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Qu'est-ce qui a provoqué l'attaque du Hamas? Que signifie la déclaration de guerre d'Israël?
Le gouvernement israélien a promis lundi de traquer les combattants du Hamas après une attaque surprise du week-end qui a tué plus de 700 personnes en Israël, dont au moins 260 lors d'un festival de musique bondé qui est devenu le théâtre de l'un des pires massacres de civils du pays.
Un jour après avoir officiellement déclaré la guerre, l’armée israélienne s’est efforcée d’écraser les combattants du Hamas qui pourraient rester dans les villes du sud et a intensifié ses bombardements sur Gaza, où près de 500 personnes sont mortes depuis l’incursion sans précédent de samedi.
Les militants ont fait exploser une barrière frontalière fortifiée et abattu des civils et des soldats dans les communautés israéliennes le long de la frontière de Gaza pendant une fête juive. Israël a riposté avec des frappes aériennes, dont une qui a rasé une tour de 14 étages abritant les bureaux du Hamas.
Voici quelques points clés à retenir du conflit.
La déclaration donne le feu vert à Israël pour prendre des «mesures militaires significatives» contre le Hamas. L’armée a appelé environ 300 000 réservistes, et la question majeure était de savoir si l’armée israélienne lancerait une attaque terrestre sur Gaza.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a expliqué lundi qu'il avait ordonné un «siège complet» de Gaza et que les autorités couperaient l'électricité et bloqueraient l'entrée de nourriture et de carburant sur le territoire palestinien.
Cette annonce survient après que l’armée israélienne a déclaré avoir repris le «contrôle» des communautés frontalières prises par le Hamas. S'adressant aux journalistes, le porte-parole militaire en chef, le contre-amiral Daniel Hagari, a affirmé qu'il y avait eu quelques incidents isolés, mais qu'aucun combat n'avait eu lieu lundi matin.
Il a toutefois averti qu'il pourrait encore y avoir des militants dans la zone et que les forces effectuaient des recherches.
Israël et l'Égypte ont imposé différents niveaux de blocus à Gaza depuis que le Hamas a pris le pouvoir aux mains des forces palestiniennes rivales en 2007.
Israël avait frappé plus de 1000 cibles à Gaza lundi, a indiqué son armée. Les frappes aériennes ont rasé une grande partie de la ville de Beit Hanoun, dans le coin nord-est de l’enclave. Le Hamas utilisait la ville comme base pour ses attaques, a mentionné M. Hagari.
Des Palestiniens inspectent les décombres d'une mosquée détruite après qu'elle ait été touchée par une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Shati, dans la ville de Gaza, tôt le lundi 9 octobre 2023. - AP Photo/Adel Hana
Le chef du djihad islamique palestinien, qui a participé à l’attaque de samedi, a dit qu’il détenait plus de 30 Israéliens parmi des dizaines de captifs à Gaza. Il a affirmé qu'ils ne seraient pas libérés tant que tous les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ne seraient pas libérés.
Le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a ordonné au groupe aéronaval Ford de naviguer vers la Méditerranée orientale pour être prêt à aider Israël. Le déploiement – qui comprend également une multitude de navires et d’avions de combat – souligne la préoccupation des États-Unis de tenter d’empêcher le conflit de s’aggraver.
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Des rapports préliminaires indiquent qu'au moins quatre citoyens américains ont été tués dans les attaques et que sept autres sont portés disparus, a assuré un responsable américain.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu une réunion d'urgence sur la situation et n'a pris aucune mesure immédiate suite à la demande des États-Unis que ses 15 membres condamnent l'attaque du Hamas.
L’ambassadeur de Russie à l’ONU a expliqué à l’Associated Press que les négociations entre les deux parties, au point mort depuis longtemps, devaient reprendre. L’ambassadeur de Chine a mentionné qu’il était important de revenir à une solution à deux États, dans laquelle Israël et la Palestine vivent côte à côte.
DOSSIER | Le conflit Israël–Hamas
Mais l'ambassadeur adjoint des États-Unis, Robert Wood, a déclaré qu'il fallait d'abord s'attaquer à la violence actuelle.
La ministre allemande du Développement a ajouté que son pays allait revoir son aide aux zones palestiniennes.
En Iran – un partisan de longue date du Hamas et d’autres groupes militants – de hauts responsables ont salué l’incursion. Le président Ebrahim Raïssi s'est entretenu par téléphone avec le chef du Hamas Ismail Haniyeh et le chef du djihad islamique Ziad al-Nakhalah, a rapporté dimanche l'agence de presse officielle IRNA.
L’Égypte a discuté avec les deux parties d’un éventuel cessez-le-feu, mais un responsable égyptien a déclaré qu’Israël n’était pas ouvert à une trêve «à ce stade».
Un policier égyptien a ouvert le feu dimanche sur des touristes israéliens dans la ville d'Alexandrie, tuant au moins deux Israéliens et un Égyptien, ont indiqué les autorités. L'ambassade américaine au Caire a exhorté les Américains présents dans le pays à prendre des précautions, car l'attaque pourrait être liée à des affrontements entre Israël et des militants palestiniens.
Les responsables du Hamas ont évoqué des tensions depuis longtemps, notamment un différend concernant la sensible mosquée Al-Aqsa, sacrée à la fois pour les musulmans et les juifs. Des revendications concurrentes sur le site, connu des Juifs sous le nom de Mont du Temple, ont déjà débouché sur des violences, notamment une guerre sanglante de 11 jours entre Israël et le Hamas en 2021.
Ces dernières années, les nationalistes religieux israéliens – comme Itamar Ben-Gvir, le ministre de la Sécurité nationale – ont augmenté leurs visites dans l’enceinte. La semaine dernière, pendant la fête juive des récoltes de Souccot, des centaines de Juifs ultra-orthodoxes et de militants israéliens ont visité le site, ce qui a suscité la condamnation du Hamas et des accusations selon lesquelles les Juifs y priaient en violation de l'accord de statu quo.
Le Hamas a également cité l’expansion des colonies juives sur les terres que les Palestiniens réclament pour un futur État et les efforts de Ben-Gvir pour durcir les restrictions sur les prisonniers palestiniens en Israël.
Les tensions se sont intensifiées avec les récentes violentes manifestations palestiniennes. Lors des négociations avec le Qatar, l’Égypte et les Nations Unies, le Hamas a fait pression pour obtenir des concessions israéliennes qui pourraient assouplir le blocus imposé à l’enclave depuis 17 ans et contribuer à mettre un terme à une crise financière qui s’aggrave.
Le professeur titulaire retraité de l'UQAM et spécialiste du Proche-Orient Rachad Antonius a rappelé qu'il s'agit d'une guerre de «100 ans où Israël a essayé d'effacer la Palestine de la carte».
Voyez l'entrevue complète ci-dessous:
Cette éruption de violence survient à un moment difficile pour Israël, qui fait face aux plus grandes protestations de son histoire contre la proposition de Netanyahu d’affaiblir la Cour suprême alors qu’il est jugé pour corruption.
Le mouvement de protestation accuse Netanyahu de s’emparer du pouvoir. Cela a profondément divisé la société et déclenché des troubles au sein de l’armée, des centaines de réservistes menaçant de cesser de se porter volontaires.
Les réservistes sont l’épine dorsale de l’armée, et les protestations au sein de leurs rangs ont soulevé des inquiétudes quant à la cohésion, à l’état de préparation opérationnelle et au pouvoir de dissuasion face à des menaces sur plusieurs fronts. Netanyahu a appelé samedi à «une vaste mobilisation des forces de réserve».