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«Trouver des gens, ce n’est pas tout le temps facile», admet Charles-Olivier Cardin. Selon lui, l’industrie du cannabis est encore victime de sa mauvaise presse même si la substance est légale au Canada depuis 2018. «C’est dur de montrer aux gens que nous ne sommes pas seulement des pousseurs de pot. Notre équipe est composée de gens de ressources humaines, des électromécaniciens, des frigoristes. Certaines personnes ne touchent pas du tout au cannabis dans leurs tâches», explique le directeur de culture.
Si le milieu est aussi varié et fleurissant en termes d’opportunités d’emplois, comment expliquer que celui-ci peine à trouver de la main-d’œuvre qualifiée? Charles-Olivier Cardin détient une théorie. «On ne peut ni s’afficher ni montrer nos produits. Le marketing est extrêmement restreint. Il y a beaucoup de restrictions au Québec et c’est difficile de naviguer là-dedans».
Il fait référence ici à la Loi resserrant l’encadrement du cannabis sanctionnée par le gouvernement du Québec. Cette loi stipule notamment qu’aucun autre produit, même approuvé par le gouvernement fédéral, ne peut être vendu dans la province sans que le gouvernement provincial l’autorise préalablement. Contrairement à d’autres provinces, on ne peut vendre du cannabis sous la forme de confiserie, de dessert ou encore de chocolat, par exemple.
Le président de l’Association québécoise de l’industrie du cannabis Pierre Leclerc ne mâche pas ses mots. «La province accuse un retard économique majeur comparativement aux autres provinces. Ce sont des moments très, très difficiles à l’heure actuelle dans l’industrie».
Le président assure toutefois que ce n’est pas «l’hécatombe» pour autant puisqu’on compte plus de 5000 emplois dans le domaine actuellement et que la culture du cannabis est la cinquième en importance dans la province. «Il y a des entreprises qui vont très bien et d’autres qui vont très mal», résume-t-il.
Dans un avenir rapproché, Pierre Leclerc souhaite que l’industrie du cannabis sorte de «cette phase de consolidation et de fermeture» et que le Québec devienne carrément le chef de «la filière chanvre et cannabis à travers le monde».