Dans une pétition lancée jeudi soir, l’Association étudiante estime que plusieurs comportements violents d’un enseignant en particulier sont demeurés impunis, malgré les nombreuses plaintes.
«Si une direction n'est pas capable d'écouter les étudiants de son propre Cégep, à quoi ça sert le processus de plaintes?» a demandé Raphaël Boucher, responsable des affaires externes à l'AÉCS.
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Dans sa missive dirigée au conseil d'administration, l'AÉCS critique un manque de neutralité dans le processus des plaintes, des délais déraisonnables pour traiter les dossiers et un manque d'écoute de la direction.
«On est très rapide au niveau de la direction pour remettre en question la version des étudiants, ce qui est dit. On a de la difficulté à les prendre au sérieux. Ce qui serait important, c'est un rapport de force égalitaire entre les étudiants et les professeurs [...] Je tiens à rappeler qu'il y a la demande de démission, mais il y aussi la demande d'excuses, parce qu'il y a un manque d'écoute», a-t-il poursuivi en entrevue.
Réponse de la direction
Le directeur général du Cégep, Éric Gagné, croit toutefois que le processus de gestion des plaintes est adéquat au sein de l'établissement. Il n'a pas voulu commenter le cas rapporté par l'AÉCS d'un enseignant qui aurait fait l'objet de sept plaintes notamment pour des propos misogynes ou sexistes, au cours des dernières années. Il serait toujours à l'emploi au Cégep.
«C'est une grosse surprise, c'est injustifié. Je trouve cela injuste, parce que cela affecte la réputation de l'établissement et de son personnel. J'ai peur que cela mine la confiance des jeunes parce que les plaintes sont traitées correctement, avec respect, pour les plaignants comme pour les personnes qui sont visées par la plainte», a-t-il lancé, en expliquant qu'il ne pouvait pas commenter un cas précis pour des raisons de confidentialité.
Pour M. Gagné, il n'est pas question de remettre sa démission. Si la pétition en ligne demande la démission du directeur général et celle de la présidente du conseil d'administration, la lettre adressée au conseil d'administration demande plutôt la démission de l'enseignant principalement visé par ces plaintes, mais aussi «un chantier visant une réflexion de fond et une réforme des processus de recours».
«On va poursuivre les travaux, on n'arrêtera pas», a répondu M. Gagné. «On va quand même discuter de la situation le 10 mai. On va faire un suivi de la demande qu'ils ont fait au conseil d'administration, donc pour nous ça ne change rien, mais on trouve ça totalement injustifié d'y aller d'une pétition demandant notre congédiement, notre démission.»
Voyez le reportage de Guillaume Cotnoir-Lacroix ci-contre.