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Le parti au pouvoir à Singapour remporte une nouvelle victoire écrasante

Le vote populaire du PAP a atteint 65,6 %, en hausse par rapport à un quasi-record de 61 % lors des élections de 2020.

Le premier ministre Lawrence Wong, du Parti d'action populaire (PAP), remercie ses partisans et ses électeurs dans un lieu de rassemblement pour les partisans, le jour des élections générales à Singapour, le samedi 3 mai 2025.
Le premier ministre Lawrence Wong, du Parti d'action populaire (PAP), remercie ses partisans et ses électeurs dans un lieu de rassemblement pour les partisans, le jour des élections générales à Singapour, le samedi 3 mai 2025.
Eileen Ng
Eileen Ng / Associated Press

Le Parti d'action populaire de Singapour (PAP), au pouvoir depuis de nombreuses années, a remporté une nouvelle victoire écrasante aux élections générales de samedi, prolongeant ainsi son règne ininterrompu de 66 ans et offrant un formidable coup de pouce au premier ministre Lawrence Wong, arrivé au pouvoir il y a un an.

Le département des élections a annoncé que le PAP avait remporté 82 sièges au Parlement après le dépouillement des votes. Le parti avait auparavant remporté cinq sièges sans opposition, ce qui lui confère 87 sièges sur un total de 97. Le Parti des travailleurs, parti d'opposition, a conservé ses 10 sièges.

Le vote populaire du PAP a atteint 65,6 %, en hausse par rapport à un quasi-record de 61 % lors des élections de 2020. Les partisans en liesse du PAP, au pouvoir à Singapour depuis 1959, se sont rassemblés dans les stades, agitant des drapeaux et applaudissant.

Économiste formé aux États-Unis et également ministre des Finances, Lawrence Wong a plaidé pour un mandat fort afin de guider Singapour, pays dépendant du commerce, face aux difficultés économiques qui ont suivi les hausses de droits de douane décidées par le président américain Donald Trump. Le gouvernement a revu à la baisse ses prévisions de croissance et mis en garde contre une possible récession.

M. Wong, 52 ans, s'est dit honoré et reconnaissant du mandat solide accordé au PAP. Il a reconnu le souhait des électeurs d'avoir davantage de voix alternatives au gouvernement, mais a déclaré qu'une équipe PAP solide était nécessaire pour relever les défis à venir.

«Les résultats placeront Singapour dans une meilleure position pour affronter ce monde turbulent», a-t-il soutenu.

Eugene Tan, professeur de droit à l'Université de gestion de Singapour, a indiqué que l'échec de l'opposition à progresser davantage après 2020 était une surprise. «Les électeurs singapouriens ont gardé le silence. Aujourd'hui, ils ont montré leur confiance à un parti qui a tenu ses promesses au fil des ans», a-t-il souligné.

Lawrence Wong a succédé à Lee Hsien Loong pour devenir le quatrième dirigeant de la cité-État. M. Lee a démissionné en mai 2024 après deux décennies à la tête de la cité-État, mais est resté au sein du gouvernement en tant que ministre principal. Son départ à la retraite comme premier ministre a mis fin à une dynastie familiale fondée par son père, Lee Kuan Yew, premier dirigeant de Singapour, qui, en 31 ans de mandat, a fait de cet ancien bas-fond colonial l'une des nations les plus riches du monde.

Le PAP est perçu comme un modèle de stabilité et de prospérité, mais le contrôle strict du gouvernement et la hausse du coût de la vie dans l'une des villes les plus chères du monde ont également entraîné un mécontentement croissant, notamment chez les jeunes électeurs. 

Une lutte difficile

L'élargissement des disparités de revenus, l'inaccessibilité croissante des logements, la surpopulation et les restrictions à la liberté d'expression ont affaibli l'emprise du PAP sur le pouvoir.

L'opposition affirme qu'une présence plus forte au Parlement permettra un système politique plus équilibré et une plus grande responsabilisation. Elle se heurte toutefois à une tâche ardue, souvent entravée par le manque de ressources, la fragmentation du soutien et le manque d'unité. Les critiques ont affirmé que le découpage électoral offrait également un avantage au PAP.

Pritam Singh, chef du Parti des travailleurs, a reconnu que la lutte était difficile et s'est engagé à poursuivre la lutte pour un Parlement plus équilibré. «Le tableau est vierge, nous reprenons le travail demain et c'est reparti», a-t-il affirmé.

Le gouvernement américain a félicité Singapour et M. Wong.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État, Marco Rubio, a avancé que les États-Unis et Singapour partageaient un «partenariat stratégique solide et durable et un engagement en faveur d'une région Indo-Pacifique sûre, libre et prospère» depuis près de 60 ans.

Si le Parti des travailleurs n'a pas réussi à étendre sa présence, il a consolidé son soutien grâce à une augmentation de sa part de voix dans certaines régions, a expliqué Bridget Welsh, analyste politique pour l'Asie du Sud-Est. D'autres petits partis d'opposition, en revanche, n'ont pas réussi à percer.

Selon Mme Welsh, les électeurs ont opté pour la stabilité face aux inquiétudes liées à la volatilité mondiale due aux droits de douane américains. Le leadership plus accessible de M. Wong, qui a su mobiliser les jeunes électeurs, et ses efforts pour renouveler le PAP en intégrant environ un tiers de nouveaux candidats ont également contribué à faire basculer les votes, a-t-elle ajouté.

Eileen Ng
Eileen Ng / Associated Press