs canadiens», assurant que «nous (les) défendrons, nous défendrons nos industries, nous défendrons notre pays». 

«Affaiblir notre industrie»

«La moitié des véhicules vendus aux Etats-Unis sont fabriqués à l'étranger. Et parmi ceux assemblés ici, la moitié le sont à partir de pièces provenant de l'étranger, ce qui signifie que moins de la moitié des véhicules vendus dans le pays contiennent des pièces américaines», a déclaré lors d'un point presse le conseiller au commerce de Donald Trump, Peter Navarro.

Seule exception: les véhicules assemblés au Mexique ou au Canada se verront appliquer 25% de taxes uniquement sur la part des pièces qu'ils contiennent ne provenant pas des Etats-Unis.

Washington ne le cache pas, ces droits de douane visent en premier lieu «nos amis», qui ont «abusé de nous».

«L'approche stratégique que l'Allemagne ou du Japon utilisent pour affaiblir notre industrie automobile est qu'ils se réservent la fabrication des pièces à valeur ajoutée et les meilleurs salaires pour leurs travailleurs. Par exemple seuls 19% des moteurs des voitures vendus aux Etats-Unis sont fabriqués ici», a dénoncé M. Navarro.

 

Il s'agit d'un nouveau coup dur pour le secteur de l'automobile, qui a déjà été secoué par les précédentes annonces en la matière.

Début février, l'annonce de 25% de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains a fait trembler le secteur, alors que la chaîne de production des principaux constructeurs automobiles américains est largement intégrée entre les trois pays nord-américains.

Leur report, jusqu'au 2 avril, avait alors constitué un soulagement pour l'industrie, avant que ceux imposés cette fois sur l'acier et l'aluminium, effectifs depuis mi-mars, ne viennent la remettre sous tension.

Constructeurs américains concernés

Près de la moitié de l'acier et de l'aluminium consommés par les industries américaines est en effet importée.

Les constructeurs américains ont des usines à l'étranger qui alimentent le marché américain, principalement au Canada et au Mexique. Ford importe ainsi 20% des véhicules qu'il vend dans le pays,  General Motors environ 750.000 par an, principalement des deux pays voisins.

Cette nouvelle taxe vient s'inscrire dans un usage extensif des droits de douane par le président américain, dont la prochaine étape, considérée comme la plus importante, devrait intervenir le 2 avril.

M. Trump devrait alors, dans ce qu'il décrit comme le «jour de la libération», annoncer la mise en place de droits de douane dits «réciproques», qui concerneront l'ensemble des produits importés aux Etats-Unis.

Le principe des droits de douane «réciproques» est que les produits provenant d'un pays et entrant aux Etats-Unis seront désormais taxés au même niveau que le sont les produits américains exportés vers ledit pays.

Mais s'il avait affirmé dans un premier temps qu'il n'y aurait «ni exemption, ni exception», M. Trump a assuré mercredi que ces nouvelles taxes seraient «très clémentes».

«Cela concernera tous les pays et on fera en sorte qu'elles soient très clémentes. Je pense que les gens vont être très surpris», a-t-il ajouté.

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Agence France-Presse
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