«Il fallait que je prenne une décision en tant que père de trois enfants. La situation ne permettait pas du tout de rester dans notre quartier, surtout qu’il a été bombardé dès le premier jour», soutient M. El Sayyed.
Le couple a suivi les pas de leur fille, qui est arrivée en Estrie il y a une dizaine de mois. Un de leur fils s’est réfugié en Égypte, et l’autre, en Europe.
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Depuis le 7 octobre 2023, soit le jour où des combattants du Hamas ont lancé une attaque contre Israël, la famille a changé de logement une quinzaine de fois, toujours pourchassée par les bombardements.
«J’avais l’impression qu’on était des vagabonds parce qu’on ne savait pas où aller», poursuit-il.
Mohammed Soulami, membre du groupe Solidarité Sherbrooke Palestine, indique que M. El Sayyed a vécu un choc post-traumatique de son expérience de la guerre.
«Il y avait des morts partout, des blessés partout [...] On ne pouvait pas faire beaucoup de choses pour ces gens-là», raconte M. El Sayyed.
Le couple dit avoir perdu des dizaines de personnes aux combats. Des dizaines d’autres manquent toujours à l’appel.
Un cessez-le-feu et de l’espoir
Dimanche dernier, la première phase d’un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël a débuté. Cette pause après 15 mois de guerre est une étape vers la fin des combats les plus meurtriers et les plus destructeurs jamais vus à Gaza — et intervient plus d'un an après le seul autre cessez-le-feu conclu.
Mais la paix n’est pas garantie, estime M. El Sayyed.
«Pour l’instant, c’est difficile parce qu’on ne voit pas des hommes qui veulent vivre en paix», ajoute-t-il.
Il argumente toutefois que tous les Palestiniens veulent la paix, et qu’il a déjà été possible de vivre en paix avec Israël par le passé. Alors, «pourquoi pas maintenant?», demande-t-il.
M. El Sayyed, qui a déjà reçu un permis de travail et est professeur de français de formation, souhaite se trouver un emploi et un toit rapidement.
Avec la destruction des maisons et des quartiers qu’ils connaissaient, Gaza n’est plus le même endroit. La famille souhaite s’établir au Québec pour de bon et de «recommencer nos vies à zéro».
Avec des informations de l'Associated Press.