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Lors de la création d’Israël en 1948, M. Sayhoun dit avoir déserté le territoire pour fuir «l’épuration ethnique», avec d’autres «gens aisés» avant qu’il y ait «des massacres».
1948. C’était il y a trois quarts de siècle. Après autant de temps, le geste du Hamas n’est peut-être pas surprenant aux yeux de M. Sayhoun, dont l’histoire de l’exode de sa famille a fait l’objet du documentaire Le rêve de Fouad, paru en 2012.
«Vous avez un chat qui est pris dans un petit coin et vous essayez de l’attaquer, il va sortir ses griffes», a tenté d’illustrer M. Sayhoun en entrevue avec Noovo Info, lundi. «Le peuple palestinien commence à sortir ses griffes.»
D’après M. Sayhoun, le peuple palestinien «va payer» de vies humaines l’attaque commise contre l’État israélien – les décès se comptaient d’ailleurs par milliers chez les Palestiniens au moment d’écrire ces lignes –, mais ce peuple «est dans un état de désespoir».
«Qu’est-ce que [le peuple palestinien] a à perdre? Qu’est-ce qu’il a à gagner?» demande M. Sayhoun.
«Rien du tout», répond-il par lui-même.
M. Sayhoun partage la perception qu'Israël a été créée de façon «illégale» en 1948 et qu’il est «inconcevable qu’on divise un pays sans avoir un référendum de la population locale».
C’est donc là, pour lui, toute «la base du problème».
«Il est temps de regarder la cause profonde du problème», dit-il. «Le peuple palestinien s’assume aujourd’hui. Il s’est assumé de façon violente, ce qui est lamentable, mais il s’est assumé.»
«Il n’y a pas de marche arrière. Je crois que ça va être un tournant dans la question de tout le Moyen-Orient», conclut-il.