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Le chef conservateur avait pourtant laissé entendre qu'un tel exercice n'était pas nécessaire.
Le chef conservateur Pierre Poilievre fait de l'œil aux électeurs québécois.
De passage à Québec mercredi, au jour 4 de la campagne électorale, il a présenté sa plateforme pour le Québec, après avoir pourtant laissé entendre qu'un tel exercice n'était pas nécessaire.
S'il devient premier ministre du Canada le 28 avril, M. Poilievre promet d'adopter un fédéralisme «responsable et respectueux de la nation québécoise».
Un gouvernement conservateur travaillerait avec le Québec pour réduire de moitié le nombre d'immigrants temporaires sur son territoire, a-t-il déclaré devant une foule enthousiaste d'environ 400 personnes.
Il s'opposerait au «projet radical» de «l'Initiative du siècle», qui vise à porter la population du Canada à 100 millions d'habitants d'ici 2100.
Par ailleurs, les conservateurs disent reconnaître que la langue française est en déclin. Ils maintiendraient tout financement en soutien à la culture québécoise et francophone.
Ils s'engagent également à préserver les services de Radio-Canada partout au pays.
Comme il l'a déjà indiqué à maintes reprises, Pierre Poilievre mettrait la hache dans le projet de tramway de Québec et financerait le projet de troisième lien routier du gouvernement Legault.
Il donnerait le feu vert à la relance de GNL Québec, ce projet controversé de pipeline et de terminal méthanier à Saguenay pour exporter du gaz naturel albertain.
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Et il annulerait le décret fédéral sur le caribou, en plus de renégocier un accord sur le bois d'œuvre avec les États-Unis, afin, dit-il, de soutenir l'économie de plusieurs régions du Québec.
Dans un discours-fleuve devant ses sympathisants, M. Poilievre a parlé de l'importance pour un premier ministre de bien comprendre la culture québécoise.
Il a tenté de faire vibrer leur fibre nationaliste, multipliant les références à la devise du Québec, «Je me souviens», à Céline Dion, Maurice Richard, Léo Major, au Royal 22e régiment, etc.
Citant l'ancien premier ministre du Québec René Lévesque, il a déclaré: «Méfiez-vous des gens qui disent aimer le peuple, mais qui détestent tout ce que le peuple aime.»
En mêlée de presse à Sainte-Thérèse mercredi après-midi, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réagi aux promesses de M. Poilievre avec scepticisme.
«M. Poilievre a toujours dit: "Ce qui est bon pour les Canadiens est bon pour les Québécois, et donc je n'ai pas à présenter une plateforme pour le Québec"», a-t-il d'abord souligné.
«Alors, c'est plus le reflet de la détresse des conservateurs qu'une menace de détresse chez nous», a-t-il ajouté. À la dissolution de la Chambre, les conservateurs détenaient neuf comtés au Québec; le Bloc québécois, 32.
Plus tôt, M. Poilievre s'est arrêté à la cabane à sucre, puis dans une usine de Montmagny, sur la Rive-Sud de Québec, où il s'est engagé à défendre le système de gestion de l'offre.
Face au président américain Donald Trump, ça prend un premier ministre canadien «fort», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Maison Laprise.
Dans le passé, les conservateurs ont eu à négocier des accords de libre-échange avec «des douzaines de pays» et «jamais» ils n'ont «laissé tomber le système de gestion de l'offre», a-t-il soutenu.
«Je vais agir de la même façon quand je serai premier ministre, a-t-il répondu à une journaliste. Je vais défendre les fermiers dans la gestion de l'offre et protéger les régions du Québec.
«On va défendre nos agriculteurs dans tous les secteurs, y compris les secteurs de gestion de l'offre», a-t-il répété.
Il a notamment accusé le chef libéral Mark Carney de vouloir «sacrifier nos fermiers» durant la renégociation de l'accord de libre-échange avec le Mexique et les États-Unis.
Jusqu'à présent, le premier ministre du Québec, François Legault, n'a pas pris position pour l'un ou l'autre des partis fédéraux.
Après ses rencontres avec MM. Carney et Poilievre, il a dit leur avoir formulé deux demandes: réduire l'immigration temporaire et protéger la gestion de l'offre.
À la mi-mars, les Producteurs de lait du Québec, armés d'un sondage Léger, ont affirmé que 83 % des Québécois veulent que les gouvernements fassent tout en leur pouvoir pour protéger la gestion de l'offre au pays.
Depuis 1972, ce système stabilise les prix au Canada et limite les importations, afin de protéger les industries du lait, des œufs et de la volaille de la concurrence internationale.
Ses détracteurs estiment qu’il représente une ingérence gouvernementale indue dans un secteur économique important, une forme de subvention étatique incompatible avec le concept du libre-échange.
Le Québec compte 4215 fermes laitières qui représentent 37 % de la production laitière au Canada.
Profitant de son passage dans La Belle Province, M. Poilievre a également fait des annonces ciblant les aînés.
Il a promis de permettre aux aînés qui travaillent de gagner jusqu'à 34 000 $ non imposables, soit 10 000 $ de plus qu’actuellement, s'il est porté au pouvoir le 28 avril.
Les aînés auraient également la possibilité de conserver leurs économies dans des REER jusqu'à l'âge de 73 ans, comparativement à 71 ans actuellement.
M. Poilievre s'engage aussi à maintenir l'âge de la retraite à 65 ans pour les programmes de la Sécurité de la vieillesse, du Supplément de revenu garanti et du Régime de pensions du Canada.
Après avoir lancé sa campagne à Gatineau, dimanche, Pierre Poilievre a mis le cap vers les circonscriptions très convoitées des environs de Toronto, en Ontario, en début de campagne.
Mardi soir, il a organisé un rassemblement à Hamilton qui a attiré plusieurs milliers de sympathisants.